ENCORE ET TOUJOURS DES BD… POUR TOUS LES GOÛTS

@ Charly

On nous promet du soleil, mais pour l’instant c’est la pluie qui frappe à ma fenêtre et le froid qui perdure. Alors, pour vous aider à passer d’agréables soirées à la maison, voici quelques titres de bandes dessinées tous azimuts qui pourraient vous combler d’aise.

‘LES DANSES DE SAINT-ELME’… UNE NOUVELLE ENQUÊTE POUR LES AGENTS DU NEW CHERBOURG. Lorsqu’il a photographié cet étrange phénomène aquatique, le boxeur John Treburt ne se doutait certes pas que son cliché allait faire resurgir la légende oubliée des Danses de Saint-Elme. Manifestation naturelle inexpliquée? Intervention maléfique? Supercherie? Chacun a un avis formel sur ce stupéfiant spectacle.
Entre machinations et événements mystérieux, Côme et Pacôme Glacère, les agents du contre-espionnage de New Cherbourg, se trouvent plongés dans une énigme qui va les ramener dans leur passé.
Une BD au dessin que j’adore. Une BD au scénario savamment tissé. Une BD dont il faudra malheureusement attendre la suite et fin prévue dans ‘Secrets de famille’ dont on ignore encore la date de sortie.
Casterman – Pierre Gabus et Romuald Reutimann

‘RÉSIDENCE AUTONOMIE’… IRRÉSISTIBLEMENT IRRÉVÉRENCIEUX. Marc a été envoyé par Pôle Emploi dans la Résidence Autonomie. Un établissement pour personnes âgées qui est en fait l’ultime étape avant l’entrée en EHPAD (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes). C’est là qu’il va apprendre, sur le tas, les fondamentaux du métier.
Se chausser d’une paire de baskets. Parler fort en entrant dans la chambre des résidents. Mettre un frein sur les déambulateurs manière d’éviter les chutes. Gérer les relations entre pensionnaires: entre ceux qui mettent la télé à fond, celui qui l’insulte et l’autre qui le drague gentiment. Tout cela sans parler des embouteillages de déambulateurs devant l’entrée de la cantine.
Entre rire jaune et humour noir, Salch nous livre un témoignage lucide et sans complaisance sur le quotidien des résidences pour seniors. Un album drôle, grinçant, mais surtout profondément humain.
Dargaud – Éric Salch

‘À LA RECHERCHE DE L’HOMME SAUVAGE’… L’HISTOIRE D’UNE EXPLORATION INTÉRIEURE. Depuis sa plus tendre enfance, Augustin est passionné par l’archéologie et la grande aventure. Mais lorsqu’il dort, survient invariablement le même cauchemar, celui de l’homme-ombre.
Aujourd’hui, devenu adulte, Augustin se consacre à la recherche au sein d’un laboratoire de paléontologie implanté à Paris. Reste que l’homme-ombre hante toujours ses rêves. Et lorsqu’il tombe sur un article qui le conduit sur une piste sérieuse, c’est pour lui le grand départ pour Tchatril, un royaume perdu en Asie centrale.
Dans ce roman d’aventures, véritable découverte, Frédéric Bihel rend hommage à Jules Verne, Rudyard Kipling et surtout Hergé. Des auteurs qui ont forgé sa personnalité d’artiste.
À mettre aussi en exergue le réalisme de son crayonné qui s’abreuve de coloris pastel, et qui, de la sorte, crée une ambiance nostalgique tout au long de cet album envoûtant qui tient le lecteur constamment en haleine.
Delcourt – Frédéric Bihel

‘LE FILS DU VIKING NOIR’… SUITE ET FIN DU PILOTE À L’AILE BRISÉE. Voici donc la fin de ce diptyque consacré à la jeunesse de Buck Danny. Diptyque qui vient prendre place dans une nouvelle série que Yann et De Luca ont intitulée ‘Origines’. Un titre générique où les auteurs entendent nous révéler comment le jeune Buck Danny est devenu Buck Danny, l’un des plus grands héros du 9e Art.
Tout comme dans le premier volet, c’est dans la jeunesse de l’ami Buck que Yann nous invite de plonger. Et cette fois, c’est plus volontiers sur l’histoire peu reluisante du père de notre as de la Cactus Air Force basée à Guadalcanal qu’il va se focaliser. Cela tout en nous faisant retrouver un Buck Danny éprouvant ses premiers frissons amoureux à l’instar de ses premiers frissons en vol.
À la vérité, dans ce diptyque, les fans de Buck vont le découvrir navigant entre ses premiers faits d’armes et sa jeunesse. Et c’est absolument époustouflant. Une superbe réussite côté scénario, une autre côté dessin, où l’on retrouve pratiquement le graphisme des débuts de feu Victor Hubinon.
Dupuis – Yann et Giuseppe De Luca

‘JOURNAL D’UNE INVASION’… LES CAHIERS UKRAINIENS. Le 24 février 2022, en l’espace de trois jours, Vladimir Poutine estimait qu’il allait ramener l’Ukraine dans le giron de la grande Russie. Nous sommes fin mai 2023, et cette guerre, aux portes de l’Europe, anime toujours la une des médias du monde entier.
Dans ce roman graphique, œuvre artistique spontanée, Igort, un auteur-éditeur italien (Igor Tuveri) dont une partie de sa famille est ukrainienne, nous explique qu’aux premières heures de ce jour maudit, son téléphone n’a cessé de sonner.
En ligne, nombre de ses amis. Des hommes et de femmes assiégés qui lui parlent de ce qui se passe réellement durant les premiers jours de cette invasion. Des gens qui vivaient une existence normale et dont Igort va désormais nous conter le quotidien.
Il est évident que c’est l’horreur que l’auteur nous décrit ici. Mais, et comme il le dit, pour lui, il était aussi très important de montrer comme la vie résiste et se développe malgré les situations extrêmes et tragiques. Ainsi, à Kiev, le ramassage des poubelles a toujours lieu.
Loin d’être anecdotique, cela montre la dignité d’un peuple qui ne veut pas se laisser aller face à la guerre et à la mort. Un ouvrage à lire et à partager.
Futuropolis – Igort

‘LES OMBRES DE MAUI’… UN RÉCIT D’APPRENTISSAGE ACÉRÉ. Loren vit avec son père dans une maison de rêve. Qui plus est à Maui, Hawaï. Élève brillant, il est inscrit dans l’établissement le plus huppé de cette île idyllique. Mais alors que le temps du lycée touche à sa fin, il constate avec amertume que Shane, son meilleur ami, lui tourne le dos pour y aller de nouvelles fréquentations.
Pour Loren, vient alors la crainte de se retrouver à l’écart. Une sorte d’obsession qui va bientôt l’entraîner sur une pente pour le moins glissante et dangereuse. Celle qui se veut entre l’initiation à la drogue et à la petite délinquance.
Une BD en noir et blanc servie à la perfection par un trait réaliste sans trop de fioritures, et qui convient à merveille à ce genre de récit. Récit qui est en fait un portrait sans concession du passage de l’âge ado à celui d’adulte. Une histoire quelque peu inspirée des années ‘lycée’ de l’auteur.
Gallimard bande dessinée – R. Kikuo Johnson

‘LITTLE BIG HORN’… C’EST UN BEAU JOUR POUR MOURIR. Été 1874. Territoire du Dakota. De l’or vient d’être découvert dans les Black Hills, la terre sacrée des Sioux. En pleine période de récession, le gouvernement américain cherche un moyen pacifique d’acquérir cette contrée au détriment des Indiens, et ce de manière à satisfaire les velléités d’expansion des colons. Mais les négociations échouent.
Au printemps 1876, la guerre est déclarée. Alors que trois colonnes sont lancées à la recherche des bandes irréductibles, le chef Sitting Bull décrète l’union sacrée et prend la tête d’une vaste coalition faite de Sioux et de Cheyennes. Alors que les États-Unis s’apprêtent à fêter le centenaire de leur indépendance, personne ne peut imaginer le désastre qui va suivre.
D’un côté, Custer et le 7e régiment de cavalerie. De l’autre, le plus grand campement indien jamais vu dans les Grandes Plaines. Le dimanche 25 juin, après un combat d’une extrême violence, il n’y a aucun survivant parmi les soldats de Custer. Que s’est-il vraiment passé à Little Big Horn?
Un récit hyper documenté, servi par un dessin hyper réaliste de très haute qualité. Le tout agrémenté d’un dossier historique en fin d’album. Un grand moment de lecture!
Glénat/fayard – Blengino, Goy, Giner-Belmonte, Ameur

‘LA VENGEANCE DE ZAROFF’… LE COMTE VENU DE RUSSIE EST DE RETOUR. Désormais installé dans le Maine, aux États-Unis, le comte Zaroff, exilé russe, profite de l’isolement de sa demeure pour s’adonner à son éternelle passion: la chasse à l’homme. Sauf qu’ici les auteurs le tirent de ses habitudes sadiques et perverses, pour le plonger dans l’Histoire. Celle de la Seconde Guerre mondiale.
Ses compétences, à la fois remarquables et très particulières, vont être mises à profit pour une opération commando aussi ambitieuse que suicidaire, en plein cœur de l’hiver moscovite. Alors que l’Allemagne travaille sur la maîtrise de l’atome, l’armée américaine œuvre, elle aussi, sur cette nouvelle source d’énergie. Mais elle voudrait toutefois recruter une physicienne soviétique qui, à l’époque, a eu une liaison avec Zaroff.
Dès lors, qui mieux que lui qui parle russe et connaît cette Ludmilla Sergueïevna Doubrovskaïa, est le mieux placé pour convaincre cette physicienne de rentrer avec lui en Amérique? Et voilà Zaroff qui s’en va chasser sur ses terres d’origine.
Un scénario à couper le souffle. Un dessin incroyable de réalisme. Une palette de coloris qui nous offrent des pages tout bonnement sublimes. Un album à ne manquer sous aucun prétexte.
Le Lombard – François Miville-Deschênes et Sylvain Runberg

‘L’ARCHE DE RANTANPLAN’… NAISSANCE DE LA SPA EN AMÉRIQUE. Alors qu’il arrive à Cattle Gulch, une petite bourgade nichée dans le Texas, Lucky Luke tombe sur une bande d’excités qui veulent pendre un certain Ovide Byrde, à la fois président et unique membre de la Société Protectrice des Animaux de ce comté. Son crime: avoir recueilli chez lui un cheval que son maître battait à mort.
Invité dans la ferme de celui qu’il vient de sauver, Lucky Luke va découvrir ce qu’on pourrait appeler une arche de Noé. Un endroit peuplé d’animaux divers au sein duquel il va aussi retrouver un certain Rantanplan. Survient alors un fait qui va bouleverser totalement la vie de ce doux rêveur d’Ovide Byrde.
La découverte sur ses terres d’un gisement d’or. Dès lors, et sous l’influence de vrais méchants, il va se transformer en un être tyrannique n’ayant plus qu’une seule idée en tête: le bien-être animal et le véganisme. Et Lucky Luke de devoir remettre un peu d’ordre dans ce petit territoire. C’est drôle, amusant, avec, ça et là, d’excellentes réparties.
Lucky Comics – Achdé et Jul

‘JE SUIS NÉ ROUMAIN’… NOSTALGIE DE L’ENFANCE. Dans cet album, l’auteur retrace ses souvenirs d’enfance dans une Roumanie des années 1980. Un pays alors sous le joug communiste, et dirigé par une dictature se voulant la plus violente et la plus répressive des pays du bloc de l’Est.
Un pays où on lutte pour la survie suite à la mise en place d’un rationnement, et où coupures de gaz et d’électricité sont plus que fréquentes. Et pourtant, ce contexte d’un quotidien loin d’être merveilleux ne transparaît guère dans cet ouvrage qu’on pourrait même qualifier ‘d’enchanteur’.
Il est vrai qu’au début de cet album, l’auteur n’a que trois ans, et qu’il vit insouciant, entouré et aimé de sa famille. Car quand ses parents sont au travail, ce sont ses grands-parents qui prennent le relais. Des personnes qui vont lui insuffler la passion pour le dessin, l’art, la musique et la nature.
Surfant sur deux parties -la vie de famille, puis cette crise d’appendicite qui va bouleverser le clan de Daniel- cet album aux dessins stylisés et très colorés nous rend nostalgiques de notre enfance.
Paquet – Daniel Horia

‘WARBIRDS B-25 MITCHELL’… TONNERRE SUR TOKYO. Après le Stuka allemand et le Polikarpov I-16 soviétique, c’est au tour du B-25 Mitchell américain de trouver place dans cette série intitulée ‘Warbirds’. En fait une série consacrée à ces avions de combat à hélices construits entre 1935 et 1950. Mais ce qu’il faut surtout savoir, c’est qu’un Warbird est avant tout une légende!
Après ce coup de massue que fut pour les Américains l’attaque surprise sur Pearl Harbor, ces derniers vont réagir prestement avec une opération aussi improbable que risquée: envoyer à partir du porte-avions Hornet, des bombardiers bimoteurs attaquer Tokyo. Cela afin de démontrer aux Japonais que, contrairement à ce qu’ils pensent, ils ne sont pas intouchables. Pour ce haut fait d’armes, c’est le tout récent et excellent B-25 Mitchell qui est l’avion choisi. Un avion qui deviendra iconique, tout comme le raid de Doolittle du 18 avril 1942.
C’est la mise au point de ce raid hors normes et de son déroulement que nous conte cet album -avec dossier à la fin- servi de maîtresse façon par le dessin ô combien réaliste du Serbe Aleksic avec Maza pour le storyboard.
Soleil – Richard D. Nolane et Vladimir Aleksic

‘LE VOYAGEUR’… UN PRÉQUEL À LA SÉRIE CAROLINE BALDWIN. En 2010, André Taymans écrit le scénario d’un préquel à sa série Caroline Baldwin. Afin de marquer la différence avec la série mère, il envisage de réaliser l’album en couleurs. Il faudra attendre plus de dix ans avant que cet ouvrage, qui au départ s’intitulait Portage, ne soit édité sous le titre du ‘Voyageur’.
Alors qu’elle n’est encore qu’une ado, Caroline est invitée par son grand-père pour une grande balade d’une quinzaine de jours en forêt. L’occasion aussi pour lui, de lui monter son vieux chalet où ils vont devoir résider. Déjà pas très chaude de s’offrir des vacances en forêt, Caroline découvre que ce chalet ressemble plus volontiers à une grosse cabane en planches qu’a une résidence en Floride. Mais bon !
Sauf que les choses vont se corser lorsqu’elle a l’impression que quelqu’un l’observe. La suite: une mystérieuse Indienne aveugle. La rencontre avec deux chasseurs de météorites à la mine patibulaire qui vont, sous la menace d’un révolver, voler le canoé de papy. La découverte d’un étrange anneau qui fera apparaître une araignée monstrueuse. La venue subite de drôles de personnages engoncés dans des salopettes d’astronautes…
Bon, je ne vais pas plus loin. À vous de découvrir la suite de cette aventure par le biais des dessins de Nico qui s’appuie ici sur le découpage graphique d’André Taymans. Un bon moment de lecture.
Éditions du Tiroir – André Taymans et Nico

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