C’est à une lecture pour le moins totalement atypique que campus vous invite à le suivre aujourd’hui. Une lecture où, comme l’avoue lui-même l’auteur dans une interview accordée au Figaro, il entend s’affranchir du schéma narratif traditionnel du roman, pour proposer un récit inabouti. »L’essentiel n’est pas l’histoire que je raconte, mais bien son processus de création. »
L’AUTEUR A DE TOUT TEMPS ÉTÉ ATTIRÉ PAR LES ÉNIGMES, puzzles et autres casse-têtes. Ce qui l’a mené, tout naturellement, vers la littérature potentielle. Celle où la contrainte linguistique se veut plus que largement propice à la création littéraire. En fait, une ode à l’Oulipo.
MAIS QU’EST-CE QUE L’OULIPO? En fait, l’Oulipo, l’acronyme de l’Ouvroir de Littérature Potentielle, fut créé, au départ, par le mathématicien François Le Lionnais et l’écrivain Georges Queneau. L’objectif: s’imposer des restrictions lors de l’élaboration de leurs textes. Exemple: écrire un texte où l’utilisation d’une seule voyelle est permise. Ainsi, en 1967, Georges Perec, adepte de l’Oulipo, écrivit un polar intitulé ‘La disparition’. Polar dans lequel la lettre ‘e’ ne fut jamais utilisée.
DANS L’OUVRAGE PRÉSENTÉ ICI, LE LECTEUR VA DÉCOUVRIR GASPARD, un drôle de professeur qui aime jongler avec le langage, et qui va initier six ados à l’Oulipo. C’est la section Lucky formée de Anne, Erwan, Isabelle, Olivier, Urielle et Yves. S’ils font partie d’un même lycée, chacun vit séparément sur l’une des îles du Ponant. Ce sera Gaspard qui durant l’année scolaire 84-85 va les réunir, mais également les bouleverser. Un bel ouvrage pour les amoureux de mots, un bel outil pour les profs de français, un bien beau passe-temps qui peut vite devenir passion en ces périodes de confinement. ✦
‘La section Lucky’ de Frédéric Schmitter aux Éditions du Rocher
