BÉDÉS POUR LES FÊTES… UNE AUTRE IDÉE DE CADEAUX


@ Charly

Que ce soit pour la Saint-Nicolas ou pour les fêtes de fin d’année, offrir une bande dessinée fait toujours partie des belles possibilités de cadeaux. À cet effet, Campus a voulu vous guider dans vos choix. La raison pour laquelle il vous propose ici un petit éventail d’albums qui méritent incontestablement le détour. Au-delà, ces différents titres sont également là pour les bédéphiles qui, ô horreur, les auraient manqués lors de leurs sorties.

 ‘COLÈRE FROIDE’, UNE SAGA VIKING POUR LE MOINS MUSCLEE. Sous ce titre se cache le troisième et dernier volet de Jylland. Une aventure haletante, sans le moindre temps mort, et aux rebondissements multiples. Après avoir rusé pour monter sur le trône de Jylland, Sten utilise une main de fer pour asseoir son pouvoir. Avec sa puissante armée, il conquiert nombre de territoires tout en s’accaparant leurs richesses. Mais aujourd’hui, Sten le Sanguinaire est heureux. L’avenir du trône est assuré puisqu’Erle, son épouse, va lui donner un fils. Pourtant un malaise est bien présent et notre homme a le sentiment qu’une révolte contre son pouvoir est imminente. Mais d’où vient le danger? De ses proches? De ses rivaux vaincus? Son règne va-t-il prendre fin? Un excellent scénario où le dessinateur polonais Przemylaw Klosin maîtrise de mieux en mieux son sujet avec des cadrages peu communs et un rythme de découpages qui met en exergue ce récit plus que musclé tissé par Bruno De Roover. Un De Roover qui, il est vrai, aborde sous un angle inexploré le monde des Vikings. Un peuple longtemps considéré comme barbare, alors qu’il était fait de navigateurs hors pair, désireux de s’enrichir par le biais du commerce.
De B. De Roover et P. Klosin, chez Anspach

 ‘HUIT HEURES À BERLIN’, SUR FOND DE GUERRE FROIDE. Que les accros des aventures de Blake et Mortimer, les héros de feu Edgar P. Jacobs, se rassurent, ce nouvel opus est une pure réussite. Tant au niveau du scénario que du côté graphique puisqu’ici, c’est Antoine Aubin qui est aux manettes. Aubin, le plus fidèle à l’esprit jacobsien, et, surtout, à sa façon de disséquer le moindre détail. Un pur régal. De quoi comprendre que son coup de crayon, élégant et précis sert à merveille un scénario d’espionnage remarquablement tissé par le duo Bocquet Fromental. Berlin printemps 1963. L’époque de la guerre froide. Un homme est abattu par les Vopos alors qu’il tente de franchir le Mur. Avant de mourir, il prononce ce mot étrange: Doppelgänger. Quelques jours plus tard, dans l’Oural, des archéologues exhument sept cadavres totalement dépecés. Et Mortimer, après recherches, de découvrir qu’il existe un lien entre ces deux affaires: un chirurgien allemand du nom de Julius Kranz. Aidé par Blake, il va mettre au grand jour une supercherie qui aurait pu changer la face du monde. Avec un tel trio à la reprise des aventures de Blake et Mortimer, sans oublier les Van Hamme, Benoit, Sente ou Juillard, il est indéniable que les héros de Jacobs ont encore un bel avenir devant eux.
De J-L Bocquet – J-L Fromental – A. Aubin, chez Blake et Mortimer

‘NOCTURNES BERLINOISES’, QUAND CORTO MALTES DÉBARQUE EN ALLEMAGNE. La reprise du marin favori d’Hugo Pratt par le duo espagnol Juan Díaz Canales – Rubén Pellejero a, semble-t-il, fait l’unanimité auprès des fans de Corto Maltes puisque voilà déjà que sort un quatrième album portant la griffe de ces deux compères. Un duo qui, via le scénario de Canales, ose tout. Y compris d’envoyer pour la première fois l’aventurier charmeur et ironique dans l’Allemagne de l’entre-deux-guerre. Un duo qui, par le truchement du crayon d’un Pellejero au sommet de son art, ose des mises en scène jamais rencontrées dans les douze albums parus chez Casterman et qui portaient la griffe de Pratt. Bref, vous comprendrez aisément que Corto est dans de bonnes mains. Aujourd’hui, en l’an de grâce 1924, le voici à Berlin où il venait pour retrouver un ami qui, va-t-il apprendre, a été assassiné. Et notre aventurier de se lancer dans une enquête aux rebondissements multiples qui le conduira à Prague. Un récit ancré dans un contexte historique fait de nombreux doutes, mais également en pleine ébullition. Une Allemagne où l’antisémitisme est déjà bien présent. Un récit que Pratt aurait beaucoup aimé.
De J.D. Canales et R. Pellejero, chez Casterman

‘SLAVA-APRÈS LA CHUTE’, CHRONIQUE FÉROCE D’UNE RUSSIE POST URSS. Cette saga, prévue sous forme de triptyque, s’avère une plongée aussi drôle que tragique féroce et cynique dans une Russie qui, suite à la chute du Mur, se trouve à la fin des années 1990 à la croisée des chemins. Une Russie tiraillée entre la nostalgie de l’ère communiste et l’attirance pour un capitalisme débridé. En fait, un néocapitalisme que l’auteur nous présente comme lucratif et corrompu. Du moins pour ceux qui vont savoir se montrer aussi malins que sans scrupules. L’histoire commence en Russie à la fin des années 1990. Dimitri Lavrine est un trafiquant sans morale. Pour lui, tout s’achète, tout se vend. À ses côtes, on trouve Slava Segalov, un artiste qui rêvait de culture, mais qui, aujourd’hui, vu la dette qu’il a contractée envers Lavrine, l’assiste dans ses opérations plus que douteuses. Au moment où le lecteur fait connaissance avec ces deux personnages, sorte de pieds nickelés, ils tentent non seulement de mettre la main sur un bâtiment à l’abandon, mais aussi sur tout ce qui se trouve à l’intérieur et qui peut être monnayé. Mais rien ne va se passer comme prévu. À quand la suite?
De Ph. Gomont, chez Dargaud

 ‘L’IMPUDENCE DES CHIENS’, UNE HILARANTE COMÉDIE PAILLARDE. Voilà une bédé truculente au possible, mais qu’on réservera à un public averti. Une fable drolatique et joyeusement rimée, qui nous parle d’un mariage non consommé dans la France de l’ancien Régime. Il faut savoir que le Comte de Dardille est manifestement plus fougueux sur un champ de bataille que dans son lit. Chose qui ne plaît guère à sa jeune épouse, Amélie de Figule, qui l’accuse de renâcler à la tâche. En un mot : d’impuissance chronique. Du coup, elle réclame le divorce, et, ce faisant, la moitié de la fortune de son époux. Expliquant que son mariage est non consommé, elle a donc le droit, comme la chose était possible à l’époque, de demander l’épreuve du Congrès. En fait l’obligation pour le Comte de Dardille de prouver sa virilité en public, et plus volontiers devant des notables et autres ecclésiastiques. Et notre Comte de demander l’aide de son ami le Marquis, visiblement un expert en matière de sexe et de libertinage. Un récit hilarant fait d’un langage châtié, et aidé de façon irrésistible, par un graphisme à 200% en adéquation avec le sujet libertin ici traité.
D’A. Ducoudray et N. Dumontheuil, chez Delcourt

‘LA MORT DE SPIROU’, MOURIR POUR MIEUX RENAÎTRE? Ce titre a fait l’effet d’une bombe. D’autant que cette année, la maison Dupuis fête son centenaire. Personnages emblématiques de cet éditeur, Spirou, Fantasio et Spip, après six années faites d’un silence absolu, si ce n’est pour la parution des quelques ‘Spirou de…’ nous reviennent enfin pour une 56e aventure écrite et dessinée dans la lignée de ces papas qu’ont été Rob-Vel, Jijé, Franquin et compagnie. Reste que ce retour de Spirou va être synonyme de mort pour notre héros qu’on pensait immortel. C’est en enquêtant avec Fantasio sur Korallion-la-Ville-Bulle sous-marine (cf. le n°17 Spirou et hommes-bulles de Franquin) que Spirou va couler à pic par plus de 200 mètres de fond. Et Fantasio de pleurer la mort de son ami de toujours. Mais à lire la fin de cet album, et tout en sachant qu’un 57e titre est déjà en préparation, on peut supposer que par le truchement magique du crayon d’Olivier Schwart, Spirou est appelé à connaître nombre de nouvelles aventures. On pense volontiers à un nouveau Spirou fait pour vivre dans notre monde d’aujourd’hui. Un monde qui n’est certes plus celui de Franquin. Et puis, ne dit-on pas que les héros ne meurent jamais?
De B. Abitan – S. Guerrive – O. Schwartz, chez Dupuis

‘1525 LA GUERRE DES PAYSANS’, LA PREMIÈRE RÉVOLUTION POPULAIRE. Ce remarquable ouvrage en noir et blanc est le récit d’une guerre contre les inégalités sociales et économiques qui depuis cette époque, sont toujours bien de mise aujourd’hui. Nous sommes au début du XVIe siècle. En Allemagne, le moine Martin Luther prépare la Réforme protestante. Ce faisant, il signe une véritable déclaration de guerre contre l’Église catholique et son siège romain où trône le pape Léon X. Bientôt, dans les campagnes, la révolte ne cesse de  gronder. Des dizaines de milliers de paysans prennent les armes et entament une guerre sans merci contre  princes et seigneurs. Du coup, Luther les désavoue et fait alliance avec les princes. Mais un autre moine, Thomas Müntzer, prend le relais de la rébellion avec un seul mot d’ordre pour accréditer cette révolution: ‘Tout est à tous.’ C’est dans ce contexte tumultueux que le jeune Luca est envoyé par Léon X à Wittemberg pour être ses yeux et ses oreilles. En un mot, pour être son espion. Une somptueuse fresque historique où la narration est servie de façon remarquable par un dessin noir et blanc d’un incroyable réalisme et d’une infinie beauté.
De G. Mordillat et E. Liberge, chez Futuropolis

‘AYA DE  YOPOUGON’, UN SOAP OPÉRA À L’IVOIRIENNE. Les accros de la série ‘Aya de Yopougon’ auront donc dû attendre douze ans avant de connaître enfin la suite des aventures de leur héroïne préférée. C’est vrai que pendant tout ce temps, Marguerite Abouet, qui travaillait aussi pour l’audiovisuel, coréalisait l’adaptation pour le grand écran des aventures de cette inénarrable Aya. Cela avant de créer la série télévisée ‘C’est la vie!’ diffusée sur A+ et TV5 Monde Afrique. Soit sur une quarantaine de chaînes nationales africaines. C’est en retrouvant Clément Oubrerie et en lui racontant des anecdotes amusantes survenues sur ses différents tournages que l’envie est devenue évidente pour chacun d’eux, de faire un 7e album qui ferait écho à toutes ces petites histoires comiques vécues en Afrique. C’est ainsi que démarre ce nouvel opus avec une Bintou devenue actrice d’une série télé où elle incarne une femme qui ne séduit que des hommes mariés. Mais comme en Afrique les gens ne font guère de différence entre l’actrice et le personnage qu’elle incarne, Bintou va alors être détestée de toute part.
De M. Abouet et C. Oubrerie, chez Gallimard BD

‘LE DRAGON NOIR’, L’HISTOIRE DU GRAND-PÈRE DUMAS. Avant Alexandre Dumas père, avant Alexandre Dumas fils, il y avait eu le grand-père Dumas. Le premier général noir de l’Histoire de France. Esclave noir originaire de Saint-Domingue, le jeune Alexandre, élevé par sa mère dans la douceur des Caraïbes, est arraché à celle-ci par son père, le marquis de La Pailleterie. Un noble blanc qui entendait offrir à son fils une excellente éducation sociale et militaire. Et c’est vrai qu’en le ramenant à Paris, il va lui donner cette éducation qui est celle qui sied à son rang. Introduit à la cour de France, la couleur du jeune Alexandre séduit autant qu’elle dérange. Mais ce sera là qu’il croisera la route du chevalier Saint-Georges, métis comme lui, et par ailleurs professeur d’escrime. Ce sera escrimeur renommé qui lui apprendra l’art de la guerre. S’enrôlant dans l’armée, Alexandre décide d’abord de renoncer à sa noble condition pour s’appeler tout bonnement, Alexandre Dumas. Mais de simple soldat qu’il est donc au départ, à force de prouesses et de démonstrations de son génie militaire, il deviendra général, marquant ainsi l’Histoire et celle de France en particulier. Une belle découverte.
De S. Rubio et R. Del Rincón, chez Glénat

‘PAYS NOIR’, MÉMOIRES D’UN CHARBONNAGE. Cet album est un magnifique hommage, une histoire profondément humaine consacrée à un site de mémoire : le Bois du Cazier dont l’origine remonte à 1822. Un album qui, via une visite scolaire, nous parle de cette industrialisation de plus en plus présente que va connaître notre monde d’aujourd’hui, mais aussi de ces immigrés italiens qui vont venir travailler dans nos mines. Il sera aussi question des corons, là où ils vont habiter. De leur travail à plus de 1.000 mètres de profondeur. Ou encore des problèmes rencontrés par ces travailleurs de dessous la surface. Cela jusqu’à cette catastrophe du 8 août 1956 qui fera quelque 262 morts parmi ces mineurs italiens. Si l’album est signé Sergio Salma, avec l’aide d’Amélia Navarro pour la mise en couleur, c’est toutefois le charbonnage lui-même qui nous conte son histoire. C’est vrai que cet album est un biopic. Mais pas le biopic d’une célébrité ou d’un personnage historique remarquable. C’est le biopic d’un lieu de mémoire. Alors, qui mieux que lui pouvait nous conter son histoire et celle de cet or noir enfermé dans ses entrailles. Un récit signé Sergio Salma, et qui colle au plus près à la réalité de ce site désormais inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. À signaler la présence d’un excellent dossier en fin de ce récit ‘mémoire’.
De S. Ancze et A. Navarro, chez Kennes

‘LE SERPENT ET LE COYOTE’, CLINT EASTWOOD DEVRAIT AIMER. Arizona 1970. Au beau milieu d’une région désertique, Joe, qui vient d’y arrêter son camping-car, recueille un chien errant. Mais comme dit le vieil adage, qui se ressemble s’assemble. Et de fait. Joe est un ex-truand du genre repenti qui ne s’est pas toujours appelé Joe, quant au chien, il s’avère être un coyote. Dans une autre vie, Joe était ‘Giu’, ou Guiseppe, un des grands caïds new-yorkais. Mais ça, c’était jusqu’à ce que ses amis ne lui laissent d’autre choix que de les balancer tous. Et, du coup, de le voir bénéficier ainsi de la protection du FBI. Sauf qu’aujourd’hui ses anciens potes veulent sa mort, alors que le Marshall chargé de le protéger jusqu’à sa parution comme témoin au procès, se voit obliger de ruser à tout rompre pour déjouer les plans des tueurs lancés sur les traces du Joe. Un one-shot sans concessions, à mi-chemin entre un western de Sergio Leone et les Affranchis. Une bédé qui décoiffe par son idée narrative, mais aussi par ses mises en scène très cinématographiques autant qu’inhabituelles dans le petit monde de la bédé. Un album qui parle aussi de l’impossibilité de la solitude.
De Ph. Xavier et Matz, au Lombard

‘LES CIGARES DU PHARAON’, VERSION 1934 COLORISÉE. C’est bien de la première version, celle parue de 1932 à 1934 dans ‘Le Petit Vingtième’, qu’il est question ici. Version à l’époque en noir et blanc et totalement différente de l’édition vendue aujourd’hui. Une édition remaniée et colorisée en 1955. À ses débuts, le graphisme d’Hergé était plus rond et nettement influencé par l’Art déco. Et c’est bien de cette mouture originale s’inscrivant dans la même veine que ‘Tintin au pays des Soviets’ qui nous est proposée ici dans une palette de couleurs totalement inédite. En fait, et comme on l’explique chez Casterman, les coloristes se sont inspirés de l’esprit artistique qui a guidé la colorisation de films en noir et blanc. Quant à l’histoire, qui est en fait celle de la quatrième aventure du petit reporter à la houppette blonde, elle entraîne tout d’abord le lecteur à bord d’un paquebot qui s’en va vers l’Asie. C’est là que Tintin va se lier d’amitié à un savant fou à la recherche de la tombe d’un mystérieux pharaon. Mais ce faisant, il se met sans le savoir en travers des agissements d’une secte de trafiquants d’armes et de drogue. Outre une suite d’aventures rocambolesques tout au long de cet album, ce sera ici que vont débarquer pour la première fois les Dupond et Dupont. À signaler au début de cet ouvrage, une préface passionnante signée Philippe Goddin, hergéologue s’il en est.
D’Hergé, chez Casterman-Moulinsart

 ‘LES ROUTES DE LA VICTOIRE’, BEL HOMMAGE AUX GENS DU MAQUIS. Sous ce titre se cache le troisième et dernier opus de la série dédiée au ‘Merlu’. Une fin de triptyque dramatique, mais qui laisse toutefois beaucoup de place pour l’espoir d’un avenir meilleur. Dramatique, car c’est vrai, qu’en pleine retraite, les Allemands se montrent d’une incroyable cruauté non seulement envers les habitants des petits villages qu’ils traversent dans leur débâcle (cf. Le Vercors), mais également envers les gars des maquis qui manquent de nourriture, et, surtout, d’organisation. Sauf qu’aujourd’hui il se murmure que le Merlu est revenu dans la région. Sûr que cela va faire du bien et rebooster le moral des résistants. Cinq septembre 1944. Chalon est libéré. C’est la délivrance pour un peuple opprimé pendant plus de quatre ans. C’est aussi l’heure des règlements de compte et des vengeances. Mais les résistants du jour sont-ils vraiment ceux qui ont œuvré dans l’ombre depuis des mois au péril de leurs vies? Voici donc la suite et fin d’un scénario savamment échafaudé par Thierry Dubois et joliment construit par le trait réaliste et méticuleux de Jérome Phalippou. Un Phalippou amoureux du détail et qui, via des cases hyper structurées, nous offre une belle illustration d’une époque où la délation et la méfiance vis-à-vis de tout un chacun étaient de mise. Un excellent moment de bonne bédé.
De Th. Dubois et J. Phalippou, chez Paquet

‘LE PREMIER HOMME QUE TU TUERAS’, RÉVÉLATION DE L’ADOLESCENCE DE DURANGO. Comme d’autres héros de bédés avant lui, Durango, l’espace d’un triptyque, va nous révéler ce que fut sa jeunesse. Cette époque où, jeune ado vagabond, il s’appelait John Lane et parcourait le Texas. Et c’est justement lors de la traversée d’un espace désertique de cette région qu’il va être le témoin de l’assassinat de trois cow-boys par, à n’en pas douter, un tueur professionnel. Échappant lui-même à ce dernier, il décide de ramener les trois cadavres au shérif de la prochaine ville qu’il rencontrera sur sa route. Ce faisant, il va faire la connaissance de Monsieur Warren, le propriétaire du plus grand ranch de la région. Un homme puissant pour qui travaillaient justement les trois hommes abattus. Et Warren de proposer du boulot à celui qui ne s’appelle pas encore Durango. Mais, en acceptant cette proposition, Lane ignore qu’il va se retrouver au cœur d’une lutte sanglante et sans merci que se livrent les éleveurs du coin. Un excellent western spaghetti, classique, mais efficace, où le Russe Roman Surzenkho au dessin démontre qu’il s’est très bien imprégné de l’univers graphique d’Yves Swolfs, le père spirituel de Durango, mais pour qui il ne s’occupe plus désormais que du scénario. Vivement la suite.
D’Yves Swolfs et Roman Surzenkho, chez Soleil

‘VOIR L’APÉRO AU BOUT DU TUNNEL’. C’EST DRÔLE, DIVERTISSANT EN CES TEMPS DE DEÉPRIME. Après ces années de contraintes obligées suite au Covid, Mathou jette résolument son masque à la poubelle et sort de son confinement pour nous obliger à souffler un brin et voir l’apéro au bout du tunnel. Cela d’autant que chez elle, les choses ont bien changé depuis ces moments pour le moins très difficiles. Loulou est aujourd’hui devenue une préado à la répartie affûtée. La chatte Simone a débarqué à la maison. Salomé, quant à elle, est en pleine forme. C’est vrai qu’elle a bien vécu ce confinement qui a malgré tout bousculé les habitudes de la maison. Mais voilà, Mathou a décidé de nous parler de cette année d’après le sale truc, année riche en émotions diverses. Une sorte de petite philosophie de vie sans prétention, compactée dans ce recueil d’illustrations recommandé par l’Union Nationale de la Santé Bucco-Nasale, test PCR non inclus, et prescrit par l’ensemble des thérapeutes mondiaux. Un remède qui, à lui seul, remplace un mois d’antidépresseurs, et se veut plus efficace que cinq fruits et légumes par jour. À lire au moment de l’apéro, un verre à la main, et tout en puisant dans un sachet de chips ou en se servant des amuse-gueules déposés sur une table basse à côté de votre fauteuil relax. Récréation assurée.
De Mathou, chez Tapas

‘JACKY ET CELESTIN 1963-1966’, UN PUR BONHEUR. Outre les quatre épisodes dessinés par François Walthéry, cette intégrale, forte de quelque 224 pages, s’agrémente d’un volumineux dossier explicatif d’une quarantaine de pages, signé Bertrand Pissavy-Yvernault. Dossier truffé de photos souvent inédites des joyeux compères à qui nous devons cette petite merveille, ou mieux, ce pur joyau que tout bon bédéphile se doit de posséder dans sa bédéthèque. Des photos inédites prises durant cette période foisonnante de créations, mais également de toutes les planches remises en couleur sous la supervision de Walthéry. C’est donc bien aidé de l’ami François que l’éditeur, outre ce dossier savamment élaboré, nous remet en mémoire: ‘Vous êtes trop bon!’, ‘Casse-tête chinois’, ‘Sur la piste du Scorpion’ et ‘Le chinois rancunier’. Toute une époque. Celle de l’âge d’or de la bédé franco-belge. Un incroyable moment dédié à la bédé de ma jeunesse. C’est vrai que cachés derrière Johan et Pirlouit, Pousssy, les Schroumpfs ou Benoît Brisefer, Jacky et Célestin font aujourd’hui figure d’oubliés dans la grande galerie des personnages de Peyo. Reste que cette période représente surtout les premiers pas d’un jeune dessinateur à l’aube d’une formidable carrière. Je voulais parler de Monsieur François Walthéry. Rien que du bonheur!
De Peyo et F. Walthéry sur scénarios de Vicq & Gos, au Tiroir

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