FANTASMA… QUE LES FEMMES NOIRES QUEER SORTENT DU PLACARD!

@ Kelly

Pour sa reprise aux Folies Bergère, le cabaret ‘Fantasma’ intégralement composé d’artistes issus de la communauté queer, rend hommage à la culture ballroom à travers Sema-Tawi, une performeuse qui réenchante un pan de culture encore marginalisé.

POUR CEUX QUI NE SONT PAS AU COURANT: Queer, en anglais, signifie bizarre, inadapté, et s’adresse particulièrement aux personnes gays, lesbiennes, bi ou trans. C’est le mot que l’on lançait à ceux qui n’étaient pas assez masculins, aux femmes aux allures de garçonnes, aux êtres dont le genre brouille les pistes. Queer, c’est un mot que l’on entend et que l’on voit de plus en plus souvent sur des pancartes, des banderoles, des graffitis. Des soirées portent son nom, des émissions de télévision, des séminaires universitaires, des podcasts… voilà, maintenant vous savez tout, on peut y aller!

I’M ONE OF ONE, I’M NUMBER ONE, I’M THE ONLY ONE. Les notes du titre de Beyoncé, Alien Superstar, résonnent et nous plongent dans une autre dimension. Bienvenue au cabaret Fantasma, une création lancée aux Folies Bergère par Marc Zaffuto, roi des nuits parisiennes avec ses soirées Club Sandwich, et Manon Savary, fille cadette de Jérôme Savary qui a laissé son empreinte dans les Mugler Follies de Thierry Mugler.

COMPOSÉ INTÉGRALEMENT D’ARTISTES QUEER, ce spectacle réinterprète le cabaret en version LGBTQIA+. Parmi les artistes, on trouve Sema-Tawi, figure de la communauté ballroom, culture underground développée dans les années 1970 à New York. Forme de revendication de la part des minorités sociales et queer, particulièrement les femmes trans noires et latino-américaines, la ballroom constitue avant tout une famille. La plupart des personnes de cette communauté appartiennent à des groupes structurés en Maisons (Houses en anglais).
La ballroom a aussi donné naissance à des formes d’art dont le voguing, danse urbaine imitant les poses de mannequins lors des défilés de mode ou sur les couvertures de magazine. Au-delà du voguing, il existe de nombreuses autres performances pratiquées dans des ball, les compétitions dans lesquelles les membres de la communauté concourent pour un trophée.

L’ARTISTE SEMA-TAWI CÉLÈBRE LA CULTURE ‘BALLROOM’ ET NOUS DIT: La communauté ballroom peut être difficile à appréhender, quand on ne la connaît pas. J’ai toujours l’impression que je serai incomprise, même dans ma propre communauté. Les femmes lesbiennes et bisexuelles ne sont pas toujours mises en avant, on connaît toujours plus de critiques et de jugement. J’amène l’énergie d’une catégorie qui s’appelle Sex Siren. Il y a une séparation entre qui je suis sur scène et dans la vie quotidienne. Dans la vie, je suis butch (masculine) alors que sur scène, je suis très féminine, presque nue. En tant que femme queer, on est souvent mises dans deux cases. Soit celle de la butch lesbienne (que je suis un peu), ou celle de la fille très sexy et féminine qui embrasse des filles, une sorte de fantasme pour les hommes hétérosexuels.

LA FRANCE OU LA BELGIQUE SONT-ELLES PRÊTES POUR ACCUEILLIR CE GENRE D’ARTISTES? Sema-Tawi répond: il y aura toujours cet aspect choquant. Les fondations de ces pays sont très classiques, en termes de mentalité et de contrôle des postes de pourvoir. La France et la Belgique ne sont pas les seules: le Royaume-Uni d’où je viens, n’est pas prêt non plus, même si les citoyens croient qu’il s’agit d’un pays multiculturel. Il y a les mêmes problématiques que dans les autres pays, sur tous les plans. Il faut une confrontation claire et honnête pour permettre le changement. C’est le multiculturalisme qui rend l’Europe si cool et intéressante. Il ne faut pas contrôler les gens et les pousser à rentrer dans une case ou des carcans. Pas besoin de toujours voir des filles minces, blanches et blondes sur scène parce qu’on considère qu’il s’agit de l’essence du cabaret. C’est ennuyeux.  🔵

Le Cabaret Fantasma, aux Folies Bergère, du 18 juillet au 17 août 2024 à 20h
Rue Richer 32, F-75009 Paris

Jan 2024

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