UN GÉNÉRAL, DES GÉNÉRAUX: UNE MANIÈRE PLUS QUE RÉCRÉATIVE DE DÉCOUVRIR L’AVÈNEMENT DE LA CINQUIÈME RÉPUBLIQUE
@ Charly
Dans quelques mois, les Français retourneront aux urnes pour une onzième élection présidentielle de la Ve République. Et une fois de plus, ils éliront un homme ou une femme bien plus que son programme. ‘Un Général, des généraux’ se veut une formidable exégèse d’un mal très français: le culte de l’homme providentiel. Ce one-shot délirant se présente comme une façon récréative et jubilatoire de découvrir l’avènement de la Ve République. Celle à qui Charles de Gaulle disait: »Français, Françaises, je vous ai compris! »
DE GAULLE QUI SE CONSIDÉRAIT COMME LE SYMBOLE DE LA FRANCE. »C’est vrai qu’il se voyait, non sans condescendance, comme une nouvelle Jeanne d’Arc », résume François Boucq, le dessinateur de cette bédé. Un François Boucq devenu ici plus que corrosif, affichant un goût plus que prononcé pour des visages expressifs et un dessin fouillé, magnifié par un sens peu commun du cadrage et de la mise en scène.
UN BOUCQ QUI, DANS CET OUVRAGE ICONOCLASTE, caricature de manière fabuleuse, dignitaires, parlementaires, députés et militaires. Tout un petit peuple drolatique, qui foisonne dans ce récit concocter par un Nicolas Juncker que l’on sait passionné de récits historiques. Tout débute à Colombey-les-Deux-Églises, là où le Grand Charles jouit d’une retraire paisible, et où son tailleur personnel est en train de prendre ses mesures pour lui tailler un nouveau costard. Cela alors qu’à l’Assemblée nationale et en Algérie, la situation s’enflamme.
ARRIVE ALORS CE 13 MAI 1958 À ALGER, OÙ LES MILITAIRES FRANÇAIS conduits notamment par les généraux Massu et Salan s’opposent au gouvernement de Paris. Car pour eux, pas question de négocier avec le FLN. Une seule chose est de mise, et ce sans conditions: l’Algérie française se doit de demeurer dans le giron de la République. La suite…
UN INCROYABLE ONE-SHOT, ET LA TRANSPOSITION en farce ‘guignolesque’, d’un épisode assez complexe d’une IVe République qui se meurt et qui va, avec le retour de de Gaulle, voir la naissance de la Ve. Tout cela nimbé de dialogues à la Frédéric Dard ou à la Michel Audiard. Exemple tiré de cet incroyable quiproquo qui a changé l’Histoire de la France: »Alors, Massu, toujours aussi con », lui demande de Gaulle, et Massu de répondre ‘: »Ah oui: toujours gaulliste, mon général! » Truculent! 🔶
‘Un général, des généraux’, de Boucq & Juncker chez Le Lombard