ESSAI ABARTH 595 COMPETIZIONE C, UNE ESPECE EN VOIE DE DISPARITION?
@ Paul Verdbois
Dans un monde automobile que d’aucuns voudraient aseptisé -sinon en voie de disparition- Abarth sort résolument du lot… mais pour combien de temps encore? Depuis les années 50-60 avec les Fiat Abarth 750 et 850TC, le label « Abarth » embellit Fiat d’une attachante touche sportive.
APRÈS LA DISPARITION DE L’ÉPHÉMÈRE ET REGRETTÉE ABARTH 124, seule subsiste au catalogue la 595-695, déclinée en plusieurs finitions (595, 595 Turismo, 595 Competitione, F595, 695 Essesse, sans compter les séries spéciales) et motorisations (1.4L de 145, 165 et 180 ch.) Ajoutez-y les versions découvrables (C) et automatiques (dualogic) et la famille sera au complet. Pour notre essai nous disposions de la 595 Competizione 180 ch., qui plus est en version découvrable C, qui vous allègera de 29.790€ (27.490€ pour la berline). Les prix des autres versions s’échelonnent de 20.990 à 32.420€. Bref, des prix loin d’être démocratiques…quoique, comparés à celui d’une Fiat 500 e basique de 42 KW, affichée à 31.490€, ils apparaissent déjà plus « comestibles ».
PREMIÈRE IMPRESION: CRAQUANTE. Première impression? Elle est tout simplement craquante avec un avant retravaillé et le sigle Abarth trônant au milieu, des passages de roues bodybuildés, un becquet arrière sportif, sans oublier le pare-chocs arrière redessiné. Ajoutez-y des jantes de 17’’, des pneus 205/40, un quadruple échappement et le tableau sera complet. A première vue, l’intérieur est tout autant aguichant avec des sièges baquets recouverts d’alcantara tout comme une partie du tableau de bord (option). Malheureusement, certains plastics durs ne payent pas de mine.
L’INSTRUMENTATION INSPIRE LA SYMPATHIE avec un cadran digital et un -petit- écran central dédié au GPS Tom-Tom très réactif et à d’autres commandes. Un gadget totalement inutile, le manomètre de pression de turbo en partie caché par le volant. Bizarrement, le radar de recul ainsi que le GPS sont au rayon « options » et les aides à la conduite brillent également par leur absence… il est vrai que quand on se veut sportive pure et dure. La surface de la lunette arrière est des plus minimes, qui plus est dépourvue d’essuie-vitre rendant la rétrovision nulle en cas de pluie. Étonnement, si vous mesurez moins d’un mètre septante-cinq vous pourrez prendre place à l’arrière pour de courts déplacements. Le coffre ne brille pas par son volume (185L)… mais l’acquéreur d’une 595 n’envisage certainement pas un déménagement.
GRANDEURS: UNE VOITURE DE SPORT DANS TOUTE SA SPLENDEUR…avec ses défauts. Soyons clairs, cette Abarth vous emmène au septième ciel. 0 à 100 km/h en 6.7 sec, qui dit mieux? Des accélérations fulgurantes, un train avant scotché à la route, une direction ultra précise, un bruit d’échappement envoûtant, une boîte fluide, de quoi atteindre le nirvana, principalement sur les petites routes sinueuses sur lesquelles votre Abarth virevoltera de virage en virage. Malgré un couple qui ne se manifeste vraiment qu’au-dessus de 2000 tr/min, cette Abarth se comporte très agréablement et souplement en ville.
ET MISÈRES: QUI AIME CHÂTIE BIEN et donc le réalisme nous oblige à modérer quelque peu notre enthousiasme car le confort n’est manifestement pas au programme: les sièges, bien que leur maintien soit correct, offrent la dureté d’une planche de fakir; vu le châssis typé sport, la moindre inégalité de la route se transforme en torture pour les vertèbres et, si le bruit moteur suscite la sympathie, sur grands axes, il devient rapidement dérangeant. D’ailleurs, l’on peut s’étonner de l’absence d’un sixième rapport pour atténuer le tintamarre sur autoroute. Toujours au rayon bruit, le pavillon en tissu ne brille pas par son insonorisation. Plus grave, sur route dégradée, le conducteur aura intérêt à bien corriger les écarts de sa monture. Le mode sport, hormis le bruit et une direction lourde et collante, n’offre aucun intérêt. Vu la présence de pneus larges, cette petite voiture n’offre pas le rayon de braquage auquel on aurait pu s’attendre. Enfin, avec 180 ch et 156 gr de Co2, l’Abarth est littéralement massacrée fiscalement par la taxe de mise en circulation en Wallonie et à Bruxelles (2.478€, 555.44€ en Flandre), deux régions taxophiles.
R.I.P? UN BILAN NÉGATIF? Bien au contraire! Malgré ses défauts, l’Abarth demeure incontestablement un objet de désir et de plaisir que tout amateur d’automobile adorera dompter. Malheureusement, par les temps qui courent et vu les réglementations totalitaires envisagées par certains, les jours de l’Abarth sont comptés. Sortons nos mouchoirs! Place à la mobilité « apaisée »…tellement terne. 🔶
Abarth 595 Competizione C: 29,790 € • Tmc Bxl-Wal: 2.478 € • Tmc Flandre: 555,44€ • Taxe Circulation Bxl-Wal: 248,95€ • Taxe Circulation Flandre: 216,84 € • Atn: 211,03€/mois • 0-100 Km/h: 6,7sec • Co2: 156 Gr • www.abarthbelgium.be
