SOUS LA LOUPE: VOLKSWAGEN ID.3, FUTURISTE, RASSURANTE ET EFFICACE
@ John Ess
Ce n’est pas tous les jours que l’on a l’occasion de découvrir une voiture qui présage une nouvelle génération. Chez Volkswagen, la Coccinelle a été l’icône de la marque durant plusieurs décennies suivie par la Golf qui en est à sa huitième édition. Avec l’ID.3, on tourne la page pour une toute nouvelle aventure électrique qui s’annonce grandiose.
POURQUOI LES GENS SE MÉFIENT-ILS DE LA VOITURE ÉLECTRIQUE? Eh ben, j’vais vous l’dire, comme dirait Sarkosy: c’est tout simplement la crainte de tomber en panne de courant! Surtout que cette nouvelle histoire de la voiture électrique a été quelque peu entachée par les annonces optimistes des divers constructeurs. Certains ne se gênaient pas pour annoncer fièrement une autonomie de 300 kilomètres… alors que l’on parvenait à peine à franchir le cap des 180 kilomètres. Bien sûr, on sait que l’automobiliste lambda ne parcourt en moyenne qu’une cinquantaine de kilomètres par jour mais il arrive dans notre petit pays de devoir faire de temps en temps des étapes d’une bonne centaine de kilomètres. Alors, pour l’aller ça va… mais pour le retour, bonjour les dégâts!
Le nombre de kilomètres, c’est une chose, mais le temps de recharge en est une autre. Même si l’on trouvait autant de stations de recharge que de stations d’essence, le problème du temps d’attente pour une bonne recharge poserait toujours problème. Personne ne souhaite lire son journal durant plusieurs heures en attendant le plein de kW.
AUJOURD’HUI, ON VOIT LE BOUT DU TUNNEL. Les très grands voyageurs ne veulent toujours pas entendre parler de la voiture électrique. Et on peut les comprendre. Mais les choses évoluent à la vitesse grand V et les constructeurs se battent tous pour être parmi les premiers de classe. Avec sa nouvelle ID.3, Volkswagen arrive probablement sur la première marche du podium de sa catégorie. Avec sa batterie intermédiaire de 58 kWh, le constructeur annonce une autonomie de 420 kilomètres. Et dans la réalité de notre essai sur routes variées, nous sommes arrivés à un résultat rassurant de ± 370 kilomètres. Il existera toujours un petit pourcentage de différence, puisque nous ne pouvons en toutes circonstances rouler de manière optimale, du type de routes/autoroutes, de la vitesse, du nombre de passagers à bord, de l’utilisation du chauffage ou autres fonctions…
Avec cette garantie de pouvoir compter sur cette belle autonomie, il n’y a finalement que les longues expéditions qui pourraient venir gâcher le plaisir des voyages vers la Côte d’Azur, l’Espagne ou autres paradis ensoleillés. Quoique…
LES LONGS TRAJETS DEVIENNENT POSSIBLES. Pour les journées classiques, la recharge à domicile peut s’effectuer tout simplement sur une prise domestique en une bonne nuit… surtout que personne n’attend d’être à zéro pour mettre la voiture en charge. Mieux que la prise domestique, la Wallbox 11kW permet une recharge complète en seulement cinq heures. Mais pour les longs trajets, il faudra immanquablement avoir recours aux bornes publiques de plus en plus nombreuses sur la plupart des grands axes détectables via diverses applications. Et c’est ici que l’on découvre le bonheur de rouler en ID.3: sur une borne de 100 kW (c’est la norme actuellement), il est possible de faire une recharge de 0 à 80% en seulement 30 minutes. Alors, avec deux petits arrêts d’une demi-heure, on arrive en pleine forme jusqu’à Juan-les-Pins, Cannes ou Saint-Tropez. Pas mal non? Aujourd’hui, un long voyage est possible en véhicule électrique en général et en ID.3 en particulier.
L’ID.3 N’EST PAS UNE SIMPLE ÉLECTRIQUE: TOUT CHANGE À BORD. Et l’on s’en aperçoit déjà dès l’entrée dans l’habitable. Vous avez les clefs en poche; elles peuvent y rester. En arrivant devant la portière, celle-ci se déverrouille. Vous vous installez confortablement et c’est le siège qui met le moteur en route avec en même temps la radio, si celle-ci était allumée au départ. A ce stade (comme par la suite) vous n’entendez pas le moteur. Pour démarrer, avec le pied sur la pédale de frein, vous tournez le sélecteur à droite du volant et l’ID.3 démarre. Tout simplement. Et c’est parti, rien d’autre à déverrouiller ni à manipuler!
Mais vous avez quand même le choix entre une conduite ‘normale’ (position ‘D’) où, lorsque vous lâchez le pied de l’accélérateur, l’auto poursuit sur sa lancée; mais vous pouvez aussi sélectionner la position ‘B’ qui permet une décélération automatique -avec récupération d’énergie- dès que l’on ôte le pied de l’accélérateur, pour une agréable conduite ‘one pedal’. Ce ne sera donc que pour un ralentissement violent ou pour l’immobilisation complète du véhicule que l’on utilisera la pédale de frein.
LE TABLEAU DE BORD NE MANQUE DE RIEN. Tout y est, les dernières technologies sont disponibles et accessibles via un bel écran central. Malheureusement, il y a un hic: tout fonctionne via des menus qui impliquent que le conducteur doit parfois quitter la route des yeux s’il n’est pas sûr de la procédure. Avec un bouton ou un levier, on se mémorise l’endroit et il est possible de faire le geste instinctivement pour, par exemple, modifier simplement la température. Heureusement, pour les essuie-glace il n’est pas nécessaire de passer par l’écran!
IRRÉPROCHABLE SUR LA ROUTE. L’ID.3 aime les virages et courbes en tous genres, les longues lignes droites et, malgré un poids de quand même près de 1.800 kilos, elle permet des accélérations plus qu’honorables: le zéro/cent est couvert en seulement 7,3 secondes. Si en pointe, elle plafonne à 160 km/h, ce n’est absolument pas un handicap puisque, en tout état de cause, notre Code de la route impose des limites nettement inférieures.
C’est certainement la position des batteries dans le plancher qui offre ce comportement équilibré et neutre en toutes circonstances. Le plaisir à bord provient également de l’espace et du confort des sièges, à l’exception de la place centrale arrière qui est un peu moins ‘cosy’. Avec sa nouvelle plateforme MEB, on obtient des porte-à-faux courts et un bel empattement plus important que dans la Golf par exemple. Cela permet de pouvoir disposer d’un espace intéressant pour les jambes des passagers arrière.
Si l’ID.3 est tout indiquée pour la route, elle se sent aussi très bien en ville. Son gabarit y est certainement pour quelque chose mais son rayon de braquage est tout simplement phénoménal: elle tourne sur place et est d’une maniabilité étonnante dans toutes les situations difficiles dans les petites rues étroites. 🔶