Marc Trévidic, qui cosigne ici le scénario avec Matz, sait de quoi il parle en matière de terrorisme. De 2006 à 2015, il fut juge d’instruction au pôle antiterroriste de Tribunal de Grande Instance de Paris. Cela avant de devenir premier vice-président de ce même tribunal, mais à Lille cette fois. De quoi comprendre que ce récit est remarquablement documenté et redoutablement efficace.
AÏCHA KARMOUS, QUI DEVIENDRA PAR LA SUITE OUM GHALIB, a vu, il y a cinq ans de cela, son époux partir pour l’Irak. Ancien cadre de Daesh, l’homme est à présent au Waziristan, réfugié auprès du Cheikh Al Kindi. Quant à Aïcha, qui vit à Toulouse, elle s’est constitué un groupe d’amies qui n’a qu’une seule idée en tête: Tuer les infidèles.
TRÈS SOUVENT EN COMMUNICATION AVEC SON MARI, Aïcha lui demande d’intercéder auprès du Cheikh Al Kindi afin que ce dernier leur confie une mission. Pas facile lorsqu’on sait que Daesh considère que le rôle de la femme d’un moudjahid est d’aider son mari en tenant la maison et en éduquant les fils à devenir des guerriers.
ET FINALEMENT LE CHEIKH D’ACCEPTER CE QUI SERA UNE MISSION sous forme de test. Si en France la brigade antiterrorisme est au courant qu’une cellule féminine prépare un attentat, elle ne sait pas où et quand ces féministes djihadistes frapperont.
POUR AÏCHA ET SES COMPAGNES, C’EST UN DOUBLE COMBAT qu’elles vont livrer. Être l’égal des combattants et connaître enfin l’émancipation féminine au sein des guerriers islamistes. Un scénario efficace à souhait, aidé par un dessin où les découpages insufflent encore plus de force au récit. 🔶
‘Les fiancées du califat’, de Trévidic-Matz-Liotti chez Rue de Sèvres
