SOUS LA LOUPE: LA NOUVELLE JEEP COMPASS, HYBRIDE ET IDENTIFIABLE AU PREMIER REGARD

À l’occasion de son restylage, la Compass présente une nouvelle version qui rencontre un réel succès. Elle se fait désirer tant pour sa nouvelle technologie que pour un physique toujours plus attractif. Plus ‘civilisée’ que la Wrangler est plus accessible que la Grand Cherokee, elle a son rôle à jouer dans la grande famille Stellantis.

UN SUV QUI SORT DU LOT. Même si on n’est pas le M’as-tu-Vu du quartier, il est toujours agréable de pouvoir rouler au volant d’un véhicule original. Sans être extravagant et sans afficher des lignes ultra-futuristes, la Compass possède une forte personnalité. Voyons-la de face; elle possède toujours ses sept éléments de calandre bien distinctifs et redessinés, positionnés au-dessus de deux grandes bouches horizontales. Et, de profil, on reconnaît immédiatement une Jeep grâce à ses passages de roues non arrondis.
Belle et originale de face et de profil, elle l’est moins vue de d’arrière. En effet, même si le dessin est toujours agréable à l’œil, elle offre moins d’originalité. Si on lui enlevait le logo ‘Jeep’ sous la lunette, elle pourrait être confondue à de nombreuses autres marques.

L’HYBRIDATION… QUOI DE PLUS NORMAL. Les gouvernements poussent les constructeurs vers l’électrique, avec un ultimatum pour 2035, c’est-à-dire demain. À cette date, plus aucun véhicule à moteur thermique ne pourra être vendu dans l’UE. Alors Jeep s’y met, à son rythme. Si 2035 est proche, il reste quand même encore une douzaine d’années avant le terme. Mais la transition est déjà en route et va bon train: en dehors de son pick-up Gladiator, toute la gamme est disponible en hybride… et le petit dernier, l’Avenger, est né directement en 100% électrique.

COMPASS: CINQ MODÈLES AU CHOIX. Tous avec la même caisse, bien sûr, mais pas mal de différences quand même. On trouve tout d’abord le moteur 1.5 turbo avec hybridation légère non rechargeable. Ses batteries se rechargent exclusivement au cours des phases de décélération. Ce 1.5 mHEV développe 130 chevaux et se décline en deux versions de finitions. Passons à l’hybride rechargeable, celui qui concerne notre essai. Il s’agit d’un moteur 1.3 turbo, assisté d’une bonne batterie qui offre soit 190 chevaux, soit 241 chevaux. Cette dernière, la Jeep 1.3 Turbo T4 240 4xe permet le choix d’une ATX Upland et d’une ATX S, au sommet de la gamme. Si l’on compare à la concurrence, les prix restent très raisonnables: nous arrivons à 38.130 euros pour la première 130 mHEV et nous arrivons à 54.320 euros pour le haut de gamme, la 240 4xe version ‘S’.

RATIONNALISATION DE L’AGENCEMENT DES COMMANDES. Bravo, le poste de pilotage de la nouvelle Compass n’utilise le digital que là où il faut. Pour faire joli, certains constructeurs sont passé au tout digital. Pourtant, différentes fonctions sont nettement plus aisées à manipuler via de simples boutons. Et le digital implique parfois de devoir quitter la route des yeux un trop long moment. Pour de nombreuses actions, nous avons apprécié les commandes au volant. Celles-ci sont pratiques et tombent bien sous l’index ou le pouce. Mais attention: un petit rodage sera nécessaire pour tout bien comprendre et, surtout, pour tout bien faire fonctionner… parce que ce volant comprend non moins de 18 commandes!
Mais n’oublions quand même pas l’instrumentation numérique et l’info-divertissement. Dans ce domaine, la Compass n’a de leçon à recevoir de personne! En plus d’une caméra de recul avec une très efficace vision à 360°, on trouve un régulateur de vitesse adaptatif, la reconnaissance des panneaux de signalisation, quatre modes de conduite, le différentiel autobloquant, le contrôle de descente… le conducteur aura vue sur la chaîne de traction, la régénération de la batterie, les consommations (partielles ou de longue durée), ainsi que les infos sur les différents modes de conduite. Nous avons quand même regretté que les chiffres et lettres apparaissant sur les écrans soient un peu trop petit… ce qui implique malheureusement une attention plus soutenue pour l’accès aux informations.

PETIT MOTEUR, MAIS BELLES PERFORMANCES. Comme nous l’avons indiqué plus haut, c’est un moteur thermique de 1.3 litre que l’on trouve sous le capot de notre 240 4xe. C’est ici que l’hybridation prouve toute son utilité en apportant une force complémentaire de la batterie de 11,4kWh, pour arriver à une puissance totale de 241 chevaux. Et toute cette cavalerie est commandée par une excellente boîte automatique à six rapports.
Comment fonctionne cette cohabitation électrique/thermique? Lorsque la batterie est bien chargée, notre Compass évolue quasi en permanence en électrique. Bien sûr, si on gratouille trop l’accélérateur, le système repassera automatiquement en thermique.
Le comportement routier est sérieux, confortable et rassurant. Rien à voir (bien sûr) avec les premières Jeep de 1945 (heureusement)! Mais on pourrait supposer que Jeep ait conservé un tempérament un peu rude; il n’en est rien. Son comportement figure parmi les bons élèves de la classe SUV. On bénéficie d’un bon maintien de la caisse et de suspensions fermes mais qui absorbent fort bien toutes les irrégularités du sol. La tenue est garantie par les quatre roues motrices légendaires qui font un excellent travail.
Nous avons quand même été surpris par une direction qui manque de fermeté. Sa légèreté est bien agréable pour les manœuvres de parking, mais sa trop grande assistance peut donner parfois l’impression de ‘flotter’. Rassurez-vous: après quelques jours de conduite, on s’habitue et tout redevient normal.
241 chevaux, ça ‘déménage’! Malgré le poids de près de deux tonnes (dû à la batterie), dès que l’on caresse l’accélérateur, on sent que la cavalerie est prête. On peut faire le zéro/cent en 7,5 secondes et cette vivacité reste constante jusqu’à la vitesse de pointe limitée à 200 km/h… ce qui est plus que suffisant, non?
Pour la consommation, tout dépend du pourcentage de conduite en électrique… mais on peut tabler sur une moyenne de ± six litres.

AVEZ-VOUS DE BONS YEUX? En étant très attentif, on peut remarquer un petit dessin (3 centimètres) dans un coin du pare-brise de la Compass. Il s’agit d’un joli rappel à la mémoire de la première Jeep commercialisée dans le monde en 1945. L’histoire, ça compte pour les Hommes. Pour la Voiture également.  🔵