ESSAI SUZUKI VITARA, 35 ANS D’HISTOIRE

Paul Verdbois

Avec 2.524 immatriculations et 0,95% de part de marché au premier semestre, il est clair que Suzuki n’appartient pas au peloton de tête du marché belge même si elle connait une bonne progression par rapport à l’an dernier. Une performance encore très éloignée de celle de 2016 avec  1,23% de part de marché. Cependant, avec une production de pratiquement 3 millions d’unités en 2022 le constructeur japonais est loin d’être négligeable d’autant plus qu’on peut y ajouter 1,78 million de motos… sans oublier 4 millions de moteurs marins hors-bord. Fondée en 1909 pour la fabrication de machines à coudre, Suzuki a produit sa première moto de en 1951 et sa première voiture en 1954. La Vitara constitue sans conteste LA valeur sûre de Suzuki avec pas moins de 8,3 millions d’unités produites. Notons un rapprochement avec Toyota depuis 2019 avec la commercialisation de la Suzuki Swace et la Suzuki Across qui ne sont que des clones de la Toyota Touring Sports et de la Toyota RAV4.

SUZUKI VITARA, UNE LONGUE HISTOIRE. Lancée en 1988, la Suzuki Vitara (et Grand Vitara), également connue sous diverses dénominations comme Escudo  ou Sidekick, en est à sa quatrième génération (2018), sans compter les innombrables face-lifts. La  Vitara  peut être vraiment considéré comme un produit mondial car elle a été  distribuée avec succès sur les cinq continents. La Vitara actuelle en est à sa troisième phase dévoilée en 2022. Toujours produite à Esztergom en Hongrie, elle  a bénéficié de quelques mises à jour esthétiques mais surtout de l’introduction de l’hybridation. Le Grand Vitara disparu depuis quelques années du marché européen semble définitivement mis aux oubliettes. Avec 4,175 m, le SUV de Suzuki se classe dans la catégorie des SUV compacts du type Peugeot 2008 ou Renault Captur.

ÉVOLUTIONS COSMÉTIQUES ET ÉLECTRIFICATION. La Vitara a bénéficié voici un an de très légères retouches esthétiques. Les phares, désormais LED, ont été redessinés et intégrés dans un bandeau. L’intérieur a également vu la qualité et l’équipement progresser.  Nettement plus importantes sont les évolutions techniques car désormais, toutes les Vitara sont « électrifiées », l’hybride rechargeable étant réservée à la Suzuki Across. Une première version à l’hybridation légère avec batterie de 48 volts et moteur thermique 1.400cc développant 129 ch, est également disponible en 4 x 4. La deuxième version, baptisée ‘Strong’ ou Full hybride s’équipe d’un moteur Atkinson de 1.500cc de 102 ch épaulé par un moteur électrique de 33 ch monté sur la BVA et alimenté par une batterie lithium-ion de 140 volts et 0,840 kWh, le tout développant 115 ch et 138Nm. La batterie se recharge principalement lors du freinage et quand la voiture roule à une vitesse modérée mais constante, de sorte que l’alimentation en énergie électrique soit toujours suffisante pour faire fonctionner efficacement le système hybride. C’est cette motorisation, dans sa configuration 4 x 4 et en finition haut de gamme GLX, qu’il nous a été permis de prendre en mains.

STYLE ET INTÉRIEUR REVUS. Les retouches récentes apportées à la Vitara ont certes dynamisé la face avant mais il n’en reste pas moins que dans l’ensemble sa personnalité  est demeurée plutôt quelconque surtout si l’on se penche sur l’arrière que d’aucuns qualifieront de tarabiscoté. A l’intérieur, la qualité perçue a également  progressé mais sans atteindre un haut niveau du fait de l’utilisation de plastiques durs et donc loin d’être haut de gamme. De plus, principalement pour le tableau de bord et malgré le parement style aluminium et la digitalisation, l’ambiance ne respire pas vraiment la modernité mais plutôt l’austérité. Insistons cependant sur le caractère durable des matériaux utilisé.

ÉQUIPEMENT DE HAUT NIVEAU… MAIS QUELQUES LACUNES. L’équipement a également bénéficié d’un enrichissement conséquent et la finition  GLX dont nous disposions peut être qualifiée de conséquente. Pratiquement tous les équipements de sécurité ou d’aide à la conduite comme les airbags genoux ou rideau à l’arrière, le régulateur de vitesse adaptatif, l’alerte de circulation transversale arrière lorsque l’on quitte un emplacement de parking, les contrôles d’angle mort dans les rétroviseurs (certes un peu petits), l’assistance de maintien de trajectoire ou le freinage d’urgence automatique répondent présents. Quant à l’info divertissement, il est d’un bon niveau mais on regrettera que l’écran central n’offre qu’une diagonale de 7’’, quelque peu riquiqui par rapport à ce qu’offrent la plupart des concurrents. Bizarre également les deux sortes de pailles situées de part et d’autre du combiné proprement dit qui permettent de faire apparaitre les différentes informations. Signalons que le GPS est très réactif. L’on bénéficie également de sièges chauffants mais sans réglages électriques, de l’airco automatique, de palettes de changement de vitesse ainsi que de l’alerte de franchissement de ligne un peu trop intrusif d’ailleurs. Notre exemplaire se voyait également enrichi d’un très agréable toit translucide facturé 600€. Bizarrement, pas de traces, même en option, d’une caméra avant, ni de vision 360°, ni de hayon motorisé ni de frein de parking automatique.

MÉCANIQUE? …FLUIDE MAIS MOLLE ET ERRATIQUE. Cette Vitara peut être considérée comme une excellente compagne voyage mais cependant, l’on reste sur sa faim quant aux performances. 115 chevaux pour un poids de 1315 kg… ce n’est guère. 13,5 sec pour le 0 à 100 km/h, nous voilà revenu plusieurs années en arrière. Passons sur la vitesse maxi limitée à 180 km/h. Une conclusion s’impose, ce moteur Atkinson à haute compression, censé limiter la consommation, limite avant tout les performances et rend la voiture quelque peu cacochyme malgré l’aide d’un  moteur électrique. Les accélérations se signalent par leur mollesse et si l’on insiste, la BVA, lente et erratique, a du mal à suivre sans compter le tintamarre émis par la mécanique. Il est vrai qu’en enclenchant le mode sport, les performances s’améliorent mais au prix d’une insonorisation encore plus dégradée sans compter les soubresauts  de la BVA. Cette hybridation permet cependant  à la Vitara de parcourir d’une traite en mode électrique plusieurs centaines de mètres, sinon quelques kilomètres, principalement en usage urbain ou péri-urbain, à condition évidemment de solliciter au minimum la pédale de droite. Un mode ‘Eco’ permet une utilisation légèrement plus fréquente du mode 100% électrique. Il va de soi qu’animée par sa seule batterie, notre Vitara bénéficie d’une agréable insonorisation et d’une fluidité de bon aloi. Sans être exceptionnellement basse notre consommation de 5,9 litres peut être qualifiée de favorable.  Si nous avions parcouru plus de distance en ville, il est certain que le résultat eut été encore plus favorable.  Soyons donc réalistes, pour l’immense majorité des utilisateurs les performances seront jugées comme confortables et  amplement suffisantes d’autant plus que…

LE COMPORTEMENT DE CETTE VITARA SE SITUE DANS LES ÉTAGES SUPÉRIEURS. Si la mécanique proprement dite n’est pas sans reproches, il n’en va pas de même du comportement routier qui peut être qualifié de remarquable. Sans doute, la transmission intégrale, avec blocage de différentiel central et modes Allgrip et neige, qui équipait notre exemplaire participe dans certaines circonstances  à cette excellence. Nous n’avons eu, même sous un déluge, qu’à nous féliciter du comportement de la Vitara qui offre un redoutable sentiment de sécurité. Précisons que la transmission intégrale ne s’enclenche qu’en cas de nécessité. La direction, peut-être un peu légère en ligne droite, obéit au doigt et à l’œil et se signale par son hyper précision sur parcours sinueux…un vrai régal. Quelques centaines de mètres parcourus sur un chemin boueux n’ont pu que confirmer l’efficacité de ce 4 x 4.  Cerise sur le gâteau, les suspensions maintiennent parfaitement la carrosserie et gomment les tendances au roulis.

UN CONFORT DE BON ALLOI. Si les suspensions participent à la qualité du comportement routier, elles offrent également de bonnes performances au niveau du confort. Sans gommer toutes les irrégularités, elles sont loin de martyriser les occupants et les sièges, au manque de moelleux évident, n’ont cependant rien de planches pour fakirs. Hormis en phase de franches accélérations et à très haute vitesse, l’insonorisation peut être qualifiée de correcte et même parfaite lorsque l’on navigue en mode électrique. L’habitabilité n’est pas en reste et tant à l’avant qu’à l’arrière l’espace est plus qu’appréciable. Avec 289 litres de contenance le coffre se situe dans la moyenne de la catégorie et offre également 1046 litres sièges arrière repliés.

ET DU COTÉ DES FINANCES? Facturé 36.099€, notre  Vitara GXL 1.500 de 115 ch BVA Full Hybride 4 x 4 n’est certes pas un produit soldé. Cependant, vu son équipement, sa BVA et sa transmission 4 x 4 elle se situe favorablement face à ses concurrentes européennes dépourvues de transmission intégrale. Sans transmission intégrale, cette Vitara vous coutera 33.599€.  Une question paradoxale mérite d’être posée : la version ‘mild’ hybride 1.400 de 129 ch 4×4, certes sans BVA, proposée à 30.899€ n’est–elle pas plus intéressante ? Une sacrée économie d’autant plus que ses performances sont nettement plus consistantes que la Full Hybride de notre essai  et que, selon les données officielles de Suzuki, elle se permet de consommer entre 0.3 et 0.8 litres de moins. Signalons que la version basique de la Vitara s’affiche en super promotion à 19.999€.
La Suzuki Vitara constitue sans conteste une excellente offre qui satisfera l’immense majorité des utilisateurs, d’autant plus que la  garantie d’usine est de 3 ans ou 100.000 km et lorsque la voiture est entretenue dans le réseau officiel, elle est portée à 5 ans ou 150.000 km.

Suzuki Vitara Glx Full Hybride 1,5 115 ch 4×4: 36,099
Tmc: Bxl-Wal. 123€  – Flandre: 261,77€
Taxe Circulation Bxl-Wal: 271,39€ – Flandre: 228,02€
Atn: 270,74€ /mois – 0-100 Km/h: 13,5 sec – Co2: 132 gr
www.suzuki.be

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