POUR VOUS… OU POUR OFFRIR

En panne de cadeaux pour les fêtes? Oublié un ami ou une amie? Voici quelques ouvrages qui pourraient vous sauver la mise. Des romans pour tous les goûts allant de la liberté d’expression aux narcotrafiquants, en passant par la dénonciation du viol comme arme de guerre, un thriller, la fin d’une Chine relativement ouverte, l’histoire d’un agent de la DGSE à Beyrouth, la vie de deux vrais ‘pros’, celle dans un pénitencier ou, bien plus agréable cette fois, celle d’une hôtesse de l’air. À vous de choisir le type de roman qui correspond le mieux à la personne à qui vous voulez l’offrir. À moins que le cadeau soit tout simplement pour… vous!

‘LE COURS DE MONSIEUR PATY’, DE MICKAËLLE PATY AVEC ÉMILIE FRÈCHE CHEZ ALBIN MICHEL
‘J’AI DÉCIDÉ DE PUBLIER LE COURS de mon frère pour lui rendre sa dignité d’homme et de professeur. Parce que ce cours est la raison pour laquelle mon frère est mort, et que vous ignorez tout de son contenu. Vous ne savez pas que c’est dans le cadre de cet enseignement inscrit au programme de quatrième, que Samuel a montré des caricatures. Je le publie aussi parce que j’ai entendu trop de ‘Oui, mais.’ Or, en France, on ne met pas de ‘Oui, mais’ après qu’un professeur se soit fait décapiter. On met un point.’
APRÈS LA MORT DE SON FRÈRE, il a fallu quatre ans d’enquête à Mickaëlle Paty pour faire la lumière sur cette affaire qui a bouleversé la France. Son combat pour rétablir la vérité révèle les failles de l’administration, les manquements politiques. Et, par-dessus tout, l’abandon d’un homme à la barbarie et, avec lui, d’une partie de nos valeurs.
DE QUOI COMPRENDRE LE MANQUE d’enseignants, mais également de déplorer les faiblesses de la Justice, et la lâcheté de beaucoup de gens.

‘UN DÉTAIL MINEUR’, D’ADANIA SHIBLI CHEZ BABEL
EN 2003, UN QUOTIDIEN ISRAÉLIEN, Haaretz, révèle qu’en août 1949 des soldats ont kidnappé, violé collectivement, puis tué et enterré une jeune bédouine du Néguev. Un crime qui s’inscrit dans la lignée des massacres commis à cette époque charnière pour terrifier ce qui restait des habitants de cette zone désertique.
SEPTANTE ANS PLUS TARD, Adania Shibli s’empare de cet ‘incident’ dans un récit qui s’articule en deux temps nettement marqués. La première moitié relate le déroulement du crime avec une objectivité quasi chirurgicale. Elle y met en scène deux personnages principaux : un officier israélien anonyme, maniaque de l’ordre et de l’hygiène, qui envahit les pages de sa présence hypnotique, et sa victime, comme lui jamais nommée. La seconde partie est narrée à la première personne, sur un ton très subjectif et ironique, par une Palestinienne d’aujourd’hui, obsédée par un ‘détail mineur’ de l’incident: le fait qu’il se soit produit vingt-cinq ans jour pour jour avant sa naissance.
BRAVANT LES OBSTACLES IMPOSÉS par l’occupant, l’auteure parvient à se rendre dans le Néguev dans l’espoir d’exhumer le récit occulté de la victime. Mais la détective en herbe ne tardera pas à tourner en rond…
LONGUEMENT MÛRI, CE ROMAN DÉCAPANT de seulement 126 pages, dénonce en peu de pages, et au-delà du contexte israélo-palestinien, le viol comme banale arme de guerre, et aborde subtilement le jeu de la mémoire et de l’oubli.
Un ouvrage manifestement et malheureusement d’une actualité journalière. Et ce, même pas loin de chez nous!

‘MÉFIE-TOI’, D’HARLAN COBEN CHEZ BELFOND
IL Y A TROIS ANS, MYRON BOLITAR, le personnage fétiche de l’auteur, prononçait l’oraison funèbre d’un de ses fidèles clients: le légendaire coach de basket Greg Downing. C’est vrai que ces deux-là avaient connu des hauts et des bas. D’abord rivaux sur les parquets de leur jeunesse, ils étaient devenus associés quand Myron avait lancé son affaire d’agent sportif. Toutefois, par la suite, la vie les avait éloignés… jusqu’au décès de Greg.
D’OÙ LA STUPEUR DE MYRON lorsque deux agents du FBI viennent lui rendre visite pour lui demander des nouvelles du défunt. Plus étonnant encore, lorsqu’ils lui expliquent que l’ADN de Greg a été retrouvé quelques jours plus tôt sur la scène d’un crime particulièrement atroce.
SERAIT-IL ENCORE VIVANT? Aurait-il simulé sa mort? Et pourquoi? Myron a besoin de réponses. Avec l’aide de Win, son fidèle acolyte, il va partir pour une enquête de tous les dangers sur les traces de celui qu’il croyait connaître. Cela tant il est vrai que réveiller les morts à un prix. Et notre duo d’enquêteurs pourrait bien le payer au prix fort.
DU GRAND HARLAN COBEN, avec, comme à son habitude, des rebondissements aussi nombreux qu’inattendus.

‘DERNIER VOL POUR PÉKIN’, D’ALICE EKMAN CHEZ CHAMPS ACTUEL
ALICE EKMAN PEND ACTE DE LA FIN d’une époque, celle d’une Chine relativement ouverte, et analyse avec précision le début d’une autre, celle de la dissociation des mondes, et de l’émergence de ce qu’elle nomme la ‘bimondialisation’, structurée par des groupes de pays ennemis.
CAR C’EST UN FAIT: dans un contexte de tensions commerciales et technologiques sans précédent, la Chine se ferme à l’Occident et tente en parallèle d’élargir son ‘cercle d’amis’, au cœur duquel se trouve la Russie.
GRÂCE À SA FINE CONNAISSANCE de la politique étrangère chinoise, Alice Ekman met en perspective des centaines de déclarations officielles, chiffres, témoignages et exemples concrets collectés au cours de ces cinq dernières années, pour rendre compte de la nouvelle restructuration du monde.
UN OUVRAGE ACCESSIBLE À TOUS, et qui va répondre à nombre de questions que vous vous posez. Un récit qui vous ouvrira les yeux sur les raisons pour lesquelles se lient certaines amitiés… très intéressées il est vrai.

‘LE WALK-IN’, D’OLIVIER MAS CHEZ FLAMMARION
DIFFICILE DÉBUT DE MISSION pour Alexandre, un jeune officier traitant de la DGSE en poste à Beyrouth. Dénigré par son chef qui s’est fait imposer sa candidature, il se débat en vain pour remplir les objectifs qui lui ont été assignés.
SON SALUT PASSERA PAR LE TRAITEMENT d’un membre des services de renseignements syriens, Hussein, qui souhaite faire défection et offrir ses services à la France. Un walk-in dans le jargon du renseignement. Une aubaine pour la DGSE.
MAIS COMMENT ÊTRE CERTAIN qu’il ne s’agit pas d’une manipulation des Syriens? Si la source semble convaincre l’ensemble des services de la DGSE, Hussein reste insaisissable et se montre un exigeant calculateur, même parfois colérique. La confrontation entre Alexandre et Hussein, deux espions professionnels, va tourner au bras de fer, au péril de leur vie.
AVEC AUX COMMANDES DE CET OUVRAGE un expert de la clandestinité et donc un homme de l’ombre, vous allez plonger au cœur même de missions plus que sensibles avec, en fil rouge, un suspense de tout instant.

‘LES MORTS ONT LA PAROLE – ENTRETIEN AVEC UN CADAVRE – LA MORT EN FACE’, DU DOCTEUR BOXHO CHEZ KENNES
MÉDECIN LÉGISTE ET PROFESSEUR en criminologie depuis plus de trente ans, le Dr Philippe Boxho est à ce jour l’auteur d’une trilogie qui a permis à un très large public de découvrir la réalité du monde fascinant de la médecine légale. Au-delà, c’est également un regard acéré sur notre société qu’il entend jeter, regard qui nous incite bien évidemment à la réflexion.
LÉGISTE QUI PASSIONNE LES FOULES depuis ‘Les morts ont la parole’ et ‘Entretien avec un cadavre’, parus aussi chez Kennes, le Dr Boxho a engendré une véritable ‘boxomania’. Que ce soit en Belgique, en France, au Luxembourg et maintenant au Québec, ses livres sont le plus souvent en tête des ventes. Pour preuve, aujourd’hui, les tirages sont prévus à plus de 300 000 exemplaires.
PHILIPPE BOXHO C’EST TOUT SIMPLEMENT un nouveau virus qui sévit non seulement sur tous les réseaux sociaux, mais qui affole les compteurs. C’est vrai que sa capacité de vulgarisation est incroyable et que son style ‘bon enfant’ est unique en son genre et truffé d’humour. À ce jour, il n’a pas d’égal pour nous conter toutes sortes d’horreur que l’on digère sans même avoir besoin d’une bonne camomille. L’essayer, c’est l’adopter!
IL NOUS REVIENT AVEC UN TROISIÈME OPUS dans lequel il n’hésite plus à se livrer, tout en nous contant des histoires vécues plus incroyables que jamais. Du mystère entourant la mort de Napoléon, à cette fermière noyée par son mari dans une cuve à lait, en passant par les dangers du haschich assassin ou de l’alcool, il nous plonge plus profondément que jamais dans les coulisses des enquêtes sur des morts accidentelles, des suicides et des meurtres, des plus célèbres aux plus confidentielles.

‘DEMAIN EST UN AUTRE JOUR’, PROPOS DE FRANÇOIS DE BRIGODE RECUEILLIS PAR MARTIAL DUMONT CHEZ KENNES
APRÈS PLUS DE VINGT-CINQ ANS à la présentation du JT, et à 60 ans bien sonnés, le moment semblait venu pour François De Brigode de partager une série de souvenirs qui ont marqué sa vie professionnelle, mais aussi personnelle.
DANS CET OUVRAGE VOUS ALLEZ revivre avec lui les grands moments télé tels qu’il les a vécus et présentés: l’assassinat d’André Cools, l’affaire Dutroux, le fameux ‘Bye Bye Belgium’, les CCC, et bien d’autres. Mais aussi, et surtout, les coulisses de son métier. Celui de journaliste présentateur à la RTBF.
POURQUOI CELA? PARCE QU’IL TROUVE QU’IL EST BON, parfois, de montrer la face B, d’expliquer le milieu dans lequel on a évolué et qui conditionne immanquablement ce qu’on devient, journalistiquement ou pas. Parce qu’une vie ce n’est pas que le boulot.
CE LIVRE QUI REPREND LE TITRE d’une émission politique qu’il a adoré présenter, c’est également une mise au point. Celle de faire comprendre à chacun qu’il est parfaitement conscient d’une chose en dépit de sa ‘petite’ célébrité: oui, tout cela s’arrêtera bien un jour. Et que, dans ce cas, comme on dit à Charleroi: ça va d’aller! À bien y regarder, ce livre n’est pas une fin, mais forcément le début d’autre chose.

‘SI C’ÉTAIT UN HOMME’, DE JACK MACHILLOT CHEZ LIVR’S ÉDITIONS
MATRICULE 626B, ADX FLORENCE, COLORADO. L’espoir. Il avait l’espoir que quelqu’un vienne le chercher. Il se refusait à l’idée que personne ne viendrait. Ils n’avaient pas le droit de laisser crever comme ça, ils étaient des êtres humains après tout, pas des chiens.
OUVRAGE DE SEULEMENT 83 PAGES, ce huis clos qui se déroule dans une prison n’est absolument pas fait pour les âmes sensibles, mais bien pour un public qui sait affronter l’horreur dans tout ce que ce mot a d’inhumanité. Ajoutons toutefois que ce type de récit a pour objectif d’amener ses lecteurs à une réflexion profonde. Ici, sur ce que peut être la descente aux enfers d’un homme ordinaire. Un être comme vous et moi.
DANS UNE PRISON AMÉRICAINE où les détenus ne sont connus que par leur numéro, nous allons suivre  tout spécialement Arthur, le 626B. On va le suivre jusqu’à ce qu’un événement vienne soudain jeter l’effroi et l’horreur dans ce pénitencier. Et c’est dès ce moment qu’il vous faudra avoir le cœur et l’estomac bien accrochés.
MACHILLOT N’ÉCRIT PAS POUR LES CŒURS TENDRES. Pour lui, un chat est un chat, et un tas d’ordures un tas d’ordures. Et qu’importe s’il dégage une incroyable puanteur. Reste qu’il n’a pas son pareil pour nous retransmettre l’éventail d’émotions par lesquelles va passer le matricule 626B. C’est superbement décrit, même dans l’horreur du moment.

‘ATTACHEZ VOS CEINTURES’, D’ISABELLE TRONQUET CHEZ OPOCHE
L’AUTEURE EST HÔTESSE DE L’AIR sur long-courriers, et en vingt ans de carrière elle en a vu des vertes et pas mûres. C’est vrai que si le métier fait fantasmer nombre de filles, il peut toutefois engendrer bien des surprises.
L’ALCOOL, LA CLAUSTROPHOBIE, la peur de l’avion… tout un tas de choses qui peuvent parfois révéler nos plus bas instincts. Pour chacune de ces 110 histoires que comporte cet ouvrage, vous allez enfin savoir ce que pensent vraiment hôtesses et stewards quand les passagers dépassent les bornes.
INSTALLEZ-VOUS CONFORTABLEMENT dans votre fauteuil pour déguster ce cocktail céleste mélangeant crises de nerfs, sexe, règlements de compte, et belles histoires. Une passagère qui nous joue un remake de ‘Maman j’ai raté l’avion’, du champagne qui coule un peu trop à flots, une hôtesse qui s’improvise sage-femme ou pilote… Attention toutefois, n’oubliez surtout pas d’attacher votre ceinture, car ça va décoiffer ! Surtout avec ces turbulences qui s’invitent sans crier gare en cabine.

‘CARTELS’, DE FRÉDÉRIC SALIBA AU ROCHER
S’IL N’ÉTAIT  CORRESPONDANT de guerre, c’est la guerre qui serait venue à lui. Cette confidence, Frédéric Saliba l’a entendue des dizaines de fois de la part de ses confrères mexicains. Quand il débarque à Mexico, en février 2006, le journaliste écrit sur l’économie, la culture et le tourisme de ce grand pays, voisin de la première puissance mondiale.
DIX MOIS PLUS TARD, Felipe Calderón, le nouveau président, déclare la guerre aux cartels de la drogue. Les mafias s’affrontent entre elles et contre les autorités. Et ce à coups de fusils-mitrailleurs et lance-roquettes antichars. L’embrasement attire l’attention des médias internationaux. Frédéric Saliba se retrouve à couvrir ces crimes glaçants, le marché juteux de la drogue, ses tueurs, ses victimes, ses collusions politiques, sa narcoculture… La militarisation exacerbe un conflit qui fera, de 2006 à 2024, plus de 450 000 morts et 70.000 disparus !
CE LONG VOYAGE AU PAYS DES NARCOS plonge le lecteur dans le quotidien d’un correspondant étranger qui livre les coulisses de ses reportages, ses craintes, ses poussées d’adrénaline et ses réflexions intimes, sur un puzzle mafieux où l’ultraviolence fait loi. Le reporter nous embarque dans ses pas, à la découverte d’une guerre sans fin.
UN REGARD JOURNALISTIQUE ET UN VÉCU PERSONNEL qui révèlent un pays contrasté, baroque et généreux, mais aussi inégalitaire, machiste et corrompu. Vue de chez nous, cette spirale infernale semble bien lointaine. Et pourtant, les cartels mexicains ont pris pied en Europe. Les Cassandre parlent déjà de ‘mexicanisation’ d’un narcobanditisme français qui s’étend peu à peu à d’autres pays limitrophes.  🔵

Déc 2024