SOUS LA LOUPE: ESSAI DE LA KIA EV6, LA CHAMPIONNE QUI A REMPORTÉ LE PRIX 'THE CAR OF THE YEAR' 2022
@ John Ess
Ce n’est pas un petit prix, puisqu’il faut savoir que le jury de la Voiture de l’Année est composé de non moins de 61 journalistes auto de 23 pays. Il s’agit du prix le plus prestigieux du monde automobile que l’on connaît depuis 1964. Kia est importée dans notre pays depuis bien moins longtemps que les Allemandes, Japonaises, Françaises, Anglaises ou autres Américaines, mais propose aujourd’hui une fameuse gamme de plus de douze modèles, de la petite Picanto à la grande EV6 100% électrique, celle qui a remporté le prix et qui a été mise sous la loupe pour Campus aujourd’hui.
LE PREMIER COUP D’ŒIL VAUT LA PEINE! Sur le marché automobile, il y a les belles classiques, les plutôt banales et puis les futuristes. La nouvelle EV6 fait indéniablement partie de cette dernière catégorie. Kia avait commencé à nous habituer au tout électrique avec l’eSoul et le SUV eNiro. Avec l’EV6, nous arrivons ici dans une toute nouvelle génération non seulement sur le plan technologique (nous en reparlerons plus loin), mais aussi au niveau esthétique et présentation générale. Si de nombreuses voitures tirent leur personnalité principalement de leur face avant, le grand crossover EV6 (près de 4,70 mètres de long), en plus de son regard acéré, présente une ligne agressive, des ailes avant marquées et une face arrière futuriste comprenant un bandeau LED rouge impressionnant, comme une arche, d’une aile à l’autre. Impossible de ne pas suivre ce nouveau venu du regard lorsqu’il passe dans la rue. Nous n’avons pas eu l’occasion de circuler par temps de pluie, mais nous avons étés surpris de ne pas voir d’essuie-glace arrière sur notre EV6. Cela pourrait être un petit bémol, surtout lorsque la neige se met à tomber.
L’INTÉRIEUR AUSSI EST IMPRESSIONNANT. Au niveau du coup d’œil, dès que l’on ouvre la portière, on peut apprécier le style de l’habitacle qui est dans la même ligne que l’extérieur. Déjà, lorsque l’on approche de la voiture, les poignées de portes de portes intégrées se dégagent automatiquement pour une invitation à les saisir. Avant de voir le tableau de bord, on est accueilli par de fameux sièges bien dessinés et confortables avec un revêtement de cuir végan Alcantara. Tout ça, c’est fort bien, mais c’est surtout le tableau de bord qui mérite une attention toute particulière. Le volant à deux branches est bien conçu pour ne rien perdre de ce qui se passe sur l’écran de 12,3 pouces devant le pilote pour l’instrumentation. Au centre de ce tableau de bord, un second grand écran de format identique donne accès au système multimédia. Le design de la console et du tableau de bord nous plongent dans un univers spatial qui comprend un éclairage multicolore que l’on peut personnaliser.
Les principales fonctions peuvent être gérées de manière tactile mais la climatisation conserve toutefois deux molettes physiques pour le réglage. Bonne idée: c’est plus pratique et direct. Si certains réglages tactiles sont plus ou moins intuitifs, il en est d’autres qui demandent un certain temps d’adaptation. Mais il existe toutefois une barre de raccourcis pour la radio et les menus de l’écran multimédia.
De la place à bord, il y en a: à l’avant, pas de doute, on est vraiment à l’aise. Et, à l’arrière, on pourrait parler d’espace de limousine pour le confort et les jambes. La banquette arrière n’est pas coulissante, mais il est possible de régler l’inclinaison des dossiers.
Le coffre arrière qui offre déjà un volume intéressant de 511 litres est secondé par le coffre avant, nettement plus petit (52 litres), mais qui permet toutefois de ranger encore quelques sacs ou objets. En plus de ça, il est bon de savoir que les vide-poches ne manquent pas à bord, à tous les endroits possibles et de grands formats.
LE CHOIX PARMI QUATRE FINITIONS. Lorsqu’on se trouve dans l’univers de la première finition, tout est déjà parfait et très complet, mais Kia pousse les choses très loin et propose au total quatre finitions.
La première « Air Active » comprend l’aide au maintien dans la file, l’assistance active à la conduite dans les embouteillages, la reconnaissance des panneaux de limitation avec régulation de vitesse, le système de freinage d’urgence avec détection des piétons et des cyclistes, le régulateur de vitesse adaptatif avec fonction Stop & Go, la caméra de recul avec lignes de guidage dynamiques, la compatibilité Android Auto et Apple CarPlay, la navigation avec cartographie Europe et les services connectés Kia Connect Live offerts pendant 7 ans…
Avec la finition « Air Design » on obtient également des poignées de portes affleurantes automatiques, un éclairage intérieur à LED personnalisable, l’ouverture du coffre mains libres, des radars de parking avant, les sièges avant et arrière chauffants…
Et puis vient la finition « GT Line » comprend un affichage tête haute en réalité augmentée, des boucliers avant et arrière spécifiques, des projecteurs avant Full LED matriciels avec gestion intelligente des feux de route, une sellerie cuir végan Alcantara, des sièges conducteur et passager à réglages électriques, un système audio premium Meridian…
Au sommet de la gamme: la « GT » qui, en plus de ses 585 chevaux et quatre roues motrices offre tout ce qui précède mais remplace les sièges avant électriques et ventilés par des baquets en suède avec surpiqûres Vert Néon et ajoute des boucliers avant et arrière spécifiques, de plus gros freins, des suspensions pilotées, des jantes alliage de 21 pouces, un toit ouvrant, un volant avec bouton de sélection de mode de conduite, la détection de trafic arrière avec fonction freinage voiture/piéton, l’assistance au stationnement à distance, l’affichage des angles morts et le moniteur avec vision panoramique 360°. Pas mal, tout ça, non!
SUR LA ROUTE AVEC NOTRE EV6 GT LINE. Il n’existe pas qu’une EV6, mais bien quatre, de 170 à 585 chevaux, en deux ou quatre roues motrices. La GT est exceptionnelle, puisque, pour le prix de 65.990 euros, avec ses 585 chevaux, elle peut atteindre non moins de 260 km/h en pointe et faire le zéro/cent en seulement 3,5 secondes… pour un prix de 65.990 euros. Magnifique, mais peut-être un peu fort vs le Code de la route, non?
La GT Line propulsion de notre essai (229 chevaux) offre tout autant d’agrément mais a un peu plus les pieds -ou les pneus- sur terre: sa vitesse de pointe a été limitée à 188 km/h et, malgré son poids de 1.910 kilos, elle se tape le zéro/cent en 7,8 secondes. Rien d’exceptionnel, mais mieux quand même que de nombreuses berlines classiques.
Vous l’aurez deviné: l’EV6 n’est pas une citadine. Sa taille et la largeur de sa caisse, les larges montants arrière et son diamètre de braquage (11,62 mètres) ne sont pas les meilleurs arguments pour se faufiler en ville. Et pourtant, en dehors des places de parking qui pourront parfois poser problème, notre grosse auto se montre city friendly parce que, avec toute sa panoplie d’aides à la conduite et ses caméras, le conducteur pourra toujours évoluer sans souci.
Pour les grands déplacements, sur route, l’EV6 se sent dans son élément. Et sa tenue est exemplaire; le centre de gravité très bas dû aux batteries placées sous le plancher (comme pour toutes les électriques) permet de maîtriser au mieux tous les mouvements de caisse. À aucun moment on ne ressent cette masse pourtant importante. Au volant, on ressent une grande agilité associée à une bonne fermeté, mais qui n’agit pas au détriment du confort toujours présent.
AU NIVEAU CONSOMMATION L’EV6 EST DANS LE BON. Dans le très bon, même! Les constructeurs annoncent tous des autonomies nettement supérieures à la réalité. Pourquoi? Finalement, ça les discrédite auprès d’un public qui n’est pas habitué à ces pratiques. Et, même quand on y est habitué, ça manque de sérieux. Kia est dans le lot… mais en abuse peut-être un peu moins que ses confrères. Pour notre GT Line de 229 chevaux, ils annoncent une autonomie de 528 kilomètres. Selon nos estimations, en roulant exclusivement en ville, où la moyenne oscille généralement entre 20 et 25 km/h, nous devrions pouvoir arriver à parcourir ± 400 kilomètres. Sur route, entre 100 et 120 km/h, ça descend un peu mais il devrait quand même être possible de faire un bon 350 kilomètres.
Avec ces données, pas de problème pour vivre en toute convivialité avec sa voiture. Pour ceux qui parcourent une cinquantaine de kilomètres par jour, la recharge sur une simple borne domestique devrait amplement suffire. En une nuit, hop, c’est plein. Lors de trajets plus importants, sur les bornes rapides d’autoroutes et autres de 350 kW, il ne faudra que 18 minutes pour recharger la batterie de 10 à 80%. Deux ou trois petits arrêts pour aller à Saint-Tropez, ce n’est pas trop contraignant! 🔶