LA MAZDA CX-60 e-SKYACTIV PHEV TAKUMI…UN SÉRIEUX HAUT DE GAMME HYBRIDE
@ Paul Verdbois
C’est en 1920 qu’un certain Jūjirō Matsuda fonde la Toyo Cork Kogyo Co qui fabrique des bouchons de liège pour le secteur viticole japonais. Après s’être lancée en 1927 dans la fabrication de machines-outils et en 1931 de triporteurs motorisés, l’Entreprise d’Hiroshima adopte en 1934 le nom de Mazda en référence au nom de son fondateur mais également à la divinité Perse Ahura Mazda. Ce n’est qu’en 1960 que Mazda se lance résolument dans l’industrie automobile avec une mini voiture, la R360. Au fil des ans Mazda s’est construit une réputation de fiabilité, de qualité et d’innovation entre autres avec l’utilisation du moteur Wankel qui est d’ailleurs réapparu sur la MX-30 R-EV hybride.
MALGRÉ UN CERTAIN NOMBRE DE SUCCÈS COMMERCIAUX comme l’iconique roadster MX-5 lancé en 1989, l’histoire de la firme de Hiroshima n’a pas toujours été un long fleuve tranquille: entrée de Ford dans son capital jusqu’à 33,4% à partir 1979 pour s’en retirer en 2014, écroulement des ventes dans les années 1995-1997 et une quasi faillite en 2008-2010, partenariat et entrée de Toyota dans le capital (5%) en 2015-2017. En Belgique, même si Mazda a connu une remarquable progression de plus de 65% cette année, sa part de marché ne dépasse pas 1,46%.
CX-60, LE NOUVEAU POIDS LOURD DE MAZDA. Avec la présentation de la CX-60 en mars 2022, Mazda franchit une importante étape dans sa montée en gamme. Avec une longueur de 4,74m et une largeur de 1,89m, ce bébé imposant fait pleinement partie du segment D de la famille des SUV avec comme principaux concurrents des Premiums comme les Audi Q5, BMW X3 ou autres Mercedes GLC. Si les designers n’ont guère fait preuve de grande imagination en concevant la CX-60, il est incontestable que le résultat est loin d’être négatif. Lignes verticales, long capot et absence de fioritures sont au rendez-vous avec un résultat équilibré traduisant force et puissance.
CETTE FORCE ET PUISSANCE se retrouve également dans la technologie avec trois propositions. Une motorisation hybride rechargeable (PHEV) 4 cylindres essence 2,4L Skyactiv de 191 ch épaulé par un moteur électrique développant 136 ch alimenté par une batterie de 17,8 KWh. Résultat des courses? 327 ch et un couple maxi de 500 Nm, le tout avec une transmission 4×4 et une BVA 8 vitesses. Plus anecdotiques vu le climat ‘dieselicide’, deux motorisations diesel 6 cylindres en ligne mild hybrides de 3,3 L développant 200 ou 254 ch, ce dernier en 4 roues motrices, complètent la gamme. C’est la motorisation essence PHEV qu’il nous a été permis de prendre en mains dans sa configuration haut de gamme ‘Takumi’.
UNE AMBIANCE ET FINITION HAUT DE GAMME. La finition Takumi nous plonge dans un univers lumineux, chaleureux et de caractère. Si les pare-chocs sont spécifiques, c’est avant tout à l’intérieur que l’on se sent dans un environnement de grande qualité. Sièges en cuir nappa avec lignes noires, sièges ventilés et chauffants, console centrale et contre-portes en bois d’érable blanc sont au programme sans oublier les surpiqûres qui enrichissent la planche de bord. L’éclairage d’ambiance blanc sur les garnitures des portes avant et arrière met en évidence la beauté de la couleur et de la texture des finitions intérieures. Le toit ouvrant (option 1.400€) accentue encore la luminosité de l’habitacle.
UN ÉQUIPEMENT À LA LIMITE DE L’OPULENCE. L’équipement Takumi ne peut évidemment pas être qualifié d’indigent car en plus d’offrir une finition avec des matériaux nobles, il peut être qualifié de richissime. Sans être exhaustif, citons en quelques pépites : gestion des feux de route, feux LED avant et arrière, carte mains libres, caméra de recul et aide au stationnement avant et arrière, 4 prises USB, combiné d’instruments digital- qui pourrait être plus précis- et écran d’infodivertissement central de 12,3 », affichage tête haute, Apple Carplay et Android Auto, surveillance d’angles morts, contrôle de trajectoire, reconnaissance des panneaux routiers, alerte anti-fatigue pour le conducteur, sièges arrière chauffants… Citons aussi un équipement que d’aucuns qualifieront de gadget, le réglage automatique du volant et du siège conducteur après avoir introduit la taille de ce dernier dans le chapitre ‘réglages’.
Cependant, l’on regrettera que malgré le caractère haut de gamme de notre exemplaire, l’ouverture du portefeuille pour bon nombre d’équipements soit nécessaire. Dans le cas de la Takumi, deux Pacs, Convenience Pack et Driver Assistance Pack sont indispensables pour bénéficier entre autres du hayon arrière à ouverture électrique, du système audio Bose, des vitres surteintées à l’arrière, de la camera 360°avec fonction « supervue », du régulateur de vitesse adaptatif, des phares LED intelligents… Votre portefeuille se verra ainsi allégé de pas moins de 4.600€.
LES AIDES À LA CONDUITE ET À LA SÉCURITÉ SONT PLÉTHORIQUES mais souvent trop intrusives, comme le maintien de trajectoire, et peuvent transformer l’habitacle en salle de concert psychédélique horripilant avec des bip-bip, des tuut-tuut à la limite du supportable.
L’on ne pourra que se féliciter de la présence sur la console centrale d’une molette permettant de naviguer dans les programmes de l’écran central, cet écran tactile étant d’ailleurs déconnecté lorsque le véhicule est en mouvement. Un bon point pour la sécurité! Autre caractéristique intéressante, les nombreuses commandes ’boutons poussoirs’ situées sous l’écran central. Par contre, à gauche du volant et sur ses 2 branches, l’on compte plus d’une dizaine de commandes… de quoi s’emmêler les pinceaux ou plutôt les doigts. Par contre, via la molette centrale, la navigation dans le système est relativement aisée. Cependant, vu la richesse des équipements technologiques et sécuritaires un apprentissage relativement long sera nécessaire pour les maîtriser parfaitement.
AU VOLANT. Malgré un poids dépassant les 2 tonnes, grâce à ses 327 ch et son couple maxi de 500 Nm, notre Mazda CX-60 PHEV fait preuve d’un dynamisme impressionnant: 5,8 secondes pour atteindre les 100 km/h et une souplesse non moins brillante. La vitesse maxi est limitée à 200 km/h et en mode électrique l’on ne dépassera pas les 140 km/h. Plusieurs modes sont disponibles: automatique (électrique et thermique), électrique, sport, tout terrain et mode remorquage. Notons que la CX-60 PHEV peut se permettre de tracter une remorque freinée de pas moins de 2,5 T.
MAZDA ANNONCE UNE AUTONOMIE ÉLECTRIQUE DE 60 KM, une annonce nettement trop optimiste mais il s’agit là d’une habitude pour toutes les VE ou PHEV. Que ce soit sur parcours urbain, périurbain ou autoroutier nous ne sommes pas parvenus à dépasser 52, 37 et 41 km d’autonomie. Étrangement, l’autonomie sur autoroute s’est révélée légèrement supérieure à celle du périurbain. En roulant en mode électrique durant un peu moins de 50 % de notre essai, la consommation en carburant s’est élevée à 5,8L soit également loin du 1,5L illusoire annoncé par le constructeur. Lorsque la batterie entre en sommeil, la consommation moyenne frôle les 9 L. Notre consommation électrique moyenne s’est traduite par 25,8 KWh /100 km, ce qui es loin d’être frugal. Sur une prise domestique 7-8 heures seront nécessaires pour rassasier la batterie.
NE TOURNONS PAS AUTOUR DU POT, cette CX-60, avec sa plateforme sophistiquée, sa transmission aux 4 roues avec prépondérance à la propulsion et ses jantes 20’’ tient parfaitement et efficacement le ‘pavé’ quelque soient les circonstances atmosphériques et allie ainsi parfaitement efficacité et sécurité. Une suspension, certes pas du style ‘tapis volant’ mais qui gomme tout roulis et une direction précise offrent un réel plaisir de conduite avec en prime une excellente maniabilité malgré le poids et l’ampleur du véhicule. Seul bémol, si la BVA huit vitesses assure des changements de rapports fluides et réactifs, il n’en va pas de même en phase d’accélération lors du passage du mode électrique au mode thermique, passage qui se signale par des soubresauts et des grondements des plus désagréables. Hormis cet épisode ‘trouble-fête’, la conduite de cette CX-60 n’offre que des satisfactions.
CONFORT CERTES, MAIS AVEC UN PETIT MAIS. Avec ses 4,74 m, l’on aurait pu s’attendre à une habitabilité plus généreuse. La faute à un capot d’une longueur conséquente pour accueillir les moteurs 6 cylindres au détriment de l’habitacle. Si la place à l’avant ne mérite que des éloges, il n’en va pas de même à l’arrière où le rayon genoux est quelque peu étriqué pour les grandes tailles. Par contre la hauteur sous plafond recueille tous les suffrages et les sièges avant tous les éloges.
Comme signalé ci-avant, les suspensions ne sont pas du type ‘tapis volant’, mais hormis sur revêtement fort dégradé, elles traitent les colonnes vertébrales avec bienveillance et ne vous balancent pas de gauche à droite dans les virages. La même réflexion s’impose pour l’insonorisation sauf lors du passage vers le thermique avec accélération appuyée. Le coffre offre une contenance correcte de 570 L et avec la banquette arrière repliée 1.726 L seront à votre disposition.
PASSONS À LA CAISSE. Le prix de la CX-60 débute à 53.690 €, notre exemplaire s’affiche quant à lui à 60.790€, montant auquel il faut ajouter 4.600€ pour 2 Packs déjà mentionnés et 1.400€ pour le toit ouvrant soit 66.700€. Incontestablement, l’on vogue dans le monde du Premium. Une Audi Q5, une BMW X3 et une Mercedes GLC, avec des motorisations comparables à notre CX-60, sont facturées à 65.190€, 67.650€ et 75.020€. Des prix proches de la Mazda? Que nenni, car vous devrez au moins ajouter 10 à 15.000€ d’options pour obtenir un équipement comparable. Un regret, le choix d’un moteur 2,5L qui matraque fiscalement les bruxellois et les wallons. La Mazda CX-60? Une concurrente parfaitement crédible face aux Premiums germaniques! 🔵
Déc 2023
MAZDA CX-60 e-SKYACTIV PHEV i-ACTIV AWD TAKUMI: 60.790 €
TMC BXL-WAL: 2.478 € – TMC FLANDRE: 53 €
TAXE CIRCULATION BXL-WAL: 745,54 € – TAXE CIRCULATION FLANDRE: 374,26 €
ATN: 173,69 €/mois – 0-100 KM/H: 5,8 sec – CO2: 33 gr – www.mazda.be