SOUS LA LOUPE: LA MERCEDES EQE 350+, POUR VOIR LA ROUTE AUTREMENT
@ John Ess
Le constructeur à l’étoile est particulièrement prolifique en matière de grosses électriques confortables, performantes et luxueuses. Après la EQC que l’on peut voir sur nos routes depuis 2019, ce sont maintenant les EQA, EQB, EQV et EQS qui complètent la gamme. Et puis voici notre EQE qui n’est pas le plus grande de la famille, puisqu’avec ses 4,95 mètres de long, elle fait 27 centimètres de moins que la EQS.
AUTONOMIE ADAPTÉE AUX GRANDES DISTANCES. Il y a eu du chemin parcouru, depuis l’arrivée des premières voitures électriques. Deux éléments entrent toujours en ligne de compte: la distance parcourue avec un ‘plein’ et le réseau des bornes de recharge. En dehors des très grands rouleurs, la plupart des conducteurs pourront rouler une semaine complète avec une seule recharge. Les trajets quotidiens font en moyenne 50 kilomètres, ce qui donne ± 350 kilomètres hebdomadaires. Pour sa EQE, Mercedes annonce 600 kilomètres d’autonomie mais, en fonction des aléas de la circulation et du mode de conduite, ce chiffre sera revu à la baisse pour garantir cependant environ 450 kilomètres.
De nombreux conducteurs effectueront la recharge chez eux en 11 kW, ce qui prendra une petite nuit, soit 8h15 mais, sur borne rapide il sera possible de passer de 10 à 80% en seulement 32 minutes.
Pour l’autonomie donc, les constructeurs en général et Mercedes en particulier ont fait du bon travail… reste la question des bornes de recharge pour les gros rouleurs et les vacances ou voyages. Certaines zones de Belgique ou d’Europe sont encore mal desservies à ce niveau, ce qui implique des calculs d’itinéraires, des détours… et toujours la crainte de ne pas arriver à bon port.
Restons optimistes: les choses avancent dans le bon sens… mais un peu trop lentement.
BIENVENUE À BORD. Ceci n’est pas une formule, mais bien la philosophie de l’EQE. Lorsqu’on approche du véhicule, clefs en poche, les poignées sortent automatiquement de leur logement. Pas mal, comme accueil! Il suffit ensuite de s’installer dans les confortables sièges intégraux. Ceux-ci sont bien sûr à réglage électrique, chauffants, ventilés et massants.
C’est maintenant que l’on peut apprécier la vue générale du tableau de bord: tout d’abord cette large console centrale intégrant des zones de rangement très intéressantes, qui se prolonge vers le tableau de bord pour arriver sur le grand écran multifonctions aux commandes pratiques et tactiles. Aux extrémités du tableau de bord, les bouches d’aération sont présentées sous forme de turbines et le volant est parmi les plus élégants tout en offrant les principales fonctions utiles.
Si à l’avant, on trouve un espace généreux, on ne peut pas en dire autant de l’arrière. Non, l’EQE n’est pas une voiture de maître! Il y a pourtant suffisamment de place pour les jambes, mais la banquette est à la fois un peu trop courte et placée un peu trop haut… ce qui réduit un peu la garde au toit. Mais ce seront donc surtout (uniquement?) les personnes de grande taille qui pourraient rencontrer de légères difficultés à s’introduire à l’arrière.
Pour les bagages, le coffre se situe dans une gentille moyenne avec un volume de 430 litres. Les possibilités de chargement augmentent bien sûr lorsque les dossiers arrière sont rabattus, mais comme l’accès à l’arrière est accessible via une simple malle (et non un hayon), on ne pourra dire que l’EQE soit une grande transporteuse… mais, en tout état de cause, ce n’est pas ce qu’on attend d’elle.
LOURDE, MAIS PLUTÔT VÉLOCE. Avec ses près de 2,4 tonnes, on peut dire que notre EQE 350+ fait partie des poids lourds des berlines routières. Mais cela ne l’empêche nullement de se sentir très à l’aise tant sur les petites routes sinueuses que sur les grands axes. Jugez plutôt: il ne lui faut que 6,4 secondes pour faire le zéro/cent… soit mieux que de nombreuses sportives. Et en pointe, elle ne s’arrête qu’a un bon 210 km/h. Elle offre une conduite agréable en toutes circonstances et permet de se placer au mieux dans le trafic sans avoir à monter dans les tours.
Cette EQE électrique offre l’avantage de présenter différents modes de conduite adaptés aux souhaits du conducteur. Tous ceux qui ont déjà fait un petit tour dans un véhicule électrique savent que dans la plupart des cas, la voiture ralentit (plus ou moins fort) lorsqu’on lâche le pied de l’accélérateur. On n’utilisera donc la pédale de frein dans des circonstances particulières ou pour une immobilisation totale. Cette ‘technique’ offre le grand avantage de renvoyer de l’énergie dans la batterie lors de chaque décélération. La EQE offre quatre modes de régénération. Tout d’abord la ‘Forte’ (celle qui me convient le mieux), pour une conduite à ‘une pédale’. Mais on peut aussi demander une ‘régénération nulle’ qui a un effet de ‘roue libre’ (peu intéressante) ou alors la ‘régénération normale’; dans ce cas, la conduite peut être comparable à celle d’une voiture thermique. Les plus sportifs ou ceux qui souhaitent adapter leur conduite aux réalités du trafic sélectionneront la ‘régénération intelligente’ en utilisant simplement les petites palettes au volant.
BELLE CAPACITÉ DE LA BATTERIE LITHIUM-ION. Si Mercedes annonce une autonomie de 650 kilomètres pour sa EQE, la réalité est différente puisque, en fonction du trafic et des réalités de la route, il y aura lieu de tabler sur 450 à 500 kilomètres… ce qui n’est déjà pas mal du tout!
Mais ce qui est intéressant de savoir, c’est que la batterie peut générer jusqu’à 170 kW de courant continu, ce qui sera suffisant pour récupérer 250 kilomètres en seulement 15 minutes. Sur une prise AC 11 kW, il faudra patienter une petite nuit (8h15) pour une recharge complète ou seulement 32 minutes pour une recharge de 10 à 80 % sur une borne rapide. Pour les longs trajets, l’EQE propose un planificateur d’itinéraire qui permet de voyager en toute quiétude. 🔶
