LE LOMBARD: TOUJOURS POUR LES JEUNES… DE 7 À 77 ANS

Charly

C’est le 26 septembre 1946, que les Éditions du Lombard voyaient officiellement le jour afin d’assurer la diffusion et la vente du journal de Tintin. Un hebdomadaire de bandes dessinées crée à l’initiative de Raymond Leblanc en collaboration avec les auteurs-dessinateurs Hergé (Tintin), Edgar P. Jacobs (Blake et Mortimer), Paul Cuvelier (Corentin) et Jacques Laudy (Hassan et Kaddour). Cela avec ce slogan devenu célèbre: ‘Pour les jeunes de 7 à 77 ans’. Depuis, que d’albums parus et que de dessinateurs rencontrés! À ce sujet, voici quelques titres qui pourraient vous combler d’aise si vous êtes passés à côté.

‘MP Police Militaire’, de Chacma, Holgado et Marko
SI LES AMÉRICAINS ONT JOUÉ UN RÔLE FONDAMENTAL dans la Libération de l’Europe occidentale, certains d’entre eux ont malheureusement commis des exactions sur les populations libérées. Rackets, pillages, vols, violences, agressions sexuelles, voir viols et meurtres… des dizaines de milliers de délits et de crimes ont ainsi été répertoriés entre le juin 1944 et mai 1945. Rien qu’en France, plus de 3 600 viols auraient été commis par les GI’s. Une face cachée, mais douloureusement obscure du débarquement !
CE SUJET MALHEUREUSEMENT PEU RELUISANT, souvent mis sous l’éteignoir, est ici courageusement mis en lumière par ce one-shot. Ainsi, sur base de faits historiques avérés, les auteurs, manifestement bien documentés -en témoigne le dossier en fin d’ouvrage- nous livrent une enquête sous forme de polar complexe, où s’enchevêtrent différentes intrigues parallèles que doivent démêler Howard Cox, un ancien policier new-yorkais bombardé MP, associé à un officier allemand (oui, ça étonne) responsable des missions de police dans la région normande durant l’occupation. Officier qui avait été fait prisonnier et que Cox a fait libérer pour mener les diverses enquêtes.
C’EST HALETANT, INTERPELLANT, plein de rebondissements, et savamment dessiné de façon réaliste et efficace par Holgado, et Marko au storyboard.

‘Les jours heureux’, de Benoît Ers & Vincent Dugomier
AVEC CE NEUVIÈME VOLET CONSACRÉ AUX ENFANTS DE LA RÉSISTANCE’, le lecteur se retrouve à nouveau plongé au cœur de la Seconde Guerre mondiale. Et ce même si la Libération est proche. Aujourd’hui, la mère de François aimerait qu’il quitte la Résistance, car la lutte s’intensifie au fil des jours. Partout, désormais, les cellules clandestines mettent à mal les hommes et les ateliers de l’occupant. En réponse, les nazis promulguent le décret Sperrle, qui, aidé par la Milice française, fait monter d’un cran la répression en France.
FRANÇOIS, LISA, EUSÈBE SONT MAINTENANT DE JEUNES ADOS, et s’ils se font prendre, ils seront condamnés comme tels. Et pourtant, ce n’est pas le moment d’abandonner, car des actions en vue du débarquement allié se préparent. Un scénario toujours bien documenté. Un dessin toujours superbement maîtrisé avec des personnages très expressifs. Bref, une série qui se veut toujours un excellent support ludique et pédagogique. N’en prenons pour preuve que l’excellent dossier sur la préparation du débarquement qui se situe en fin d’album.

‘Ric Hochet – Crimes-sur-Mer’, de Zidrou et Van Liemt
ORPHELIN DE TIBET ET D’ANDRÉ-PAUL DUCHÂTEAU, Ric Hochet, célèbre journaliste-détective s’il en est, a retrouvé vie grâce au duo Zidrou & Simon van Liemt. Un duo qui au fil des albums – celui-ci est le 7e – nous offre un Ric Hochet tirant plus volontiers sur la ‘Série noire’, et doté d’un certain humour. Au-delà, au fil des albums, van Liemt s’est totalement approprié ces personnages que sont l’ami Ric, le commissaire Bourdon, Nadine et bien évidemment certains malfrats récurrents qui trouvent place dans diverses aventures vécues à cent à l’heure par l’enquêteur du journal ‘La Rafale’.
AUJOURD’HUI POURTANT, RIC EST À LA PLAGE, goûtant manifestement d’un repos bien mérité. C’est vrai que la période estivale est généralement des plus calmes côté criminalité. Alors qu’il lit tranquillement son journal, Ric est accosté par une petite fille prénommée Béatrice qui lui demande si elle peut l’enterrer dans le sable. Et Ric de jouer le jeu. Un jeu qui va mal tourner lorsqu’un marchand de glace tente d’enlever la gamine. De quoi obliger notre héros à écourter ses vacances.
UNE INTRIGUE RELATIVEMENT SIMPLE, sans grand suspense, mais truffée de rebondissements et de poursuites en tout genre. Des moments où le  crayon de van Liemt fait merveille. Cela à l’instar des dialogues tour à tour savoureux et fleuris que Zidrou met dans la bouche des personnages de cet album qui pétarade.

‘Le village des pierres schtroumpfantes’, de Luc Parthoens, Thierry Culliford et Laurent Cagniat
CET OUVRAGE MET UN TERME À CE TRIPTYQUE durant lequel trois Schtroumpfettes, Menthe, Tempête et Bouton d’Or, aidées en cela par le Schtroumpf à Lunettes, espéraient trouver le pays des pierres schtroumpfantes afin de découvrir l’antidote qui pouvait sauver Saule, la cheffe du village des filles. Une cheffe anesthésiée par des piqûres d’épines vénéneuses.
TOUJOURS AU DOS DE LEUR ARAIGNÉE, nos héroïnes, toujours flanquées du Schtroumpf à Lunettes, arrivent enfin à l’orée de ce pays aux pierres schtroumpfantes. Malheureusement, elles sont loin de pouvoir enfin crier victoire. Heureusement pour notre quatuor, un petit singe gardien des lieux, aussi malin que facétieux, leur propose de leur venir en aide. Il sait où se trouve la source magique dans l’eau de laquelle doit être trempé le bâton de Saule. Mais aussi fiable que ce petit singe puisse être, se frayer un chemin dans cette jungle fantasmagorique, c’est aller au-devant de périlleux imprévus…
UN ALBUM QUE N’AURAIT CERTES PAS RENIÉ PEYO. C’est délicieusement bon. Un peu comme une glace à la fraise que l’on déguste par 35°.

‘La voie du glaive – Les Frères Furieux’, de Dellac, Brugeas et Herzet
MEA CULPA. MEA CULPA. MEA MAXIMA CULPA. Ce premier volet d’une série qui portera le titre de ‘La voie du glaive’, date de la rentrée 2023. Et c’est en fouinant et en le retrouvant dans ma bédéthèque que je me suis aperçu qu’il n’avait pas fait l’objet d’une présentation. Erreur que j’entends réparer aujourd’hui, car ce qui devrait être une série est vraiment plus que prometteur.
DEPUIS QUELQUE TEMPS, LES ARÈNES DE RAVENNE s’enthousiasment pour les Fratres Furentes. C’est vrai que les Frères Furieux, Lento, le tacticien et le rigide, et Sutura, le flamboyant et le charmeur, sont des célébrités dont les prouesses n’ont pas échappé aux plus importants recruteurs de gladiateurs de l’Empire romain. Leur avenir s’annonce radieux, d’autant qu’ils s’apprêtent à participer aux sélections pour les prochains grands jeux du Colisée à Rome.
LENTO ET SATURA LE SAVENT : il leur faudra briller lors de ces épreuves s’ils veulent définitivement se faire un nom dans le milieu des gladiateurs. Manière de mettre leurs techniques de combat bien en place, nos frérots participent de temps à autre à des combats clandestins organisés par le patricien Caecilius. Or, à quelques jours des épreuves de sélection, leur mentor leur demande dans l’accompagner dans les bas-fonds de la ville afin de déjouer les plans d’un certain ‘Légionnaire’ qui tente de régner en maître sur les commerces les plus juteux de l’endroit. Mais dans les bas-fonds, on tue…
SI LE SCÉNARIO À QUATRE MAINS EST PRENANT et superbement rythmé, les dessins d’une efficacité extrême de Benoît Dellac font de cet album une découverte… à suivre.

‘Brigantus – Banni’, de Hermann et Yves H
RESTONS DANS LA ROME ANTIQUE, mais cette fois avec la famille Huppen: Hermann et Yves, le père et le fiston. Quand je dis à Rome, c’est parce qu’il est question ici des légions romaines, mais qui guerroient au cœur de l’Écosse actuelle. En cet an de grâce 84, une centurie s’enfonce dangereusement en plein territoire picte. Ces hommes viennent en fait renforcer la garnison d’un fort avancé, en prévision d’une attaque qui s’avère imminente.
PARMI CETTE CENTURIE SE TROUVE Melonius Brigantus, une véritable force de la nature entraînée pour tuer sans trop se poser de questions. Une mission dont le colosse s’acquitte sans fanfaronnades, mais qui participe à sa mauvaise réputation. Fils d’un soldat romain et d’une prostituée, il est surnommé le Picte. C’est la façon trouvée par ses camarades pour manifester leur mépris à l’égard de celui qu’ils considèrent comme un bâtard. Et ce même s’ils jalousent son courage et sa détermination.
POUR ARRIVER À DESTINATION, cette centurie aura besoin de se nourrir, d’où de nombreux pillages au coeur des villages qu’elle traverse. Et comme les habitants du coin n’entendent pas se voir ainsi démunis, place à la violence et à l’hémoglobine. Tout cela dans une ambiance plus que brumeuse qui donne froid dans le dos. Reste qu’on attend avec impatience le second volet de ce diptyque.

‘Ciel d’orages T1 – London Burning’, de Warnauts & Raives
DEPUIS LE MILIEU DES ANNÉES 1980, le duo Warnauts et Raives est indissociable quant à leur complicité bédéistique. C’est vrai que l’un n’imagine pas travailler sans l’autre et vice-versa. C’est vrai aussi que chacun de leur nouvel album est accueilli de bien belle manière par un public de tout âge et de plus en plus nombreux. Nul doute qu’il va en être de même avec cette nouvelle saga qui se déroule durant la Seconde Guerre mondiale et qui va mettre en exergue une  charmante aviatrice de la Royale Air Force: Kate Kavendish.
L’UNIVERS DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE a souvent été source d’inspiration pour Raives et Warnauts. C’est ainsi que cette nouvelle série débute à Londres en juin 1940. Un Londres sur lequel s’acharnent les bombardiers allemands. En témoigne le début de ce premier volet de ce qui devrait être un triptyque. Toutefois, outre ces batailles titanesques où la patte du duo excelle pour dessiner ces combats acharnés entre escadrilles de la RAF et Dornier, Heinkel ou autre Junkers de l’envahisseur, ce sont également les moments amoureux de la ravissante Kate qui meublent ce premier opus.
UN OUVRAGE QUI VA PERMETTRE aux fans de duo liégeois de se régaler à nouveau, tout en comblant d’aise, tous les amoureux de ces avions qui mirent non seulement le ciel en émoi durant la Seconde Guerre mondiale, mais qui semèrent sur leurs passages, ruines et désolation dans de nombreuses villes où s’effectuaient leurs missions.  🔵

Sep 2024

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