DEUX SECONDES D’AIR QUI BRÛLE… SOIRÉE TRAGIQUE EN BANLIEUE PARISIENNE
@ Charly
Pour son premier roman qui paraît chez Seuil, Diaty Diallo s’attaque à un sujet contemporain: la violence dans les banlieues. Une violence qui se terminera ici par un drame : la mort du jeune Samy. L’occasion pour l’auteure d’aborder les violences policières dans les quartiers pauvres.
ENTRE PANAME ET SA BANLIEUE : un quartier, un parking, une friche, des toits, une dalle. Des coffres de voitures, chaises de camping, selles de motocross et rebords de fenêtres pour se poser et observer le monde en train de se faire et se défaire. Et puis, au milieu de tout cela, une pyramide comme point de repère.
ASTOR, CHÉRIF, ISSA, DEMBA, NIL et les autres se connaissent depuis toujours et partagent tout. Petites aventures comme grands barbecues, rodéos urbains, sono à fond sur de la musique de Chicago, soirées alcoolisées où l’on fume des clopes achetées en Espagne, où on danse parfois, sans oublier les échanges de stups en passant par le harcèlement policier que ces jeunes subissent quotidiennement.
AUJOURD’HUI, C’EST ASTOR DEVENU ADULTE qui nous raconte ce terrain d’aventures où il a passé toute sa jeunesse et son adolescence. Un endroit où tout ce qu’il faisait avec ses potes était interdit par la police et plus que souvent violemment réprimandé. Tout cela, il nous le livre avec son langage des cités. Ce langage qui est le sien et celui de ses copains et copines.
AJOUTEZ À CELA L’AUTEURE, QUI Y VA de nombreuses références musicales. Bref, c’est dans cette atmosphère très particulière des banlieues que le lecteur va se retrouver plongé. Une plongée d’autant plus aisée, que le style agile et créatif de Diaty Diallo l’entraîne à la suite de tous ces personnages qu’elle nous décrit avec grande habileté.
MAIS VOILÀ, UN SOIR D’ÉTÉ, en marge d’une énième interpellation, Samy, un de ces jeunes, se fait abattre. Une goutte, non, un océan de trop. Le soulèvement se prépare, méthodique, inattendu, collectif. Incontestablement, l’écriture de Diaty Diallo laisse augurer pour elle des lendemains qui chantent. Car son premier roman ne laisse guère de place à une critique qui se voudrait négative. Et ce même s’il est incontestable qu’elle ne cache pas son engagement aux côtés des victimes de violences policières. Ce qui n’est pas une tare. 🔶
‘Deux secondes d’air qui brûle’, de Diaty Diallo au Seuil