MARY JANE… UN RÉCIT À LA ZOLA
@ Charly
Cette bédé, en tout point remarquable, a failli mourir plusieurs fois. Toutefois, après moult péripéties, elle a enfin pu voir le jour… pour le plus grand bonheur des amateurs de bonnes bandes dessinées. Et croyez-moi, celle-ci est plus que digne de figurer dans la bédéthèque du plus difficile des accros du 9e Art. L’humanité de l’écriture de Frank Le Gall, ici au scénario, trouve écho dans sa sobriété, à la justesse et la sensibilité du dessin de Damien Cuvillier. Un sacré binôme que ces deux-là!
CET OUVRAGE DRESSE L’INCROYABLE PEINTURE D’UN DESTIN TRAGIQUE. Un récit à la Zola dans le Londres de l’époque victorienne. Un tableau sans la moindre concession de la misère à travers les dérives de la révolution industrielle anglaise du XIXe siècle. Une histoire juste, dans une même retenue, loin des légendes longtemps colportées sur Jack L’Éventreur par un cinéma et une littérature plus avides de sensationnalisme que de réalité historique.
C’EST L’HISTOIRE D’UNE FEMME. L’HISTOIRE D’UNE TRAGÉDIE ANNONCÉE. Elle s’appelle Mary Jane Kelly. Née en 1863 à Limerick, elle est mariée à Davies, un jeune mineur qui va perdre la vie dans une explosion. Veuve à 19 ans, seule au monde, elle fuit la campagne galloise pour débarquer dans ce Londres qui promet du travail à tous et à toutes.
MAIS LA RÉALITÉ EST TOUT AUTRE. LONDRES GRONDE du bruit sourd de la misère. Là-bas, Jane va connaître la solitude, la faim, la prostitution, la peur, le désespoir. Ce jusqu’à son effroyable assassinat, cette sale nuit de novembre 1888. Cette nuit où elle sera la cinquième et dernière victime de Jack L’Éventreur. Chose que vous ne verrez pas dans ce récit sublimé de bien belle façon, par la richesse du crayon de Cuvillier. 🔶
‘Mary Jane’, de Le Gall et Cuvillier chez Futuropolis