REISER, L’HOMME QUI AIMAIT LES FEMMES… UNE HISTOIRE DU FÉMINISME
@ Charly
Reiser n’a jamais été un militant, un idéologue, un démagogue, un politique. Sa passion, c’était la réalité. Voler le feu du réel. Brûler les mots d’ordre… S’il fut par la diversité de ses sujets le plus grand dessinateur de la cause des femmes, s’il les a aimées comme peu savent aimer, il ne les a jamais mythifiées ou sanctifiées. Exaltées oui, bien sûr… Mais, globalement chez lui, elles sont égales aux hommes, pour le meilleur et pour le pire. Et la meilleure façon de les épauler face aux injustices, aux saloperies qu’elles endurent, c’est encore de les montrer ardentes, conquérantes, de potentialiser leurs forces. Pas de victimisation. Leurs bourreaux s’en chargent à merveille.
C’EST JEAN-MARC PARISIS, LE BIOGRAPHE DE REISER, qui parle de la sorte dans la longue préface qui ouvre cet ouvrage reprenant une majorité des dessins que cet artiste, hors du commun, a consacré à la femme. Féministe avant l’heure, Reiser a abordé au fil de son œuvre d’innombrables sujets résonnants encore et toujours avec notre actualité quotidienne. Et pourtant, c’est en 1983, à l’âge de 42 ans, que celui qui prit part à la création de Hara-Kiri et de Charlie Hebdo nous a quittés.
CELA FAIT DONC QUASIMENT QUARANTE ANS. ET POURTANT, sa bataille pour les droits de la femme reste encore et toujours de mise : liberté sexuelle, maternité, viol, avortement, divorce, violences conjugales, égalité des sexes… La présente anthologie, dirigée par son biographe Jean-Marc Parisis, rassemble plus de 200 bandes et dessins, dont quelques inédits en albums, complétés de témoignages de personnalités féminines ayant côtoyé l’artiste ou partageant sa vision des choses.
CET OUVRAGE DESSINE AINSI UNE HISTOIRE DU FÉMINISME AUTHENTIQUE et sans fard, et témoigne du caractère visionnaire de Reiser. Un ouvrage qui est de mise à l’heure où les femmes luttent encore et toujours pour obtenir des droits similaires à ceux des hommes, mais également pour obtenir ce respect que beaucoup leur dénigrent.
JE M’EN VOUDRAIS DE TERMINER SANS EXPLIQUER à ceux qui ne le connaissent pas, ce qu’était le Reiser dessinateur. Reiser, c’était avant tout une façon de croquer des gens de tous les jours avec un humour très cru pour l’époque, et souvent avec un mauvais goût assumé. Cela sans jamais s’autocensurer et en riant aussi bien de la misère que de la mort. Mais surtout, d’abord et avant tout, de la connerie humaine. Et là, son trait unique et libre cadrait à merveille avec son humour cru et féroce. Un humour qui fit d’emblée mouche dans des magazines aussi contestataires et anticonformistes que Hara-Kiri ou Charlie Hebdo. 🔶
‘Reiser L’homme qui aimait les femmes’, de Reiser chez Glénat