‘VOLEURS D’EMPIRES’ SORT EN INTÉGRALE… L’OCCASION DE RENCONTRER MARTIN JAMAR, SON TALENTUEUX DESSINATEUR
@ Charly
Ce n’est nullement anodin de voir, au moment des fêtes de fin d’année, les éditions Glénat sortir en intégrale les sept volets de cette haletante et diabolique saga des ‘Voleurs d’Empires’. Il est vrai que ce passionnant récit, habile mélange d’Histoire, de fantastique et de romantisme, peut sans conteste s’inviter sur la liste de vos cadeaux de Nouvel An. À défaut, il peut même constituer pour vous une incroyable découverte.
C’EST À LIMBOURG, VILLE QUI A DONNÉ SON NOM à l’ancien Duché éponyme, que nous avons rencontré Martin Jamar, le dessinateur de cette fabuleuse série intitulée ‘Voleurs d’Empires’. Une saga qui lui a permis de se voir décerner par la Chambre belge des experts en bande dessinée, le prix du meilleur dessinateur de l’année 1997. Une récompense que l’humilité du maître de maison nous avait cachée.
UNE HUMILITÉ QUI FAIT QUE, SANS NUL DOUTE, de nombreuses personnes oublient de mettre en exergue le nom de Martin Jamar lorsqu’on leur demande de citer quelques grands noms de la BD franco-belge. C’est vrai que lorsqu’il dessine, notre homme possède un tel souci du détail, qu’il n’est pas le temps passer. D’où une production un peu plus réduite, mais qui est toujours de très belle facture. Ainsi, pour cette incroyable histoire ayant pour décors le Premier Empire et la Commune insurrectionnelle de Paris, il lui aura fallu dix ans pour peaufiner et achever chacun des sept volets de ce récit époustouflant. Cela parfois au grand dam de Jean Dufaux, le scénariste, et de Glénat, l’éditeur.
ET PUISQUE NOUS PARLONS DE JEAN DUFAUX, scénariste prolifique s’il en est, c’est lui qui a fourni à Martin Jamar le scénario de cette série passionnante à souhait. Un scénario qui dormait dans ses cartons, et qui attendait d’être mis dans les mains d’un dessinateur qui, grand connaisseur de l’époque napoléonienne, serait à même de lui donner vie de façon étincelante. Il faut croire que Dufaux fut à ce point satisfait du travail réalisé par le ‘maître’ de Limbourg, puisque peu après le duo repartait de concert pour une nouvelle aventure, toujours éditée chez Glénat, et ayant pour titre : ‘Double masque’. Une autre belle histoire de l’Histoire et qui s’étala sur cinq opus.
À CE JOUR, 23 TITRES PORTENT LA GRIFFE de Martin Jamar. Un Martin Jamar qui, tout petit déjà, dessinait dans les marges de ses cahiers scolaires, et était fasciné par l’épopée napoléonienne. Ainsi, à l’âge de 13 ans, il achetait dans un magasin de jouets des petits soldats de Napoléon faits en plâtre, qu’il moulait ensuite, pour les obtenir couler dans le plomb. Manière de les rendre incassables. Si depuis toujours, il entendait faire du dessin son métier, ce fut pour répondre à un désir parental pour le moins formel, qu’il suivit les cours universitaires afin d’obtenir un master en droit.
DIPLÔME EN MAIN, ET AYANT AINSI RÉPONDU à la volonté de ses parents, il s’attacha rapidement, et en pur autodidacte, à suivre enfin le chemin de ses rêves d’enfant. Celui du petit monde des héros de papier. Il faut croire que le talent était là puisque, très vite, il va se voir édité au Miroir, puis chez Alpen Publishers, avant de faire sa joyeuse entrée chez ces ténors de l’édition bédé que sont des maisons comme le Lombard, les Humanoïdes, Glénat ou encore Dargaud. Dargaud chez qui il vient de sortir, toujours avec son ami Dufaux, ‘Matteo Ricci’. L’histoire d’un jésuite italien vivant dans la Chine du XVII siècle et rêvant de rencontrer, et pourquoi pas de convertir, l’Empereur en personne. Mais à peine cet ouvrage en librairies, qu’il travaille déjà en compagnie de son comparse Dufaux, sur un sujet que va le sortir de son contexte habituel: Louise de Vilmorin.
QUANT À LA TRAME DE L’INTÉGRALE dédiée aux ‘Voleurs d’Empires ‘, et qui se déroule en 1870 au moment où la France connaît une cuisante débâcle face à la Prusse, elle a pour fil rouge une jeune femme ayant conclu un pacte avec la Mort. Cette Mort qui va frapper à la porte de sept personnages dans ce qui sera une histoire d’amour et de folie, et où le contexte historique sera bien présent. Un scénario tissé avec brio par ce narrateur hors pair qu’est Dufaux, et sublimé par le trait réaliste, précis et lumineux d’un Martin Jamar au sommet de son art. Un vrai petit joyau! 🔴
‘Voleurs d’Empires’, de Dufaux et Jamar chez Glénat