SOUS LA LOUPE: AVEC SA NOUVELLE ë-C4 X, CITROËN RÉINVENTE LA BERLINE TRICORPS
@ John Ess
Aujourd’hui, en dehors des citadines et coupés-cabrios, on ne parle plus que de SUV, break, monospace, voire crossover. Selon les dernières statistiques, ceux-ci représentent en effet plus de 50% des voitures neuves en Belgique. Le groupe Stellantis -dont fait partie Citroën- pense que la berline tricorps a encore son mot à dire. La preuve avec la ë-C4 X que nous vous présentons aujourd’hui.
UN PEU D’HISTOIRE, POUR METTRE LES CHOSES AU POINT. Les premières générations de monovolumes datent d’il y a une bonne quarantaine d’années et nous connaissons tous bien sûr les Fiat Multipla, Chrysler Voyager, Renault Espace… Comme dans tous les secteurs, les choses évoluent pour de multiples raisons, mais pas nécessairement dans le sens souhaité par les constructeurs.
Chaque modèle offre ses plaisirs et ses compétences au volant mais ces SUV et autres grosses machines ne sont plus tellement bienvenues chez les ‘spécialistes’ et autres petits hommes en vert. Pourquoi? Plus lourds, plus hauts, moins aérodynamiques, toutes ces ‘non-berlines’ sont d’office plus gourmandes.
SUV OU BERLINE, VOYONS CELA DE PLUS PRÈS. S’il existe de très beaux SUV qui sortent de leur image d’utilitaire, leur prix d’achat est généralement plus élevé que celui d’une berline de même niveau. Avec une hauteur totale et un centre de gravité plus bas, les berlines subissent moins de roulis de caisse dans les virages; en cas de conduite rapide, les passagers seront donc moins balancés d’un côté à l’autre. La caisse moins haute et un poids plus faible favorise aussi certainement l’économie de carburant, que ce soit en thermique ou en électrique.
Venons-en à la conduite: le centre de gravité plus bas n’est pas un point anecdotique pour la berline. Celle-ci offrira une meilleure stabilité dans les virages ainsi que pour les manœuvres d’urgence. Les utilisateurs qui sont souvent amenés à transporter plus de quatre ou cinq passagers préféreront sans conteste le SUV mais, pour tous les autres, la berline conviendra parfaitement. On sait aussi que le poids d’un SUV est toujours supérieur à celui d’une berline et que cela a une incidence directe tant sur la consommation que sur l’usure des pneus et des freins.
Vous l’aurez compris: il s’agit d’un choix en fonction des désirs et besoins de chacun. Citroën a voulu remettre la berline au goût du jour et, pour cela, nous offre aujourd’hui sa ë-C4 X. Vous aurez apprécié le petit clin d’œil: le ‘e’ pour ‘electric’ est devenu un ‘ë’ (avec tréma) en remerciement à son géniteur Citroën.
PLUS LONGUE DE 24 CENTIMÈTRES. Il existait déjà une berline bicorps: la Citroën C4. Pour obtenir la tricorps, Citroën a tout naturellement ajouté du volume au coffre, ce qui lui donne non moins de 510 litres pour les bagages ou colis. Pas mal, mais il y a quand même un petit bémol: l’accès. Comme pour toutes les berlines, les charnières du capot du coffre sont situées sous la lunette arrière et, en ce qui concerne notre ë-C4 X, la hauteur d’accès est assez limitée. Ceci rend la mise en place de gros colis plus difficile que lorsque les charnières sont placées dans le haut de la lunette. On sait bien sûr qu’une berline en général et notre ë-C4 X n’est pas un camion de déménagement et, pour les bagages classiques, on ne rencontrera aucune difficulté. Par ailleurs, pour les petits objets, les espaces de rangement dans l’habitable ne manquent pas.
UN PHYSIQUE RÉUSSI. De profil, son arrière ‘à la fastback’ lui confère une belle personnalité. Ses passages de roues noirs reliés par une finition ‘Airbump’ (terme spécifique Citroën) renforcent le caractère robuste de la caisse. La ligne et l’aérodynamisme sont au rendez-vous avec 0,29 de Cx. Et de face, quelle allure: les chevrons du logo sont incorporés dans les lignes chromées qui rejoignent les optiques. La face arrière est peut-être un peu plus classique, mais ne dépareille absolument pas de l’ensemble.
Dans l’habitacle, on trouve la touche Citroën: à la fois confort et maintien du corps. Les passagers arrière disposent de toute la place voulue pour leurs jambes ainsi qu’un dossier incliné à 27 degrés. Cinq personnes peuvent donc voyager bien à l’aise face à un tableau de bord intéressant mais sans surprise: celui-ci est tout simplement repris de la C4 (logique, non?) mais le système multimédia provient de la C5 X avec écran tactile de 10 pouces. L’interface est intuitive, personnalisable et présente une très bonne réactivité.
Le système intègre la connectivité Citroën Connect avec son pack SOS assistance ainsi que le Bluetooth et l’application My Citroën. Celle-ci donne accès aux informations de voyage, à l’autonomie restante, à la géolocalisation. Avec le TomTom Traffic, on peut avoir accès à tous les points d’intérêt, les prévisions météo… mais surtout la localisation des stations de recharge électrique. Pas mal, tout ça!
LA SUSPENSION ADVANCED COMFORT. Depuis la DS (celle des années ’50) Citroën a toujours été le champion d’une suspension que l’on peut qualifier d’idéale: confortable, même sur routes dégradées. Le confort de la ë-C4 X provient de sa suspension à butées hydrauliques progressives. Et le plaisir de conduire est renforcé par une foultitude d’aides à la conduite, comme le freinage automatique d’urgence avec détection des piétons, l’aide au maintien dans la voie et autres.
LE CONFORT AVANT LES PERFORMANCES. Vous l’aurez compris, cette ë-C4 X est l’une des plus confortables de son segment. Au niveau des performances, on ne peut la qualifier de sportive; si sa vitesse maximale a volontairement été limitée à 150 km/h, ce qui est bien suffisant, on aurait pu espérer des accélérations un peu plus vives. Avec ses 156 chevaux, elle demande 9,5 secondes pour faire le zéro/cent. On n’en demande pas davantage en situation ‘normale’ mais, parfois, on aimerait pouvoir cravacher un peu plus les chevaux!
Ces performances modérées ont pour but de garantir une autonomie suffisante. Le chiffre annoncé par WLTP est de 420 kilomètres mais, comme on le sait, la réalité est toujours ‘un peu’ moindre. Sur route, on peut espérer pouvoir parcourir ±250 km et, en ville, ce chiffre pourra monter à 350 km. 🔵
Avr 2024