JEANNE DES ARMOISES… SUR LE THÈME DES FAUSSES JEANNE D’ARC
@ Charly
En 1978, quand Jacques Martin au scénario et Jean PLeyers au dessin décident de s’attaquer au Moyen Âge, ils créent le personnage de Xan. Un jeune tailleur de pierre, excellent sculpteur à ses heures, mais aussi homme épris de voyages. Passant du Lombard à Casterman, Xan devient Jhen, connaissant lui aussi, après la mort de Martin, divers scénaristes. En revanche, aujourd’hui, c’est toujours le Verviétois Jean Pleyers qui se trouve au crayon, tandis que Corinne, son épouse, s’attache, de bien belle façon, à la colorisation.
ALORS QU’IL MET EN DÉROUTE UNE BANDE DE BRIGANDS errant sur ses terres, Gilles de Rais se retrouve au face-à-face avec celui qui semble être leur chef, et qui porte pourtant sur son armure une fleur de lys, symbole royal. Et le lecteur d’assister à une très longue joute entre les deux bretteurs. Finalement, profitant de la fatigue d’un adversaire d’une rare habileté, Gilles lui porte une ultime estocade et l’immobilise au sol.
OR, LUI ENLEVANT SON CASQUE, DE RAIS n’en croit pas ses yeux. Ce combattant qu’il vient de mettre à terre est une femme qui lui apparaît comme étant Jeanne d’Arc. De plus, c’est ce qu’elle lui confirme. Et lui d’en être maintenant intimement convaincu, car elle partage dès lors avec lui un secret que seule la Pucelle d’Orléans peut détenir. En fait un complot contre le roi dans lequel il peut être impliqué.
ET NOTRE GENTE DAMOISELLE DE RÉCLAMER AIDE ET PROTECTION du connétable, car elle se dit poursuivie par le sinistre Villandrando qui milite sous les ordres de Yolande d’Aragon. Gilles, qui a ramené la jeune femme dans son château de Tiffauges, confie alors cette dernière à Jhen, occupé en ce moment à dessiner des plans. Il lui explique qu’elle est en fait Jeanne d’Arc et qu’elle est à la recherche d’un document plus que sensible, dont il est non seulement le possesseur, mais dont il possède également le secret. Confiant la jeune femme et le document à Jhen, il leur ordonne de fuir au plus vite.
SI JEAN PLEYERS RESTE ÉGAL À LUI-MÊME avec un dessin de qualité, fouillé, et extrêmement détaillé, le scénario de Néjib donne parfois l’impression de s’éloigner de la trame prévue au départ. Reste qu’il est vrai que Jeanne des Armoises a vraiment existé… mais sa légende ici est à peine évoquée. Était-elle réellement Jeanne d’Arc? Une Jeanne d’Arc qui aurait survécu à sa mort sur le bûcher? Les ténèbres restent de mise. 🔶
‘Jeanne des Armoises’, de Martin/Pleyers/Néjib chez Casterman