LE 100IÉME SALON DE L’AUTO DE BRUXELLES AURA BIEN LIEU!
@ Paul Verdbois
Après deux années de vaches maigres, ou plutôt de désert, le Salon de l’Auto de Bruxelles, tel le phénix, renait de ses cendres. Il se déroulera du 14 au 22 janvier 2023 sur le Plateau du Heysel. Covid oblige, l’édition 2021 puis, en dernière minute, celle de 2022 ont été rayées de la carte. D’autres Salons ont subi le même sort tel que celui de Genève dont l’avenir semble des plus compromis vu que l’édition de février 2023 sera également effacée de l’agenda pour être remplacé en novembre par un Salon… à Doha au Qatar. Quant au Mondial de Paris 2022, il a été réduit à la portion congrue du fait de l’absence de pratiquement l’ensemble des constructeurs européens, coréens… et même Toyota. Il s’agissait donc essentiellement d’un ‘Mondial’ franco-chinois.
UN SALON MOINS AMPLE MAIS FESTIF. Quelle sera l’ampleur du Salon 2023, sachant que pour celui prévu en 2022, le groupe Stellantis, le groupe D’Ieteren et Volvo-Polestar soit pas moins de 47 % du marché s’étaient désistés. Qu’en sera-t-il pour celui de 2023?
Pour la centième édition du Salon, la Febiac annonce la participation de 18 des principaux acteurs du marché soit 95% du marché. Manqueront à l’appel, Volvo et Daimler-Benz dont l’absence sera largement compensée… par un certain nombre nouveaux venus chinois.
La Febiac n’hésitera pas à mettre les petits plats dans les grands pour cette centième édition afin faire briller le plateau du Heysel de tous ses feux. Les organisateurs tenteront de développer de nouvelles activités et de privilégier davantage l’aspect ‘information’ du consommateur qui, vu le brouillard dans lequel ce dernier navigue, principalement du fait des législations plus que fluctuantes, en aura bien besoin.
LE PALAIS 9 SERA TRANSFORMÉ EN UN VRAI CENTRE D’INFORMATION et de divertissement avec des forums d’informations, principalement en ce qui concerne la mobilité électrique, une partie dédiée à la formation aux métiers de l’automobile, la présentation des nouvelles technologies (Concept Hall), un stand conséquent décrivant les différentes méthodes de recyclage des voitures en fin de vie, sans oublier la partie consacrée à l’eSport dans laquelle les visiteurs pourront éprouver les sensations d’un pilote de F1.
Le Patio, agrémenté d’un laser show, sera dédié aux cent dernières années avec la présence de 15 voitures qui ont marqué la vie quotidienne des automobilistes (Heritage Cars).
Dans le même esprit festif, la façade du Palais 5 s’agrémentera d’une chaleureuse illumination. Quant au Palais 6, un espace partagé, ‘The Avenue’ présentera un panel de voitures de rêve en remplacement du Palais ‘Dream Cars’ absent pour cette édition.
Il est à noter que, contrairement aux années précédentes, tous les Palais du Heysel ne seront pas occupés. En cause, l’absence quasi-totale des motos et des stands plus exigus avec moins de voitures exposées. A noter qu’on notera également la présence de véhicules utilitaires.
Parallèlement au Salon proprement dit, un Congrès consacré à la recharge électrique sera organisé le 17 janvier. Bonne nouvelle, le prix d’entrée est demeuré stable: 12.5€ online avant le 14 janvier, 15€ à partir du 14 janvier.
UN MARCHÉ AUTOMOBILE EN CRISE. L’on ne peut qu’espérer que cette centième édition festive donnera un véritable coup de fouet à un marché automobile en berne depuis 2020 qui, de 550.000 immatriculations en 2019, ne dépassera pas les 360.000-370.000 unités en 2022, même si le dernier trimestre de l’année connait un léger redressement. Un marché automobile dont le classement a par ailleurs été furieusement chamboulé ces trois dernières années avec BMW qui, malgré des pertes conséquentes, s’est hissé sur la plus haute marche du podium du fait du succès toujours croissant des voitures de Société qui représentent plus de 60% des immatriculations. La crise a donc principalement touché le marché de la clientèle particulière. A noter qu’en Wallonie, la voiture la plus vendue n’est autre que la Dacia Sandero qui se hisse également à une très méritoire seconde place au niveau national et même première si l’on ne prend en compte que les ventes à particuliers. Si tous les importateurs ont perdu des poignées de plumes, certains se sont littéralement effondrés avec des pertes de volume de près de ou même plus de 50% par rapport à 2019 comme Renault, Nissan, Fiat, Mazda, Skoda, Citroën, Ford, Peugeot ou encore Volvo… D’autres encore, comme Jaguar ou Alfa Romeo ont été totalement laminés. Signalons la bonne performance de Toyota, sans doute du fait de ses modèles hybrides (non rechargeables), qui passe de la 14ième à la 6ième place. Kia fait également partie des rares gagnants en réussissant la double performance de maintenir son volume et de se hisser à la 9ième place au lieu de la 16ième en 2019.
LE JURY DE LA’VOTIURE DE L’ANNÉE’ S’INSTALLE A BRUXELLES. Importante nouveauté à marquer d’une pierre blanche: le Jury de la ‘Voiture de l’Année’ se réunira à Bruxelles à l’occasion du Salon et cela, après 59 années de présence à Genève…une reconnaissance de Bruxelles comme capitale de l’Europe et une superbe gratification pour son Salon. Pour rappel, le titre de ‘Voiture de l’Année’ est attribué par un jury de 60 journalistes automobile européens qui prennent sous la loupe une quarantaine de voitures et qui devront choisir celle qui succèdera à la KIA EV6. À fin novembre, 7 candidates ont été présélectionnées: Jeep Avenger, Kia Niro, Nissan Ariya, Peugeot 408, Renault Austral, Subaru Solterra, Toyota bZ4X et VW ID Buzz.
Comme Genève, Bruxelles peut se targuer d’une certaine ‘neutralité automobile’ désormais reconnue. Vu cet atout supplémentaire, l’on ne peut donc que souhaiter plein succès à cette centième édition. 🔴