SOUS LA LOUPE: TAYCAN SPORT TURISMO, UNE PORSCHE PLUS VRAIE QUE NATURE


@ John Ess

La ‘911’ est certes la référence de la marque, mais depuis Porsche nous a concocté de nombreuses autres versions, toutes plus Porsche les unes que les autres… même si les Cayenne et autres Macan s’écartent un peu de la philosophie initiale. On connaît aussi le fameux ‘coupé’ quatre portes Panamera et, depuis 2019, la Taycan, première version électrique signé Porsche. Depuis, celle-ci a bien évolué et se décline en de nombreuses variantes.

UN COUPÉ QUATRE PORTES? On peut le dire, et même l’écrire: avec seulement 1,39 mètre du sol au toit, on obtient un joli profil bien fuselé. Rien à voir avec celui du Cayenne qui fait 30 centimètres de plus en hauteur. Vous l’aurez compris: on se glisse plus facilement à bord d’un Cayenne que dans une Taycan… surtout lorsqu’on n’est ni petit, ni souple, ni mince. Malgré sa longueur qui fait quand même près de cinq mètres, les places arrière ne sont pas très généreuses. Deux grands passagers pourront toutefois s’y installer dans un certain confort, mais l’éventuel troisième (central) sera un peu coincé et devra batailler avec le tunnel central qui est plutôt proéminent.
En tout état de cause, personnellement -en dehors des Cayenne/Macan- je n’ai jamais croisé une Porsche avec cinq personnes à bord. Ce n’est pas son ADN; à deux, on voyage mieux et ce ne sera qu’occasionnellement qu’on embarquera un troisième passager ou les enfants pour les conduire à l’école.

AUJOURD’HUI, IL EXISTE 13 PORSCHE, DONT 3 TAYCAN déclinées chacune en 4 ou 5 versions, de 408 à 761 chevaux. Rien que ça! On a d’abord connu le modèle de base, puis la Cross Turismo, ensuite celle que nous vous présentons aujourd’hui, la Sport Turismo. La différence est surtout visible dans le profil. La Cross Turismo a une particularité: sa garde au sol est rehaussée de 20 mm et peut monter jusqu’à 30 mm. Cela fait une sacrée différence, parce qu’avec la garde au sol de seulement 12,8 centimètres de la Sport Turismo, on a intérêt à ne pas quitter le bitume et à faire gaffe aux casse-vitesse. Bien sûr, c’est cette faible hauteur qui permet à la Taycan de faire coller la voiture à la route et de donner une sensation de conduite que l’on ne retrouve que très rarement ailleurs.

ON CHOISIT SON MODE DE CONDUITE. Tous les conducteurs de Porsche ne sont pas des Fangio du volant; on les voit rarement laisser de la gomme sur la chaussée lors des démarrages au feu rouge ou s’amuser à faire des queues de poisson pour gagner une place dans la file. L’important est de savoir que l’on a du répondant sous le pied droit, que l’on pourra utiliser à bon escient.
Et tout ça, dans un confort époustouflant. Qualitatif et de bon goût. Les finitions sont excellentes, agréables à regarder et à toucher. Et les assises et dossiers des sièges ont été conçus pour permettre de parcourir de longues étapes sans ressentir d’excès de fatigue.
Le tableau de bord est non seulement agréable à regarder, mais aussi à manipuler… puisque quasi toutes ses fonctions sont tactiles. La plupart de dernière génération et utiles à la bonne gestion du poste de pilotage. Oui, la plupart… mais pas toutes: en y regardant de plus près, on constate que certains équipements ne sont disponibles qu’en option. Dommage que la caméra de recul, par exemple, ne soit pas comprise dans la dotation de base… alors qu’une bonne petite japonaise propose cet ‘accessoire’ de série! Et c’est pareil pour les sièges chauffants. Ceux-ci ne sont pas indispensables, mais quand même bien agréables lorsqu’on y est habitué… surtout en cette période. Ah, et l’affichage tête haute? Ici encore Porsche a jugé que cet ‘accessoire’ n’est pas totalement indispensable (ce qui est certainement exact) et le propose donc aussi en option. Au prix de base qui est déjà canon (116.000 euros pour notre Taycan Sport Turismo 4S), il ne faut donc pas oublier de prévoir un petit budget supplémentaire!
En plus de l’écran dédié au pilote, un second écran peut être placé (en option) pour le passager. Cet écran permet d’avoir accès à toutes les fonctions de l’écran central sans devoir tendre le bras ou se pencher pour contrôler le divertissement, entrer une destination, modifier la musique, etc. Les écrans seront toujours au top, parce que la Taycan peut recevoir à distance les mises à jour des différentes fonctions.

LA PATRONNE DE LA ROUTE. On l’a déjà souvent dit et répété: Porsche se fait respecter tant en ville que sur voies rapides, sans avoir à montrer les biceps. Son look, son histoire et ses succès en compétition sont gage de notoriété et d’honorabilité. Et ce n’est pas cette nouvelle venue qui nous démentira. On prend le volant dans les poings. La position de conduite est idéale. La direction est précise. Les suspensions pneumatiques font un excellent travail. La caisse vire bien à plat… et ce n’est pas tout: il est possible de sélectionner un mode de conduite pour un total confort ou de raffermir la suspension pour une conduite encore plus sportive. Tout ça, avec le support des quatre roues motrices qui augmentent la sécurité tant sur routes glissantes (hiver) que sur chemins boueux. Et, avec ses roues arrière directrices (option), la Taycan passe encore plus facilement en courbe!
Pour la récupération d’énergie, Porsche n’a pas équipé sa Taycan de palettes, mais tout se règle via un bouton au volant et le résultat est convaincant.

MAIS SI NOUS PARLIONS QUAND MÊME UN PEU DES CHIFFRES? Avec ses 530 chevaux sous le capot, on se doute que ça va déménager. Et on ne se trompe pas. Le zéro/cent est couvert en seulement quatre petites secondes et en pointe, on peut monter à 250 km/h… si l’on ne craint pas le gendarme ou l’œil du radar!
Pour l’autonomie, les chiffres WLTP donnent 498 kilomètres. Ce qui n’est pas mal et dans la moyenne supérieure. Bien sûr, comme toujours, tout dépend du type de conduite. Sur autoroute, on ne peut compter sur la récupération d’énergie et la distance potentielle sera nettement moindre. Mais il est rassurant de savoir qu’en conduite mi-urbaine, mi-route, il ne sera pas utopique de se baser sur une autonomie moyenne d’un bon 400 kilomètres.
Pour une auto de près de cinq mètres de long, le coffre peut paraître un peu réduit, avec ses seulement 446 litres de volume. Lorsque les dossiers des sièges arrière sont rabattus on arrive cependant à 1.212 litres et, cerise sur le gâteau, un coffre de 84 litres sous le capot avant permet de ranger quelques petits objets, comme les câbles de recharge par exemple… qui laisseront place nette à l’arrière.  🔴

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