ESSAI DS E-TENSE 250 PERFORMANCE LINE
@ Paul Verdbois
Soyons réalistes, ces dernières décennies, les constructeurs français, à l’exception peut-être de Renault avec la 25 et, dans une moindre mesure la Safrane et la Citroën CX, n’ont guère connu de grandes satisfactions dans le haut de gamme. En 2015, prenant exemple sur Toyota avec Lexus, PSA a porté sur les fonts baptismaux la marque DS qui se veut désormais la marque Premium du conglomérat Stellantis avec la DS 9 comme pépite. L’acronyme DS se réfère certes à la légendaire Citroën DS des années 50-70 mais la signification exacte de DS n’est autre que ‘Distinctive Series’… en français dans le texte.
FORCE, FLUIDITÉ ET CARACTÈRE STATUTAIRE DÉCRIVENT PARFAITEMENT L’ESTHÉTIQUE de cette berline de 4.93 m. Hormis la longueur et la largeur, la DS9 emprunte la plate-forme et la technologie de la Peugeot 508 Hybride. Deux finitions sont disponibles (Performance Line et Rivoli) ainsi que deux motorisations, la E-Tense 250 avec moteur 1.6 de 200 ch, moteur électrique de 110 ch et batterie de 15.6 KW ou, version nettement plus sportive, la E-Tense 360 (4×4) dont le moteur thermique développe 250 ch et les deux moteurs électriques- un sur chaque essieu- qui totalisent pas moins de 223 ch.
NOUS AVONS PU PRENDRE EN MAINS LA VERSION E-TENSE 250 PERFORMANCE LINE qui offre une autonomie électrique théorique de 61 km. Pour notre part, nous avons réussi à parcourir 55 km dont 40 en ville. Sur un parcours exclusivement urbain et périurbain, les 61 km ne sont donc pas illusoires. Par contre sur autoroute, l’ennemie mortelle de la mobilité électrique, n’espérez pas dépasser 40 km soit une performance médiocre. Sur une prise domestique, comptez près de 8 heures pour une charge complète. Avec son chargeur limité à 7.4 KW, sur borne publique ou Wallbox, il vous faudra patienter 2h30. Même si notre DS ne revendique aucun caractère sportif, avec 8.1 sec pour le 0-100 km et 27.7 sec pour les 1000 m départ arrêté, les performances et le dynamisme sont au rendez-vous sont au rendez-vous. Hormis une légère perturbation de l’excellente insonorisation, le mode ‘sport’ n’apporte guère d’avantages. Cerise sur le gâteau, en utilisant au maximum l’énergie électrique (30%) et donc en rechargeant le plus souvent possible la batterie, nous avons noté une réjouissante consommation de 4.3L. Un rêve devenu réalité pour les navetteurs. Évidemment, sur longs trajets avec la batterie hors-jeu, comptez plutôt 7-8L. Le passage de la traction électrique à la traction thermique se déroule harmonieusement.
L’ON EST RÉELLEMENT AUX COMMANDES D’UN VAISSEAU AMIRAL d’une grande classe. Douceur et sérénité sont au rendez-vous avec une tenue de route, certes peu sportive, mais imperturbable et sécurisante. Il est cependant exact que la direction pourrait se montrer plus communicative et la boîte de vitesse plus réactive.
Avec une insonorisation réussie, une suspension parfaitement calibrée qui efface pratiquement toutes les irrégularités tout en maîtrisant le tangage, des sièges judicieusement dessinés, la DS offre un confort impérial digne et même supérieur à ses concurrentes Premium. Quant à la place pour les passagers arrière, elle est tout simplement fabuleuse. Le coffre offre une contenance de 510 litres.
L’OPTION DS ACTIVE SCAN SUSPENSION, dont malheureusement notre exemplaire ne disposait pas, est vivement à conseiller pour les amateurs de confort suprême. Via des capteurs et une caméra, l’Active Scan Suspension analyse en temps réel chaque déformation de la chaussée afin d’ajuster la fermeté ou la souplesse des suspensions du véhicule. Du travail en perspective pour cet équipement en Belgique…
LA FINITION NE MÉRITE QUE DES ÉLOGES GRÂCE AUX MATÉRIAUX UTILISÉS comme l’alcantara ou grâce à la sympathique horloge de style art déco qui trône au somment du tableau de bord. L’équipement se signale par sa richesse, même si certains éléments (câble 7.4 KW, Park Pilot, Easy Acces coffre, Driver assist, Recharge GSM à induction…) figurent mesquinement au chapitre ‘options’. Notons également le caractère spongieux de la pédale de freins, l’inaccessibilité de certaines commandes à gauche du volant comme le réglage des rétroviseurs, le maintien de voie ou encore le stop & start, la cartographie quelque peu datée du GPS ainsi que sa lenteur. Comme d’habitude sur les voitures actuelles, certaines aides à la conduite, comme le Driver Assist ou le maintien de voie, sont beaucoup trop intrusives.
FACTURÉE 56.950 € (63.350 € AVEC OPTIONS POUR L’EXEMPLAIRE ESSAYÉ) ne démérite en rien dans la famille Premium. Remarquons les 50.38 € de TMC en Flandre et les 2.478 € à BXL et en Wallonie… de quoi demander l’asile automobile dans le Nord du Pays, en attendant pire grâce aux talibans verts! Le sommet de la gamme, l’E-Tense 360 Rivoli s’affiche à 69.950 € hors options soit un prix guère éloigné des concurrentes germaniques. La DS9 pourra-t-elle réellement concurrencer ces adversaires teutons? Vu l’aura de ces derniers, la bataille n’est pas gagnée. Dernier détail, la surprise du chef en quelque sorte, notre attachante DS nous vient de… Chine, tout comme une certaine Volvo S90 d’ailleurs. Dommage collatéral, elle ne fait donc pas partie du Parc automobile Elyséen, ‘francitude’ oblige. 🔴
DS E-Tense 250 Performance Line: 56,950€ – Tmc Bxl-Wal: 2.478€ – Tmc Flandre: 50,38€ – Taxe Circulation Bxl-Wal: 323.27 € – Taxe Circulation Flandre: 155.43€ – Atn: 116.67€ /Mois – 0-100 Km/H: 8.1 Sec – Co2: 26gr