LE DERNIER SERGENT… 1/4 LES GUERRES IMMOBILES
@ Charly
Après ‘Journal’, Fabrice Neaud poursuit la narration bédéistique de sa colossale autobiographie. Vingt ans après la publication du dernier opus de son ‘Journal’, il s’interroge, analyse, et interpelle toujours autant la création, l’amour, et surtout l’homophobie et la précarité qui sévissent en France au tournant de ce nouveau millénaire.
IL ÉTAIT BON DE SAVOIR COMMENT ce second cycle, prévu en quatre volumes, allait s’enchâsser dans l’œuvre globale de Fabrice Neaud. Pour rappel, ‘Journal’ comportait également quatre opus pour un total de quelque 1200 pages. Et l’auteur d’expliquer que l’œuvre globale aura pour titre ‘Esthétique des Brutes’ et que ce second cycle arrive, chronologiquement parlant, deux ans environ après le T4 de ‘Journal’. Il s’étendra d’avril 1998 à l’été 2002. Quant au T2 à venir, il fera la part belle et même quasi exclusive à la journée du 2 avril 2000.
L’ESSENTIEL DE CE NOUVEAU RÉCIT est à la fois dans le titre global du cycle et dans celui de ce premier tome. Comme il le dit lui-même, même si les années passent, il continue à chouiner, à se plaindre, à pleurnicher, et même à retomber amoureux d’un nouvel amant qui ne répondra pas toujours à sa demande affective de chiot battu.
PRÉCISONS QU’EN CETTE FIN DE XXe SIÈCLE, il explique que le contexte social, culturel et sociétal n’a guère changé lui non plus: toujours un chômage de masse, désillusions et désenchantements des idéaux de gauche et, de plus, spectre du VIH. Dès lors, ici, les deux réelles nouveautés sont précisément l’irruption du VIH et celle de la famille. Quant à son dessin, il se veut absolument maîtrisé pour ce type de narration. En fait la reproduction des événements de son quotidien qu’il dessine dans un petit carnet qui ne le quitte jamais.
DANS CE PREMIER OPUS FORT de quelque 420 pages, Fabrice Neaud, qui ne travaille qu’en noir, blanc et gris, continue de se raconter dans son intimité la plus crue d’auteur homosexuel en mal d’amour et de reconnaissance. 🔵
‘Le dernier sergent – Les guerres immobiles’, de Fabrice Neaud chez Delcourt