DON VEGA… MAGISTRALE RELECTURE D’UN MYTHE
@ Charly
Devenu pour la première fois auteur complet, Pierre Alary signe ici une réinterprétation savamment et brillamment construite du mythe de Zorro. Ce Robin des bois californien qu’il intègre dans le véritable contexte historique, économique et social de la Californie sans foi ni loi du milieu du XIXe siècle. Un ouvrage qui est plus qu’une agréable surprise, et que, bien que sorti fin d’année dernière, je tiens à mettre aujourd’hui en exergue pour ceux qui l’auraient manqué.
MADRID 1848. DON VEGA, HÉRITIER D’UNE RICHE FAMILLE CALIFORNIENNE, reçoit une lettre lui annonçant le décès accidentel de ses parents. Au-delà, le père Delgado qui lui envoie cette missive, lui demande de revenir dans les plus brefs délais, car la situation dans la région est tout bonnement catastrophique.
EN FAIT, LE DOMAINE FAMILIAL DES VEGA est tombé sous la coupe d’un certain Gomez. Un ancien général qui s’est attaché les services de Borrow, un exécuteur borgne à la barbiche blanche, qui, avec sa bande, réprime toute tentative de rébellion. Plus spécialement celles de plus en plus fréquentes de paysans spoliés par Gomez.
IL FAUT SAVOIR QUE CE DERNIER RACHÈTE LEURS TERRES à bas prix, pour les revendre ensuite au plus cher. Au-delà, il exploite outrageusement les plus démunis, qu’il fait travailler dans les mines d’or qu’il s’est appropriées. Du coup, certains paysans, plus courageux ou n’ayant plus rien à perdre, enfilent une cagoule afin de se venger de ce tyran et de son sbire. Mais en vain. Et Don Vega, tout de noir vêtu, de suivre dès lors leur exemple. Zorro est de retour!
UN SCÉNARIO SUPERBEMENT CONÇU. UN RÉCIT RYTHMÉ avec des cadrages spectaculaires issus du monde cinématographique. Une colorisation généralement bichromique qui varie selon l’intensité du moment. Un dessin semi-réaliste qui se veut une véritable claque graphique. Une incroyable surprise se voulant loin des personnages créés par Johnston McCulley ou les studios Disney. Ici, c’est d’un vrai combat social que l’auteur nous parle. 🔶
‘Don Vega’, de Pierre Alary chez Dargaud