L’ÉCHELLE DE RICHTER… UNE INCROYABLE ONDE DE CHOC
@ Charly
Avec ce roman graphique écrit à l’origine pour le cinéma, le lecteur va se trouver face à une lecture totalement différente de ce qu’il a l’habitude de retrouver lorsqu’il ouvre une bédé. Ici, chaque croquis noir et blanc au style dépouillé ne s’inscrit pas dans une case aux contours réguliers, mais bien jetés de façon telle, qu’ils laissent une large place à la blancheur de la feuille sur laquelle ils ont trouvé refuge. Des croquis déconcertants de simplicité, s’enchaînant çà et là au hasard des 496 pages que comporte ce polar plus que noir, présenté sous forme de story-board et préfacé par Cédric Klapisch.
À PARIS, LA NUIT, UNE JEUNE FEMME EST RETROUVÉE MORTE dans sa chambre d’hôtel. Son corps va être l’épicentre d’une enquête criminelle où se croisent petites frappes, sans papiers, ex-rappeur, flic à la dérive, crêpier, médecin, actrice en devenir et père de la victime. Mais au lieu de se concentrer sur l’enquête, le lecteur, via divers chapitres, va retrouver la tranche de vie de chacun de ces personnages.
SI RAPHAËL FRYDMAN EST SCÉNARISTE POUR L’AUDIOVISUEL, Luc Desportes lui est réalisateur de story-boards pour le cinéma. De quoi comprendre la manière totalement hors normes avec laquelle ce duo nous propose cette bédé qui, au fil des pages, va totalement vous absorber. Cela suite à ce suspense sensuel qui enveloppe ce récit qui va suivre les ondes de choc de ce drame et dont vous évaluerez vous-mêmes leur intensité sur l’échelle de Richter.
UN RÉCIT QUI VAUT SURTOUT PAR LE DESTIN SINGULIER de cette galerie de personnages liés à cette mort tragique, mais qui, jamais, ne vont s’entrecroiser au fil des pages de cet ouvrage où la finesse des dialogues se voit rehaussée par la légèreté des petits croquis de Desportes, qui ne sont pas sans rappeler ceux que nombre de dessinateurs faisaient régulièrement dans les marges de leurs cahiers d’école. 🔶
‘L’échelle de Richter’, de Frydman et Desportes chez Gallimard