OPEL FÊTE SES 125 ANS… ET PLUS

Si la production automobile d’Opel a bien débuté à Rüsselsheim en 1899 soit il y a 125 ans, l’histoire d’Opel débute en réalité 37 ans auparavant.

DES MACHINES À COUDRE. C’est en 1858 qu’Adam Opel (1837-1895), fils d’un forgeron de Rüsselsheim, découvre lors d’un séjour à Paris, une invention toute récente due à Barthélemy Thimonnier (1793-1857), la machine à coudre. Le 31 janvier 1862, il fonde la Société Opel  à Rüsselsheim où il débute la production de machines à coudre. En 1868, les affaires ayant pris de l’ampleur, le premier bâtiment industriel est érigé. Après une dizaine d’années, les exportations prennent leur envol jusqu’aux États-Unis et même en Inde. En 1884, l’effectif atteint 240 employés.

DES BICYCLETTES. En 1886, l’Entreprise se tourne vers  la fabrication de bicyclettes. Opel sera l’inventeur de bicyclettes pour femmes et pionnier dans l’adoption des pneumatiques et des roulements à billes. Dans les années 20, Opel se hissera à la première place des producteurs de bicyclettes.
En 1895, Adam Opel décède et sa veuve Sophie, secondée de deux de ses fils, qui sont au nombre de cinq, prend la succession. 1.500 employés travaillent chez Opel.

L’AUTOMOBILE. En 1899, Opel, dans le but de se diversifier, achète à Friedrich Lutzmann la licence de production des automobiles qu’il produit à Dessau (Saxe-Anhalt), la fabrication étant transférée à Rüsselsheim. 1901 voit également le début de la production de motocyclettes qui s’achèvera en 1929 avec la vente de la division moto à NSU. Peu après, Opel se rapproche du constructeur français Darracq, premier pas d’Opel à l’international. Après 8 années de production, 1.000 voitures sont construites. En 1909 Opel lance la ‘Doktorwagen’ 4/8 HP. Affichée au prix de 3 950 marks, elle coûte moitié moins cher que ses concurrentes et  se positionne ainsi comme une des premières voitures « démocratiques » de l’histoire de l’automobile.
1911 voit la fin de la fabrication de machines à coudre dont un million ont été commercialisées. En 1913, Opel se distingue au Grand Prix de France avec la GP 4L. 110 CH et en 1913-1914, avec une production annuelle de 3.335 voitures dont 19 berlines et 4 sportives, Opel s’affiche comme le leader parmi les constructeurs allemands. Parallèlement à la production de voitures, Opel s’est lancé dans celle de véhicules utilitaires. Durant la première guerre, cette production prendra une ampleur considérable avec des camions de 3 tonnes et des fourgons d’une tonne destinés à l’armée.

LES ANNÉES 1920. Au sortir de la guerre, Opel se consacre principalement à la démocratisation de l’automobile et introduit la fabrication à la chaîne. En 1928, avec pas moins 37,5 % du marché, Opel est l’incontestable premier constructeur d’Allemagne. Les quelque 8 000 employés fabriquent 42 771 voitures par an.
La première voiture fabriquée à la chaine en Allemagne en 1924 sera la 4/12 CH ‘Laubfrosch’ (Rainette), toujours peinte en vert. Trois ans plus tard, l’Opel 4 HP, dont le prix de base, très abordable, n’est que de 2 980 marks est une des premières voitures produites en très grande série.
Mais Opel, loin de ne produire que des voitures populaires, est également présent dans le segment des voitures sportives capables d’établir des records comme la voiture-fusée RAK qui atteint les 238 km/h en 1928.

LES ANNÉES 30. Mais en 1929, avec la Grande Dépression, les frères Opel décident de céder 80 % de leurs actions Opel à General Motors. Un an plus tard, GM acquiert les 20 % restants. Quelques mois plus tard, les affaires redémarrent et Opel repart de l’avant. En 1931, le cap de 100.000 voitures est atteint et la 1,2 litre devient la première véritable « voiture du peuple » bien avant VW. Une banque ‘Opel’ est créée pour le financement des achats ainsi qu’une compagnie d’assurance. Parmi les modèles emblématiques citons l’Olympia (1935-1948), la populaire Kadett (1937), et la luxueuse Admiral (1937)  d’inspiration américaine. Ces deux dernières seront d’ailleurs « ressuscitées » après la guerre dans les années soixante.
En 1930, la gamme d’utilitaires-camions « BLITZ » est lancée dont le logo, symbolisant un éclair, sera repris dans les années 70 comme symbole de la marque de Rüsselsheim.
Les années 30 s’avèrent totalement positives pour Opel qui se positionne comme un des principaux constructeurs européen avec pas moins de 25.374 ouvriers.
Durant la seconde guerre mondiale, Opel, tout comme en 14-18, tout comme en 14-18, se concentre sur les utilitaires (Blitz) destinés à la Wehrmacht, tout en assemblant également des bombardiers JU-88.

1945-2016. Après la rapide reconstruction des sites industriels, la  production reprend dès 1946 avec des modèles d’avant-guerre comme l’Olympia ou la Kapitän et jusqu’au début des  années 2000 l’on peut parler de succes story avec, sans être exhaustif ni s’attarder aux modèles actuels, des modèles emblématiques tels que la Rekord (1953), la nouvelle Kadett (1962), les nouvelles l’Admiral (1964) et  Kapitän (1964), la Diplomat (1964), la Commodore (1967), la GT (1968), l’Ascona (1970), la Manta (1970), l’Astra (1981), la Corsa (1983), la Vectra (1988), l’utilitaire et ludospace Combo (1991), la Frontera (1991), la Zafira (1999), l’Agila (2000), l’utilitaire Vivaro (2000) l’Insignia (2008) l’Ampera, (2012), pionnière de la voiture électrique, version européenne de la Chevrolet Volt…sans oublier les Mokka, Crossland et Grandland actuelles.
Par cinq fois, Opel a conquis le titre de voiture de l’année avec en 1985 l’Opel Kadett, en 1987 l’Opel Omega, en 2009 l’Opel Insignia, en 2012 l’Opel Ampera et enfin en 2016 l’Opel Astra K.
Durant ces années, Opel n’a pas été absent de l’univers du sport automobile et a remporté en 1974 le titre de champion d’Europe de rallye avec l’Ascona SR pilotée par Walter Röhrl, sans oublier une victoire au rallye de Monte-Carlo en 1982 de Christian Geistdörfer, au volant d’une Ascona 400 qui remportait également le titre de champion du monde des rallyes.

DES ANNÉES TEMPÉTUEUSES. Signe avant-coureur d’une météo défavorable, Opel ferme son usine de montage d’Anvers qui avait été inaugurée en 1924 sous les couleurs de GM. Par ailleurs, Opel se retire de pratiquement tous les marchés extra-européens.
Fin 2016, du fait d’un management erratique, Opel et sa maison mère GM, croulent sous des dettes abyssales. Pour garder la tête en dehors de l’eau, GM décide de se séparer d’Opel, ainsi que de sa sœur jumelle Vauxhall. Deux candidats acquéreurs se présentent, l’équipementier automobile canadien Magna  et Fiat…mais c’est finalement le français PSA qui emporte la timbale le 6 mars 2017 pour 1,3 milliards d’Euros.
Désormais, toutes les Opel disposeront de châssis et de mécaniques d’origine PSA tout en s’affirmant positivement au niveau du design.
Le 16 janvier 2021, voit l’intégration d’Opel dans le groupe Stellantis qui comprend Abarth, Alfa Romeo, Chrysler, Citroën, Dodge, DS, Fiat, Jeep, Lancia, Maserati, Peugeot, Ram, Vauxhall et évidement Opel.
Notons que si en 2013 Opel produisait 1,2 million de véhicules, cette production n’atteignait plus que 428.000 unités en 2022. En Belgique également, la part de marché détenue par Opel s’est sensiblement réduite passant de la quatrième place avec 7,40% de part de marché (38.470 immats) en 2016 à la 15ième place en 2023 avec 3,02% de part de marché (14.391 immats)… une véritable descente aux enfers difficilement compréhensible vu la qualité incontestable du produit.
Actuellement, l’Entreprise de Rüsselsheim s’active à électrifier l’ensemble de sa gamme et la  dernière addition à la gamme zéro émission n’est autre que le fourgon à pile à combustible Vivaro-e Hydrogen.
Nul doute qu’après avoir produit 75 millions de véhicules depuis 1899 de nombreux millions suivront dans les prochaines années.  🔵

Juin 2024