LES DAMNÉS DE L’OR BRUN… LA FACE CACHÉE DE L’INDUSTRIE DU CHOCOLAT
@ Charly
Avec pour toile de fond les grandes exploitations de cacaoyers, la préparation et la commercialisation du chocolat, sans oublier le travail forcé sur lequel s’est bâtie cette industrie, Glénat nous propose une nouvelle grande fresque historique et familiale menée tambour battant par Francis Vallès, Didier Alcante et Fabien Rodhain. Vallès qui avec Alcante et Jean Van Hamme, nous avait valu ‘Les maîtres de l’orge’ ou encore ‘Rani’. C’est dire si cette nouvelle saga intitulée ‘Salvador 1822’ a de qui tenir.
BRÉSIL, 1822. SUR CE TERRITOIRE ENCORE sous domination portugaise, les plantations prospèrent et les notables se pressent au port de Salvador pour trouver des esclaves aptes au travail. C’est là que Dom Louis Da Costa Bourbon et son frère cadet, Tiago, espèrent repérer, eux aussi, des hommes robustes susceptibles de travailler dans la plus prospère des plantations de cacaoyers, celle de leur père. Un cacao qui à l’époque ne pousse qu’en Amérique du Sud.
MAIS, SUBJUGUÉ PAR LA BEAUTÉ D’UNE JEUNE ESCLAVE prénommée Maira, Dom Louis va de surenchère en surenchère pour finalement se l’approprier. Une opération qui n’est certes pas du goût de son père qui, lui, a besoin de main-d’œuvre pour travailler dans son exploitation de cacao. De plus, ce débours d’argent pour l’achat de Maira va accroître, plus encore, la rivalité existante entre les deux frères. Rivalité qui va bientôt se muer en une haine farouche.
DANS UN CONTEXTE POLITIQUE INCERTAIN où les indépendantistes menacent l’ordre établi par le Portugal, Louis et Tiago vont littéralement dynamiter de l’intérieur le clan familial. Ce, en voulant l’un et l’autre prendre les rênes du domaine alors que, pendant ce temps, Maira est prête à tout pour retrouver sa liberté. C’est dans ce moment extrême qu’éclate la guerre d’indépendance. Une rébellion qui va forcer ces trois personnages à choisir leur camp, et les entraîner vers un destin hors du commun.
VIA UN SCÉNARIO SAVAMMENT TISSÉ, VIA UN TRAIT RÉALISTE, plaisant et élégant, le trio qui signe cette nouvelle et excellente bédé nous invite à découvrir une fresque familiale hors du commun, dépeignant un monde pas toujours très clean. De plus, si l’esclavage est aujourd’hui aboli, on se voile la face devant de grandes industries comme celle du cacao qui, à l’heure d’aujourd’hui, ont encore recours à des pratiques proches de l’esclavagisme. De quoi donner un goût amer au chocolat! 🔶
‘Les damnés de l’or brun’, d’Alcante-Rodhain-Vallès chez Glénat