LA FÉE ASSASSINE… QUAND RESURGISSENT LES BLESSURES DU PASSÉ
@ Charly
Tout débute un soir de réveillon de Noël à Paris. Thibault Duval, le mari de Fanny, est de service à l’hôpital. Il ne pourra pas vivre cette soirée festive avec son épouse. Pour ne pas réveillonner seule, Fanny décide d’inviter Tania, sa jumelle. Énorme problème: vu les circonstances, Tania n’osera jamais laisser leur mère seule à la maison, et Fanny va devoir faire un effort incroyable pour l’inviter elle aussi.
LES PREMIÈRES PAGES DE CETTE HISTOIRE QUI VA S’AVÉRER GLAÇANTE, nous montrent Fanny occupée à faire ses derniers achats, puis à se lancer dans la préparation de ce repas durant lequel elle pensait pouvoir passer une soirée plus qu’agréable avec sa sœur jumelle. Or, la hantise de se retrouver face à cette mère dure, amère et mélancolique l’obsède de plus en plus. Mais l’on sonne à la porte…
CURIEUSEMENT, AUCUNE IMAGE NE FAIT SUITE À CE COUP DE SONNETTE puisqu’on se retrouve directement plongé à l’hôpital où Thibault, le mari de Fanny, est de service de nuit. Un Thibault prié de se présenter toute affaire cessante au commissariat de police. Et ce pour un fait extrêmement grave. Et le lecteur, tout au long des 190 pages qui constituent cet album bouleversant, d’apprendre peu à peu ce que furent les retrouvailles de Fanny avec sa mère et sa sœur.
CE SERA FACE À SON AVOCAT QU’ELLE VA, PETIT À PETIT, s’épancher sur un passé traumatisant, où amour et haine vont s’accumuler au fil des années pour aboutir à cette horrible tragédie qui s’est déroulée durant cette fameuse nuit de réveillon de Noël. Des révélations qui vont bien évidemment permettre aux lecteurs de mettre bout à bout les pièces d’un puzzle psychologique envoûtant.
POUR NOUS CONTER CE REMARQUABLE ET ÉMOUVANT ROMAN GRAPHIQUE, Sylvie Roge a confié à son époux, Olivier Grenson, crayon et coloris. Et le père de Niklos Koda de diluer toute la noirceur et la violence de ce récit dans un dessin tout en douceur et en émotion, conjugué à des coloris assez pâles où, très souvent, le rouge sang s’en vient rappeler la couleur du drame épouvantable qui s’est joué. Du très haut de gamme! 🔶
‘La fée assassine’, de Sylvie Roge et Olivier Grenson au Lombard