Septembre 1347. Un mal aux origines inconnues frappe l’Europe. En cinq ans, la pestilence, c’est son nom, va faire plus de 25 millions de morts. À cette époque, la médecine était loin d’être ce qu’elle est aujourd’hui. Face à ce mal implacable, les populations ne pouvaient que croire à la venue, redoutée depuis des siècles, de la prophétie de Saint Jean qui, sous la forme du ‘Quatrième Chevalier de l’Apocalypse’, annonçait la fin du monde.
DEUX PERSONNAGES CENTRAUX VONT SE CROISER et finalement se rencontrer au terme de ce premier tome d’un diptyque qui s’avère passionnant à souhait. D’un côté, il y a Baldus, un jeune membre de l’ordre des chevaliers Hospitaliers. De l’autre, on découvre Alixe, une herboriste en fuite, car considérée comme sorcière.
POUR L’INSTANT, BALDUS NAVIGUE EN MÉDITERRANÉE, au large de Rhodes. Il met le cap sur le sud de l’Italie. Chemin faisant, son navire croise la route d’une galère byzantine à la dérive. Abordée par les Hospitaliers, ceux-ci n’y découvrent que des cadavres rongés par des rats. Alors qu’ils veulent quitter ce bateau pestiféré, surgit un cavalier qui met à mal plusieurs collègues de Baldus.
DE RETOUR À BORD, IL VA VOIR SES AMIS MOURIR les uns après les autres. Pour couronner le tout, alors qu’il est maintenant seul et atteint par une forte fièvre, une violente tempête envoie son bateau s’échouer sur des rochers… Une lecture qui vous tient en haleine de la première à la dernière page. Cela tant par l’efficacité d’un récit fictionnel dont la trame est superbement tissée, que par un dessin offrant des scènes à couper le souffle. Du grand art que cet album dont on attend la suite avec une impatience non dissimulée.
ON NOTERA ENCORE QUE CHAQUE CHAPITRE se termine par une carte qui contextualise la progression de l’épidémie. Cela tout en apportant un éclairage historique sur une multitude d’épiphénomènes qui nourrissent la narration: ordre des Hospitaliers, sorcelleries et pratiques occultes, exactions commises contre les communautés juives, émergence des sectes, réminiscence de rites païens disparus… 🔶
‘La grande peste’, d’Éric Stalner et Cédric Simon aux Arènes BD