SOUS LA LOUPE: NISSAN ARIYA, LA BELLE AU COMPORTEMENT DYNAMIQUE IRRÉPROCHABLE
@ John Ess
Il y a une douzaine d’années, Nissan lançait sa première voiture 100% électrique, la Leaf. Depuis, la marque s’est montrée discrète en matière de véhicules non thermiques… mais revient en force aujourd’hui avec un grand crossover qui présente de sérieux arguments, dont la célèbre conduite ‘one pedal’ qui a fait la réputation de la Leaf.
ONE PEDAL, UNE MANIÈRE DE CONDUIRE DIFFÉRENTE. Pour bénéficier des avantages du véhicule électrique, il faut mettre tout en œuvre pour prolonger au mieux l’autonomie. Rien de contraignant mais, au contraire, il s’agit d’une habitude simple, à la fois amusante et reposante.
En conduite normale, plus besoin de pousser sur la pédale de frein pour ralentir: le freinage régénératif fait le travail tout en renvoyant de l’énergie dans les batteries. Tout simplement, dès que l’on appuie moins ou plus du tout sur l’accélérateur.
En ville, on ne roule pas à vitesse constante comme sur autoroute; c’est la raison pour laquelle les batteries se rechargent davantage en milieu urbain avec un VE, puisque les ralentissements ou arrêts sont bien sûr infiniment plus fréquents en ville.
L’ARIYA EST UN GRAND CROSSOVER. Dans 4,60 mètres de long, Nissan a pu créer de beaux espaces; quatre adultes pourront s’installer très confortablement et même le cinquième, au centre de la banquette arrière, ne sera pas mal loti. Nous avons apprécié deux particularités de l’habitacle: tout d’abord, pas de console centrale sous le tableau de bord, ce qui augmente le sentiment d’espace et, comme on trouve d’autres zones de rangement c’est fort agréable. Et puis il y a cet accoudoir central motorisé qui permet, via un petit bouton latéral, de l’avancer ou de le reculer pour optimiser la position de conduite et de confort.
À propos de bien être, on peut noter que l’Ariya possède des sièges qui soutiennent bien le corps et favorisent les longues étapes sans fatigue. Tout ça, dans des matériaux de belle qualité et de très bon goût. Nissan n’a mis sur le marché que des produits fiables et qualitatifs, mais il s’agit ici probablement de l’une des plus belles réussites de la marque depuis sa création.
On peut tourner des heures autour de la voiture sans lui trouver le moindre petit défaut esthétique. De face, elle est majestueuse, avec sa grande et large calandre trapézoïdale traditionnelle de la marque, mais encore valorisée pour l’Ariya. Le profil est fluide, avec une surface vitrée qui se termine en pointe. Alors que beaucoup d’autos ont une face arrière plutôt banale, ce n’est pas le cas ici: simple mais bien dessinée, elle est surmontée par un trait lumineux qui relie les deux feux de manière originale.
UN ÉQUIPEMENT OÙ RIEN NE MANQUE. Qu’il s’agisse de sécurité ou de confort, il semble que l’Ariya ait coché toutes les cases. Déjà ce ProPilot qui gère le centrage sur la voie, c’est très sécurisant. Mais il ralentit aussi le véhicule à l’approche des ronds-points ou virages serrés et adapte la vitesse en fonction du trafic… tout en laissant bien sûr le conducteur maître de ses choix.
Et toute la panoplie des aides à la conduite est présente, comme les phares et essuie-glace intelligents, le système d’ouverture et de démarrage sans clé, la clim’ automatique bi-zone, les sièges électriques et chauffants, le hayon électrique, les radars de stationnement avant et arrière avec vision 360°… et puis, il y a aussi ce rétro intérieur vidéo. Plutôt que de voir ce qui se passe à l’arrière dans le miroir d’un rétroviseur classique, c’est une caméra qui vous renvoie l’image de ce qui se passe derrière l’auto. Le grand avantage, c’est que l’on à une excellente vision totale de toute la circulation qui suit le véhicule, même si de grands objets ont dû être placés sur la banquette arrière ou si des dames aux grands chapeaux obstruent la vue. Mais malheureusement, dans certaines circonstances, des reflets empêchent de recevoir une image bien visible. Dans ce cas, bien sûr, il suffit de repasser en mode ‘rétroviseur classique’.
AGILE, MALGRÉ SES PLUS DE 2,2 TONNES. Les VE, avec leurs batteries accusent généralement un poids supérieur aux thermiques mais, malgré son poids, l’Ariya se comporte comme une ballerine sur la route. Surtout dans sa version ‘Evolve’, en quatre roues motrices et avec 394 chevaux dans le ventre. C’est celle-ci que nous avons mis sous la loupe pour Campus, mais les moins exigeants pourront viser des modèles un peu moins musclés, en 218, 242 ou 306 chevaux. Un beau choix, mais avec des prix qui ne sont pas vraiment ‘donnés’ puisque, selon les versions, nous passons de 52.000 à 72.000 euros!
Dès les premiers tours de roues, on sent à qui l’on a affaire. En plus du silence obtenu grace à son absence de pistons, l’Ariya offre un excellent comportement. Bien suspendu et amorti, sans mouvements de caisse pour favoriser le bien être des occupants. Et le conducteur appréciera la direction bien calibrée et suffisamment consistante. C’est entre autres la bonne répartition des masses qui contribue à ce comportement dynamique irréprochable.
Si l’Ariya n’a pas vocation d’être une réelle sportive, elle en a pourtant les moyens. Avec ses 394 chevaux, elle se situe parmi les plus sérieuses des grandes routières. Sa vitesse de pointe est limitée à 200 km/h, mais son zéro/cent réalisé en seulement cinq secondes lui permet de se placer toujours où elle le souhaite dans le trafic… et en toute discrétion. Avec en sus, le plaisir de la conduite one pedal!
PAS DE PLEINS MAIS DES RECHARGES. Si les véhicules électriques offrent de nombreux avantages, dont un plaisir de conduite sans précédent, il subsiste toujours la question du ravitaillement. Avec une thermique, lorsque la jauge frise la réserve, il suffit de s’arrêter durant cinq minutes dans une station-service. Lorsqu’on roule en électrique, le problème est différent et de nouvelles habitudes sont à prendre. Pour ceux qui roulent peu et qui disposent d’une borne à domicile, pas de problème: une simple recharge suffira, une ou deux fois par semaine, durant la nuit. Mais les gros rouleurs, eux, devront tenir compte du réseau de stations de recharge en ville ou sur route. Et là, il y aura lieu d’avoir à l’oeil deux éléments: la localisation des stations à trouver et le temps de charge. Cette recherche de localisation devra éventuellement imposer des détours et, en tout état de cause, le temps de recharge minimum sera d’une bonne petite demi-heure. Il faudra donc composer avec une petite tasse de café ou avec la lecture du journal du jour. Tout ça est une question d’habitude et de philosophie.
Au niveau de l’autonomie, il y a une forte différence entre la ville et la route. Comme en ville, la régénération de la batterie pourra se faire lors de chaque freinage, il sera possible d’espérer pouvoir parcourir près de 500 kilomètres avec une charge. Sur route -et surtout sur autoroute- on ne touchera le frein que rarement et l’autonomie pourrait alors se limiter à 350 kilomètres. Même si on rêve d’obtenir des chiffres plus importants, il faut savoir qu’au niveau de l’autonomie, l’Ariya se situe dans la toute bonne moyenne. 🔵