SOUS LA LOUPE: L'INEOS GRENADIER, UN MONSTRE QUI A DE LA GUEULE ET QUE RIEN N'ARRÊTE
@ John Ess
Effectivement, nous sommes ici dans la catégorie des monstres de la route. Mais, comprenons-nous bien: il ne s’agit en aucun cas d’un monstre effrayant, mais plutôt d’un monstre prodigieux, énorme, extraordinaire. Et nous pourrions ajouter: d’un monstre bien sympathique! Si nous analysons le marché des gros 4×4, seuls quelques modèles peuvent être pris en compte parmi la concurrence.
ON EST DANS LA COUR DES GRANDS. Peut-on parler de concurrence? Physiquement, oui… mais pour le reste, il n’y a pas photo. À bord du Grenadier, rien ne manque et, sous le capot, il y a suffisamment de chevaux pour s’arracher des situations les plus scabreuses, mais aussi pour rouler avec classe et dynamisme sur les routes ‘normales’.
D’autres grands font plus (trop?). Voyons d’abord ce que propose Grenadier. Oublions l’électrique (pour l’instant): seuls deux motorisations sont disponibles, un Turbo Diesel de 249 chevaux et un Turbo Essence de 286 chevaux. Tous deux équipés de boite automatique à huit rapports. Avec ces puissances, on peut se taper un zéro/cent en seulement huit secondes et des poussières.
Un petit coup d’œil chez la concurrence nous permet de voir que, si les gabarits sont quasi identiques, il n’en va pas de même pour ce qui concerne la puissance et les prix d’achat. Ouvrez bien vos oreilles: le Defender monte à 525 chevaux, la Classe G ne s’arrête qu’à 585 chevaux et le Range Rover, lui, grimpe à 615 chevaux! Ceci étant chaque fois, bien sûr, les versions les plus puissantes et ces chiffres ont une influence directe sur les prix. Un seul tarif pour le Grenadier: sous les 80.000 euros. C’est déjà pas mal, mais cela reste raisonnable.
Les prix les plus ‘canon’ montent à 140.000 euros pour le Defender, 230.000 euros pour le Range… et jusqu’à 275.000 euros pour le Mercedes Classe G63! Waouw, c’est le prix d’une petite maison à la campagne!
ON LE VOIT ARRIVER DE LOIN. Ces gros 4×4 présentent tous un profil plutôt carré, mais le Grenadier a conservé un aspect plus rustique. Sa face avant, par exemple est bardée de deux phares ronds et on en retrouve deux supplémentaires -toujours ronds- aux extrémités de la calandre. Seul le Mercedes Classe G a également conservé des phares ronds, (mais seulement une paire) et l’ensemble de la caisse et de la calandre est nettement moins rustique.
Le Defender à conservé une allure bien costaude, mais sa calandre moderne avec des phares rectangulaires n’a plus rien à voir avec les Defender précédents. Quant au Range Rover, ce ne sera pas dans les bois ou sur les sols rocailleux qu’il pourra cravacher ses plus de six cents chevaux! On l’a donc habillé d’une carrosserie plus lisse, plus élégante et plus civilisée, sans le moindre rappel à ses origines.
Le Grenadier est rustique, mais aussi très pratique. On y trouve, par exemple, un compartiment de 20 litres au centre de la roue de secours pour y ranger les petits objets. Cela permet de ne pas avoir à fouiller dans les grandes boites ou valises situées dans le coffre.
Avec ses différentes sélections de conduite, le Grenadier passe partout. Partout? Oui, mais si le conducteur a été vraiment distrait ou trop optimiste, il n’est pas exclu de rencontrer quelques petits problèmes. Mais là encore, le Grenadier a la réponse: à l’arrière, au niveau de la plaque d’immatriculation, un treuil bien efficace permettra de se sortir d’embarras.
Lorsqu’on se promène dans la belle nature, il est toujours possible de croiser un cours d’eau. Inutile dans ce cas de partir à la recherche d’un pont: le Grenadier se sent à l’aise dans les rivières et peut accepter jusqu’à 80 centimètres d’eau.
Tout ça, c’est très bien, mais le Grenadier roule -bien sûr- aussi en ville… et sait se montrer gentleman. Alors qu’il dispose d’un fameux klaxon bruyant qui doit permettre d’avertir les autres usagers d’un éventuel danger, lorsqu’il s’agit d’envoyer un signal à des piétons, un second klaxon très doux peut être utilisé. Voici donc un monstre qui sait se montrer civilisé!
ON ENTRE DANS UN COCKPIT D’AVION. Ce qui trône au-dessus du tableau de bord, c’est une belle tablette de 12,3 pouces qui possède toutes les fonctions que l’on retrouve sur les autos traditionnelles actuelles. Mais ce qui interpelle, ce sont les très nombreux boutons qui permettent d’accéder à toutes les fonctions du véhicule. Très directs et très fonctionnels… mais mieux vaut avoir une bonne mémoire pour se souvenir des diverses fonctions.
Mieux vaut ne pas être top petit pour entrer dans l’habitacle… on pourrait même dire ‘grimper’! Oui, les sièges sont positionnés bien haut et c’est tant mieux pour la position de conduite et la bonne vue circulaire. Bonne vue… sauf à l’arrière: en effet, les gros montants des deux portières et la roue de secours limitent très fort le visibilité dans le rétro intérieur. Question d’habitude!
EN AVANT POUR L’AVENTURE. Les cinq personnes qui peuvent prendre place à bord seront toujours confortablement installées dans des sièges Recaro qui offrent un maintien parfait. En plus des cinq personnes, il sera possible d’embarquer un volume de colis ou bagages de 1.152 litres. Ce n’est déjà pas mal, mais avec les dossiers arrière rabattus, on arrive à 2.035 litres.
Dès les premiers kilomètres, on se rend compte qu’il y a un truc bizarre avec le volant. En effet, il n’y a quasi pas de rappel en retour de courbe. Après un virage, alors que dans toutes les autos, il y a un rappel systématique du volant pour reprendre une trajectoire droite, ce n’est pas le cas chez Grenadier. La marque a privilégié les fonctions du volant pour le tout-terrain. Mais pour la ville et la route, pas de problème, il s’agit d’une simple question d’habitude. 🔵
Déc 2023