ARRÊT LECTURE… CHEZ ALBIN MICHEL, SOUS LE REGARD DE CHARLY

Que ce soit pour ceux qui partent ou pour ceux qui reviennent de vacances, que ce soit pour ceux qui restent dans leurs pénates, lire constitue aussi une autre forme d’évasion. Raison pour laquelle Campus vous propose quelques titres puisés dans les rayonnages de chez Albin Michel.

‘ÉMIRAGE’, D’EMMA FÉREY
NORMA, QUI EN A MARRE DE VOIR DÉFILER des vies de ouf sur les réseaux sociaux, quitte son Marseille natal. Après un passage par la télé-réalité, elle se lance à son tour sur les réseaux sociaux. Pari gagné. Forte de plusieurs millions de followers, elle devient l’étoile montante de l’influence à Dubaï. Mais lorsqu’elle disparaît brutalement des radars, Alice, sa meilleure amie, décide de partir à sa recherche et embarque pour le golfe Persique. Ce qu’elle va y découvrir dépasse l’imagination.
MÊLANT ENQUÊTE ET THRILLER, ‘Émirage’ est une plongée sidérante au cœur du paradis artificiel dubaïote, royaume de l’influence. Libéralisme débridé, charia et sexe sur tarifié, luxe et esclavagisme… Avec manifestement une connaissance plus que poussée de ce qu’elle propose ici dans son premier roman, Emma Férey, 27 ans, nous révèle l’envers du décor de la télé-réalité. Un miroir aux alouettes issu d’un monde aussi fascinant qu’effrayant. Un roman glaçant, à couper le souffle, sur le monde des influenceurs.

‘DOMENICA’, DE PATRICK ET EMMANUEL-ALAIN RAYNAL
SI VOUS ÊTES AMATEUR D’ART, si vous avez manqué cet ouvrage sorti en toute fin d’année dernière, alors, plus une minute à perdre, vous allez, sous forme d’une fiction, vous régaler en suivant les tribulations de celle qu’on appelait: ‘la Diabolique de l’art’, Madame Juliette Lacaze alias Domenica.
EN ÉPOUSANT PAUL GUILLAUME, célèbre collectionneur d’art moderne, Juliette Lacaze, modeste employée au vestiaire d’une boîte de nuit, va rapidement devenir Domenica, icône sulfureuse du Paris des années 1920. Son charme vénéneux et son ambition sans fard séduisent autant qu’ils font peur. Car Domenica, personnage machiavélique s’il en est, alimente une légende noire qui fait les choux gras de la presse à scandale. C’est vrai qu’elle collectionnait autant les tableaux que les amants, les maris fortunés, les procès, tout en frayant avec les artistes et les milieux politiques.
FASCINÉS PAR CETTE ENSORCELEUSE digne d’une série noire, les auteurs nous plongent dans les ténèbres de cette femme, par la voix des trois hommes qui l’ont aimée au risque de leur vie. Un ouvrage très intéressant, rédigé à quatre mains, et qui donne vie à ces femmes qui ont illustré le début du XX^e siècle.

‘LE ROSSIGNOL’, D’ANNE-GAËLLE HUON
1994, UN VILLAGE DE LA BASSE SOMME. Tony a dix ans et un rêve plus grand que lui: remporter le concours du meilleur imitateur d’oiseaux en interprétant le chant si difficile du Rossignol. Sans cesse, il s’entraîne pour oublier le silence de son père, de leur maison, de leur famille qui n’en est vraiment plus une. Sauf que l’arrivée de Louis, un petit Parisien, va bousculer ses projets. D’autant que ce gamin développe un don inattendu.
QUE RESTE-T-IL DE NOS RÊVES À L’ÂGE ADULTE? Peut-on rester fidèle à l’enfant qu’on a été? L’enfance est faite de promesses qu’on passe une vie à trahir. Dans le somptueux décor de la baie de Somme, l’auteure nous offre un roman d’amitié, élégant et drôle, fait à la fois de personnages attachants, mais également de chapitres courts. Ce qui rend la lecture aussi fluide qu’agréable.

‘LE CAFÉ OÙ VIVENT LES SOUVENIRS’, DE TOSHIKAZU KAWAGUCHI
SORTI LUI AUSSI EN TOUTE FIN D’ANNÉE dernière, ce troisième roman ayant un café pour cadre démontre à quel point la saveur du passé peut transformer le présent. Toutefois après le café Funiculi Funicula sis à Tokyo, c’est sur le flanc du mont Hakodate au nord du Japon que l’auteur nous donne rendez-vous. Là où se blottit le café Dona Dona avec sa vue imprenable sur le port de la ville. Toutefois, et à l’image du Funiculi Funicula, il offre à ses clients, cette expérience extraordinaire de voyager dans le passé le temps d’une tasse de café.
QUATRE NOUVELLES AVEC QUATRE NOUVEAUX PERSONNAGES sont à l’affiche de ce nouveau titre. Yayoi, la jeune fille qui en veut à ses parents d’avoir fait d’elle une orpheline. Hayashida, comédien qui se languit de son amour et de leurs rêves communs. Reiko, submergé par la disparition de sa sœur, et enfin Reiji, qui réalise trop tard à quel point il aime son amie d’enfance.
ÉMOTIONS, RENCONTRES BOULEVERSANTES et saveur des intrigues sont à nouveau du rendez-vous de cet ouvrage empreint d’une incommensurable humanité. Tout simplement beau!

‘PAPI MARIOLE’, DE BENOÎT PHILIPPON
APRÈS L’IMMENSE SUCCÈS DE ‘MAMIE LUGER’, Benoît Philippon nous fait l’insigne honneur de faire connaissance avec Papi Mariole, tueur à gages, Alzheimer et féministe malgré lui. ‘Accrochez-vous à vos bretelles, ça va valser.’ Cela dans un trip fantasque, drôle et bouillonnant qui se veut un pur rayon de soleil et un véritable bain de jouvence. Sans oublier l’empathie envers les personnes atteintes de cette maladie dégénérative.
À L’ENTRÉE DU PÉRIPH, UN VIEUX MONSIEUR, peignoir en velours et chaussons en peluche effilochés, se répète inlassablement: ‘Bon sang de bonsoir, mais qu’est-ce que je fous là?’ Échappé de son Ehpad, Mariole, tueur à gages, ne se souvient plus de rien. Sauf d’une seule chose: il lui reste une mission à accomplir. Seul problème, il ne sait plus laquelle.
SURVIENT MATHILDE, QUI SE BOURRE d’anxiolytiques pour oublier. Victime de ‘revenge porn’, jetée en pâture sur les réseaux sociaux, elle se dit que le plus simple est peut-être d’en finir. À moins de faire équipe avec ce vieil amnésique venu à sa rescousse. C’est vrai qu’en tentant de l’aider à retrouver sa mémoire, elle pourrait sans nul doute se payer une revanche en or. Vous allez vous régaler. D’autant que l’écriture est belle.  🔵