LE SALON DE L’AUTOMOBILE DE BRUXELLES DE JANVIER 2024 N’AURA PAS LIEU. QUOIQUE…

@ Paul Verdbois

Le 13 juin, le couperet tombait: le Salon de l’automobile de Bruxelles de janvier 2024 n’aura pas lieu. Dans un communiqué publié le 26 mai, la FEBIAC annonçait l’annulation du Salon de 2024.
‘Le Conseil d’Administration de la Fédération belge et luxembourgeoise de l’automobile et du cycle (FEBIAC) s’est réuni ce vendredi 26 mai 2023. À l’ordre du jour figurait notamment un point relatif à l’organisation du prochain Salon de l’Automobile de Bruxelles en janvier 2024. Le Conseil d’Administration de FEBIAC a pris la décision de ne pas organiser de Salon physique l’an prochain.
FEBIAC a toujours eu comme objectif de proposer aux visiteurs une expérience qualitative et représentative. Les conditions n’étant pas réunies, le Conseil a conclu à l’inopportunité de poursuivre les démarches pour 2024.’

QUE SIGNIFIE ‘LES CONDITIONS N’ÉTANT PAS RÉUNIES’? Manifestement, la FEBIAC ne se risque pas trop à dévoiler les causes de cette annulation même s’il s’agit d’un secret de polichinelle. Déjà en 2023, après deux ans d’interruption due au Covid, la 100ième édition avait failli passer aux oubliettes du fait de la probable absence du groupe Stellantis, représentant plus de 15% du marché et de quelques marques de l’importateur D’ieteren. Heureusement Stellantis et D’Ieteren ont changé leur fusil d’épaule et n’ont finalement pas déserté le plateau du Heysel… contrairement à Mercedes, Volvo, Polestar, Jaguar et Land Rover. Pour 2024, c’est un poids lourd nettement plus important qui a déclaré forfait, l’ensemble du groupe D’Ieteren représentant plus de 22% du marché. En y ajoutant les cinq marques déjà absentes en 2023, l’on atteint un taux d’absentéisme de plus de 33%. La logique l’a donc emporté car avec de telles défaillances, la représentativité du marché belge au Salon aurait été plus qu’écornée…exit donc le Salon de 2024.

SALE TEMPS POUR LES SALONS AUTOMOBILES. Comme celui de Genève, disparu corps et biens, il semble bien que cette nouvelle péripétie marque l’arrêt de mort du Salon de Bruxelles. Notons que le fameux ‘Mondial’ de Paris, au nom surfait, semble également avoir une volée de plomb dans l’aile vu que lors de la dernière édition, une majorité des exposants brillait par son absence. Il faut se rendre à l’évidence, hormis certaines manifestations organisées dans des pays exotiques comme le Qatar, l’ère des Salons de l’automobile semblent bien révolue.

POUR S’EN TENIR AU SALON DE BRUXELLES, UNE ÉVIDENCE S’IMPOSE, la diminution constante du nombre de visiteurs: 757.000 en 2000, 606.000 en 2010… 271.000 en 2023. Certes, les motos étaient absentes pour la 100ième édition, certes, les effets psychologiques du Covid se faisaient encore sentir mais une réalité saute aux yeux, la tendance est à la baisse conséquente du taux de fréquentation. Deux évolutions sociétales peuvent expliquer ce phénomène. La première, l’omniprésence d’Internet permettant à tout quidam de s’informer en détail des caractéristiques et des prix des différents modèles, sans oublier la possibilité de les comparer. La deuxième, l’explosion du marché des voitures de Société qui représentent plus de 66 % des immatriculations et dont tant les responsables que les utilisateurs ont nettement moins tendance à pérégriner dans les allées des Salons.
Il n’est donc pas étonnant que certains importateurs préfèrent dès lors investir les sommes conséquentes consacrées au Salon dans d’autres actions marketing. Ainsi donc, il y a fort à parier que l’on peut préparer la pierre tombale suivante: ‘R.I.P. SALON DE BRUXELLES’. Sauf que…

UN REBONDISSEMENT BATAVE. Peu après l’annonce de la FEBIAC, la Société néerlandaise 402 AUTOMOTIVE, leader professionnel reconnu dans l’organisation d’événements automobiles, dévoilait son intention d’organiser sur le plateau du Heysel un BRUSSELS AUTO SHOW du 17 au 21 janvier 2024. Un programme alléchant est proposé: exposition proprement dite, super et hyper cars, présentation de nouveaux modèles en exclusivité, motos, classic cars, essais, mobilité du futur, camions, DJ… bref, à priori, la totale. Une chose parait certaine, 402 AUTOMOTIVE semble bien mettre les petits plats dans les grands ce qui n’a rien d’étonnant au vu de l’historique de 402 AUTOMOTIVE qui tient également à se donner un ancrage belge en s’adjoignant dans son Conseil Consultatif des ‘anciens’ de la FEBIAC comme Pierre Lalmant, ex Directeur Général du Salon et le sympathique Luc Bontemps, ex-CEO de la FEBIAC… sans compter d’autres personnalités du monde automobile belge comme Sabrina Parant, journaliste automobile reconnue, membre du jury Women’s World Car Of The Year, fondatrice de Ladies Drive et Présidente de l’ABJM, Association Belge des Journalistes de la Mobilité.
Dès à présent, la machine BRUSSELS AUTO SHOW est lancée avec les 5.000 premiers tickets d’entrée proposés en ligne au prix promotionnel de 10€, les suivants se négociant entre 20 et 25€.

LA FEBIAC RÉAGIT SANS SE MONTRER NÉGATIVE, BIEN AU CONTRAIRE… La Febiac réagissait le 16 juin et mettait les points sur les i, insistant sur le fait que ce nouveau BRUSSELS AUTO SHOW n’a rien de commun avec les précédents Salons organisés depuis 1902. La FEBIAC rejette donc fermement toute usurpation d’identité.
‘Le 26 mai 2023, le Conseil d’Administration de FEBIAC a décidé et communiqué que le ‘Salon de l’Auto’ n’aurait pas lieu en janvier 2024 à Bruxelles. Par le biais des médias, FEBIAC apprend que d’autres initiatives liées à l’automobile sont en cours d’organisation. Dans la mesure où celles-ci soutiennent l’industrie automobile, FEBIAC ne peut que s’en féliciter. Toutefois, FEBIAC souhaite attirer l’attention du public sur le fait que ces événements organisés par des tiers (pour autant qu’ils aient lieu) n’ont aucun lien avec les événements organisés par FEBIAC sous les noms de marque Autosalon, Dream Cars, Brussels International Motor Shows, European Motor Show Brussels Auto, Salon, Salon de l’Auto…’

ET LA CONCLUSION? L’on ne peut que souhaiter plein succès à ce ‘BRUSSELS AUTO SHOW’ qui pourra certainement redorer le blason de l’automobile en Belgique. Certes, certaines zones d’ombre subsistent  comme le nombre de participants et l’implication ou non des importateurs. Espérons que d’ici quelques semaines le brouillard sera levé.  🔵

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