FERRARI PRÉSENTE LES COMPOSANTES DE LA FERRARI ELETTRICA

@ Paul Verdbois


C’est à Maranello, siège historique de l’usine de la marque au cheval cabré depuis près de 80 ans, que Benedetto Vigna, le patron de Ferrari, a dévoilé le 9 octobre, les principales composantes de la future -et première- Ferrari électrique, l’Elettrica qui sera commercialisée en 2026.

LES AMATEURS DE SUPERBES CARROSSERIES auront très certainement été déçus de ne découvrir qu’un châssis, des suspensions, des batteries et autres moteurs électriques. Toujours est-il que ce modèle marquera une étape décisive dans la stratégie multi-énergies de la marque qui englobe moteurs thermiques, motorisations hybrides HEV et PHEV, et désormais la propulsion 100 % électrique. Il va de soi que cette Ferrari Elettrica combinera une technologie de pointe avec des performances hors normes et un plaisir de conduite extraordinaire propre à une Ferrari. Comme toute Ferrari, l’Elettrica sera toute entière conçue produite à Maranello.
Cette voiture ne constitue cependant pas une première approche  de Ferrari dans le monde de l’électrique. Depuis près de 20 ans, la technologie électrique fait partie des préoccupations de Ferrari, tant en F1 qu’avec le prototype 599 HY-Kers de 2010, la LaFerrari de 2013, la SF90 Stradale -première hybride rechargeable de Maranello- la 296 GTB et la récente 849 Testarossa.

UNE TECHNOLOGIE AVANCÉE. L’Elettrica dispose de plus de 60 brevets technologiques exclusifs. Pour la première fois, le châssis et la coque sont réalisés à 75 % en aluminium recyclé, contribuant à une économie spectaculaire de 6,7 tonnes de CO₂ par véhicule produit. L’architecture présente des porte-à-faux courts, une position de conduite avancée proche du train avant, et une batterie intégrée directement dans le plancher. Les modules sont installés entre les trains avant et arrière, dont 85 % en position la plus basse possible, ce qui abaisse le centre de gravité et optimise la dynamique de conduite.
À l’arrière, Ferrari utilise un berceau mécanique élastifié conçu pour réduire les bruits et les vibrations, tout en garantissant la rigidité et la dynamique de conduite. Le système de suspension active introduit sur la Purosangue optimise le confort et la tenue de route en répartissant de façon optimale les forces en virage sur les quatre roues.
La première Ferrari 100 % électrique sera équipée de deux trains électriques. Chacun intègre une paire de moteurs synchrones à aimants permanents issus de la technologie de la  F1. Capable de fournir jusqu’à 300 kW, l’onduleur avant est entièrement intégré au train et ne pèse que 9 kg. La batterie affiche une densité énergétique proche de 280 Wh/kg -la plus élevée pour une voiture électrique- et dispose d’un système de refroidissement optimisé pour la gestion thermique et la performance.

LE COMPORTEMENT, LA PUISSANCE ET LA SONORITÉ D’UNE… FERRARI. Trois modes de conduite sont disponibles: Range, Tour et Performance. Ils déterminent la manière dont l’énergie, la puissance disponible et la traction sont gérées. Les palettes situées derrière le volant permettent au conducteur d’accéder à cinq niveaux progressivement plus élevés de couple et de puissance afin d’offrir une sensation d’accélération progressive. Les paramètres dynamiques acquis par le ‘Vehicle Control Unit’ sont mis à jour 200 fois par seconde afin de gérer de manière prédictive les fonctions de suspension, de traction et de direction et d’assurer une agilité, une stabilité et une précision inégalées.
Avec 4 moteurs électriques, une batterie de 122 kWh, près de 1.100 chevaux et plus de 11.500 Nm de couple (3.500 sur le train avant et 8.000 sur le train arrière) seront à la disposition des heureux conducteurs leur permettant de passer de 0 à 100 km/h en 2,5 sec et d’atteindre 310 km/h avec une autonomie de 530 km.
La sonorité -une caractéristique distinctive de chaque Ferrari- a été développée pour accentuer les caractéristiques uniques du groupe motopropulseur électrique. Un capteur de haute précision capte les vibrations mécaniques des composants du groupe motopropulseur, lesquelles sont amplifiées pour offrir une expérience sonore authentique qui reflète l’expérience de conduite dynamique et fournit au conducteur un retour sonore direct…sans pour autant remplacer la sonorité envoutante des V8 ou V12.

ET LA SUITE? Le dévoilement de la nouvelle Ferrari Elettrica se poursuivra en 2026 avec une présentation de la technologie et des solutions choisies pour l’intérieur, et s’achèvera au cours du premier semestre avec la révélation du nom et des formes extérieures de la voiture. Quant au prix, certains connaisseurs avancent un montant de…500.000 €, une paille! Il est vrai que la fortune des acheteurs de Ferrari se situe au minimum aux alentours de 26 millions d’euros.
Comme d’autres marques d’exception, tel Porsche, Ferrari n’a aucune intention de se convertir à 100% à la mobilité électrique, tout au plus 20% de sa production. Aucun objectif de vente n’a d’ailleurs été avancé pour l’Elettrica.
Quel sera la réaction des acheteurs potentiels de Ferrari? Mystère ! Seront-ils conquis par l’absence de grondement du V8 ou V12? Une Elettrica conservera-t-elle une valeur conséquente après quelques décennies? Ferrari préservera-t-elle une marge (délirante) de 40%? Réponse dans quelques mois ou quelques années.  🔵

Oct 2025

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