OISEAU DE PROIE… AUSSI FASCINANT QU’EFFRAYANT
@ Charly
Si vous aimez les romans noirs, très noirs même, voilà un ouvrage que vous allez adorer. Un récit à l’ambiance incroyable qui, suite à l’immense talent de l’auteure, qui en est pourtant à son premier roman pour adultes, va disséquer de façon fabuleuse le tréfonds de l’âme humaine. Du très grand art.
AUJOURD’HUI, APRÈS VINGT-CINQ ANS passés derrière les barreaux, Ava est enfin libre. Enfin, si on peut appeler cela libre lorsqu’on voit la description de ce qui est son quotidien: une minuscule maison prêtée par l’État, une aide financière minimale, et une vie sous contrôle régulier d’une conseillère désabusée et d’un psy très peu sympa. Pas de quoi rigoler tous les jours.
QUI PLUS EST, AVA NE PEUT QUITTER la morosité de cette ville de Bristol, jadis centre portuaire, et doit de surcroît s’accommoder d’un nouveau prénom vu qu’elle doit vivre dorénavant sous une fausse identité. Et comme pour lui mettre le moral un peu plus en berne, ils l’ont prénommée Robin, rouge-gorge en anglais, l’oiseau que cette fille d’ornithologue détestait le plus.
HEUREUSEMENT QUE POUR ELLE, il y a Bill, son voisin. Un ancien SDF qui tente de se racheter auprès des siens et de sa fille en particulier. Avec lui, Ava commence à oublier quelque peu les fantômes qui la hantent. Ce garçon mort sous ses yeux. Cet amant qui l’a bafouée. Ce père qui l’a trahie. Ces crimes dont chacun l’accuse, mais dont elle n’est pas coupable. Du moins pas à ses yeux.
MAIS, SUITE À UNE PHOTO PARUE dans la presse régionale, quelqu’un l’a reconnue. Un corbeau qui sait qui elle est, qui la menace, la suit, et réclame vengeance pour ses victimes. La vie d’Ava bascule à nouveau. Avec elle, plongez au cœur de la folie. Avec l’auteure, Lucy Banks, plongez dans un roman dérangeant, envoûtant, au suspense psychologique d’une rare intensité sur l’emprise, l’humiliation et l’insécurité émotionnelle. Le type de roman qu’on ne lâche qu’après le point final. Quand il ne nous poursuit pas! 🔵
‘Oiseau de proie’ de Lucy Banks chez Belfond noir