UN DERNIER BALLON POUR LA ROUTE… TOTALEMENT ‘KIF’
@ Charly
Benjamin Dierstein, l’auteur de ce roman aussi déjanté que jubilatoire, explique qu’en couchant sur le papier cette histoire tordue et truffée de personnages tourmentés par leurs obsessions, il a tout simplement utilisé les codes de la narration propre au western. Un genre qui l’a toujours influencé. D’où cet ouvrage façon ‘acido-punk’, où ça boit, ça gueule, ça vanne, bref, ça vit à 300 à l’heure.
VIRÉ DE L’ARMÉE, VIRÉ DE LA POLICE, VIRÉ D’UNE BOÎTE de sécurité privée, Freddie Morvan vivote grâce à de petits boulots. Un jour, en compagnie de Didier, ce pote de comptoir qui manie aussi bien la bouteille que les armes, il décide de s’improviser enquêteur privé. Manière de rendre service à un copain dont la fillette a disparu. Sans doute enlevée par des hippies.
DE ZONES COMMERCIALES ANONYMES EN PATELINS DÉCATIS, notre duo va parcourir la France jusqu’au village d’enfance de Freddie. Il faut dire que sur leur trajet, ils sèment un joyeux bordel dans chaque endroit où ils décident de poser leurs baskets. C’est vrai que la majorité de leur temps, ils le passent à picoler ou à sniffer tous les types de poudres mises à leur portée.
CHEMIN FAISANT, ILS RENCONTRENT AUSSI DES PROPRIÉTAIRES TERRIENS mélancoliques, des apaches héroïnomanes, des chasseurs de primes asociaux, des clochards célestes, des fillettes qui parlent avec les loups, des chèvres dépressives, des barmaids alcoolos, des ouvriers rebelles, des trappeurs zoophiles, des veuves anarchistes, des médecins écervelés, des charlatans suicidaires, mais surtout des vaches mortes, beaucoup de vaches mortes.
VOUS L’AUREZ COMPRIS, CET OUVRAGE TOTALEMENT ‘KIF’ est du genre où il n’est guère question de s’ennuyer. Énorme dans le politiquement incorrect, il vous entraîne dans une spirale de bouffées délirantes, ou à des règlements de compte dignes des meilleurs westerns spaghettis. C’est un récit pour le moins hors normes, parfois assez cru manière Coluche, mais d’une redoutable efficacité. 🔶
‘Un dernier ballon pour la route’, de Benjamin Dierstein aux Arènes EquinoX